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Les cinémas renaissent en Afrique, diffusent peu d’oeuvres du continent
Publié le mercredi 1 novembre 2017  |  AFP


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchako
Faure GNASSINGBE inaugure la salle de cinéma et de spectacles Canalolympia, financée par le groupe Bolloré
Lomé, le 24 octobre 2017. Hanoukopé. Faure GNASSINGBE inaugure la salle de cinéma et de spectacles Canalolympia, financée par le groupe Bolloré. Cette nouvelle infrastructure est censée combler un grand vide laissé par la fermeture de toutes les grandes salles de cinéma dans la capitale togolaise depuis plusieurs années. La construction de cette nouvelle salle a été financée par le groupe Bolloré dont le PDG, Vincent Bolloré, a aussi pris part à cette inauguration.


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Les salles de cinéma qui avaient pour la plupart disparu d’Afrique subsaharienne, renaissent sous la forme de complexes modernes qui font la part belle aux superproductions d’Hollywood, au détriment
des oeuvres africaines.


Plusieurs centaines de salles ont fermé leurs portes à partir des années 1980, pour devenir des garages automobiles, des supermarchés, des restaurants, des églises...

Seuls subsistaient quelques écrans privés et les salles d’organismes culturels internationaux, comme les instituts français.


Pourtant, "la demande est là", affirme Jean-Marc Bejani, directeur général du réseau Majestic qui a ouvert trois salles en deux ans à Abidjan, et va en ouvrir trois autres dans le quartier populaire de Yopougon l’an prochain.


Cadre supérieur dans l’industrie pétrolière, il s’est lancé par passion dans le cinéma. La réussite a été immédiate: 75.000 entrées en 2015 avec un écran, 175.000 entrées en 2016 avec trois écrans.



"Avant il y avait des vieilles salles, techniquement dépassées, avec des films qui sortaient trois mois en retard sur l’Europe", explique-t-il. "Moi je voulais des images en haute définition, en 3D, des sièges confortables, et des films qui sortent en même temps qu’en France".


"C’est un luxe d’aller au cinéma, je viens souvent", confie Marie Benoît, lycéenne, devant le bar à sodas et pop-corn à l’entrée d’une salle Majestic, qui n’a rien à envier à celle d’un multiplexe européen. La jeune fille a connu la capitale ivoirienne sans grand écran.


Appliquant la même recette, Canal Olympia s’est lancé à la conquête de l’Afrique de l’Ouest et centrale. Depuis 2016, cette filiale du groupe mondial de divertissement Vivendi a ouvert six salles au Cameroun, au Sénégal, au Niger, au Burkina Faso et en Guinée. Trois autres sont en construction au
Gabon et au Congo, et le groupe s’est fixé l’objectif d’un réseau de plusieurs dizaines de salles polyvalentes.

"Il y a une classe moyenne qui se développe" en Afrique, "avec l’envie de se divertir", explique Corinne Bach, PDG de Canal Olympia.


- "Programmation mixte" -

"Il y a tout un travail pour réhabituer les gens à venir au cinéma, notamment les jeunes qui n’y sont jamais allés", mais "les premiers résultats sont encourageants".


Canal Olympia mise sur une "programmation mixte" de films américains, africains et européens, notamment des productions de Canal+, une autre filiale du groupe.

Concerts, spectacles et locations aux entreprises seront aussi proposés pour rentabiliser le réseau.


Dans de nombreux pays, des salles modernes rouvrent: une demi-douzaine à Luanda, à Kinshasa avec le CineKin inauguré l’an dernier, à N’Djamena avec le Normandie rénové en 2011. A Bobo Dioulasso (Burkina Faso) le Guimbi va bientôt renaître en un véritable centre culturel.


A Dakar, le complexe privé de trois salles Ousmane Sembène (du nom du grand cinéaste mort en 2007) doit bientôt ouvrir, et l’Etat sénégalais finance "quatre projets de rénovation et de numérisation de salles" dans le pays, selon Hugues Diaz, directeur de la Cinématographie au ministère de la Culture.


La relance du cinéma date déjà d’une dizaine d’années au Kenya. Le pays compte une dizaine de complexes de cinéma modernes, généralement installés dans des centres commerciaux. Ils ont remplacé les petits salles de quartier d’antan.


Avec l’Afrique du Sud, qui a toujours gardé un bon réseau, le Nigeria est l’autre exception africaine, grâce au succès de "Nollywood" et à la progression rapide de l’industrie cinématographique dans le pays depuis une quinzaine d’années.

Les quelque 130 grands écrans répartis dans une trentaine de complexes ont généré 95 millions de dollars de recettes en 2015, contre 76 millions de dollars pour l’Afrique du Sud, selon des chiffres de PricewaterhouseCoopers.


Dans la plupart des pays africains cependant, ce sont les blockbusters américains qui tiennent le haut de l’affiche, rentabilité oblige, et "faute de soutien des pouvoirs publics", note Jean-Marc Bejani.


La réalisatrice franco-gabonaise Samatha Biffot regrette le manque de films africains dans les salles: "Il faut que les salles projettent nos oeuvres, parce que la plupart des films africains ne sont visibles qu’en festival ou à l’étranger".


Pour Ardiouma Soma, le délégué général du Fespaco, le festival de cinéma panafricain de Ouagadougou, les professionnels du cinéma et les gouvernements doivent "travailler en synergie" pour "développer la production africaine" et "proposer des oeuvres, aussi bien du cinéma d’auteur que grand public".


"Le public africain aime les films africains, il y a une opportunité à saisir" avec les nouvelles salles, conclut-il.



de/pgf/stb/thm

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