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Togo: Le chemin de croix de Yaovi Madou, 1er malvoyant devenu docteur
Publié le vendredi 3 novembre 2017  |  icilome




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Yaovi Madou, est le 1er malvoyant devenu docteur au Togo. En Afrique francophone il est premier à avoir franchi le doctorat en droit constitutionnel. Depuis sa soutenance en France, et son retour au Togo, la fierté a vite fait place à un chemin de croix qui ne finit pas.

24 mai 2016. À la Faculté de Droit et des Sciences sociales de l’Université de Poitiers France), dans la salle Hardoin, un Togolais a ému le public. Personne en situation de handicap visuel, Yaovi Madou a soutenu avec brio sa thèse de 654 pages rédigée en 2 ans 5 mois 27 jours et devient alors le tout premier malvoyant à faire un doctorat en droit public au Togo, en Afrique noire francophone et à l’Ecole doctorale Pierre Couvrat. Avec mention très honorable.

Lui, c’est Aimé-Sylvestre Yaovi Madou. Ses travaux de recherche portés sur « La démocratie et la fonction présidentielle en Afrique noire francophone : les cas du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Togo », ont convaincu un jury composé de Jean Gicquel, Professeur émérite de Droit public à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne, de Dominique Breillat, Professeur émérite de Droit public, doyen honoraire à la Faculté de Droit de l’Université de Poitiers, de Fabrice Hourquebie, Professeur des universités, directeur de l’école doctorale de l’Université de Bordeaux, d’Alain Ondoua, Professeur des Universités, de DodziKomlaKokoroko, président de l’Université de Lomé (Togo), et d’AdamaKpodar, vice-président de l’Université de Kara (Togo).

Mystère. Né voyant le 12 avril 1981, Madou s’est passionné pour des études, très tôt. Il rentre à l’école primaire publique de Kpangalame, à Sokodé, au centre du Togo. En 1987, lorsqu’il passe au Cours élémentaire I, il perd « mystérieusement » la vue et devient malvoyant à vie. Fervent chrétien catholique, il accepte son handicap, se transcende et se fait. Il sait qu’au lieu de se résigner, il fallait transformer son handicap. Son crédo, « une vie est possible sans la vue ».

Après sept (07) années perdues en raison de sa maladie, Madou se relève avec foi et reprend le chemin des classes. « Par le truchement de Mme Tchala ex-directrice des Affaires sociales de Lomé, je suis envoyé au Centre des Aveugles de Kpalimé en 1991-1992. Là-bas, après avoir appris le Braille en trois (03) jours, j’ai repris le Cours préparatoire I. 1992-1993, je suis envoyé à l’institut Kékélinéva des Aveugles de Togoville où je dois faire le Cours préparatoire II. Mais l’année a été blanche, à cause de la grève générale illimitée que le Togo a connue. C’est donc l’année scolaire académique 1993-1994 que j’ai pu donc commencer le Cours préparatoire II. En 1998, j’ai obtenu mon CEPD au lieu de mon BAC II. Mes promotionnaires avec qui j’avais commencé obtenaient cette année-là leur BAC II». Son baccalauréat obtenu en 2005, c’est à l’Université de Lomé qu’il fait ses premiers pas de juriste engagé. Ses camarades étudiants lisaient déjà en lui ce destin. Sans échec. Un parcours brillant. Des résultats remarquables. Après sa Licence en 2008 et sa Maîtrise l’année suivante, l’homme n’a pas raccroché. Il décroche en 2012 son Diplôme d’Étude Approfondie (DEA). Et puisqu’il a un rêve à réaliser, et il gravit les échelons.

Calvaire. Le 25 novembre 2013, il s’est envolé pour la France dans le cadre de ses études doctorales grâce à une bourse d’étude d’une fondation qui a financé ses recherches. Le Campus France l’a aussi accompagné avec une bourse de mobilité. Et lorsqu’il est élevé au grade de Docteur, Madou ambitionne une carrière professorale. Mais où ?

En dépit de nombreuses opportunités qui auraient pu le retenir en France, le malvoyant togolais fait le choix d’un retour patriotique au pays pour servir la patrie. Mais chez lui, c’est le calvaire qui l’attend. « Je suis revenu au Togo le 31 mai 2016 pour servir mon pays comme me l’a encore demandé et garanti le 6 janvier 2016, le professeur GbeassorMessanvi, alors président de l’Université de Lomé », confie-t-il. Depuis le 13 juin 2016, son dossier de demande de recrutement à l’Université de Lomé est resté sans suite. Plusieurs fois, il a écrit au Chef de l’Etat Faure Gnassingbé. Mais là aussi, il n’a pas eu gain de cause. Même à l’Université de Kara, deuxième université publique du pays, la porte de l’enseignement lui st restée fermée.
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