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Enfance pauvre, carrière, politique: Adebayor se dévoile
Publié le lundi 6 novembre 2017  |  Africa Top Sports


© Autre presse par DR
Adebayor Emmanuel Shéyi sous les couleurs d`Istanbul Basaksehir.


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Comme à son habitude, Emmanuel Adebayor ne mâche pas ses mots dans ses interviews. Dans son franc-parler désormais bien connu, l’attaquant d’Istanbul Basaksehir en Turquie s’est confié longuement dans un entretien au magazine français So Foot. Morceaux choisis.

Enfance difficile

«Ma mère vendait des viandes à la frontière entre le Togo et le Ghana et mon papa était monnayeur. Il changeait les devises. Il gagnait cinq centimes mais ça lui permettait de s’occuper un peu. Mon enfance n’a pas été terrible, mais ce n’est pas cette période qui compte, c’est ce que tu deviens qui est important. Grâce aux difficultés je suis devenu un ce que je suis aujourd’hui. Quand les gens me critiquent lorsque je rate une occasion dans un match important, je leur dis: « Si vous aviez eu mon enfance, vous comprendriez que ce n’est pas aussi important que de survivre ». Ca a été dur jusqu’à ce que j’intègre le centre de formation de Metz.

Quand je rentrais au pays, il m’arrivait de me prendre la tête avec ma famille pour cette histoire de toilettes. Je leur disais: « Je ne peux pas revenir d’Europe pour aller faire mes affaires à la plage« . Du coup, j’utilisais les toilettes des amis d’à côté. puis j’ai commencé à gagner un petit salaire, à devenir vraiment un homme. J’ai dû prendre dès mes 15 ans des décisions importantes pour ma famille, je leur disais quoi faire à la maison. Il a même fallu que je tape du poing sur la table parce que dans la famille africaine, dès qu’il y a de l’argent, tout le monde fait ce qu’il veut. Personne ne veut travailler, mais tout le monde veut être le patron. J’ai même été obligé d’aller en guerre contre mon grand frère, ma grande soeur ou ma mère afin de réaliser ce que je voulais faire’

Le déballage sur sa famille sur les réseaux sociaux

« Un soulagement. Encore meilleur que ma célébration de but contre Arsenal à l’Etihad, parce que ça c’est le boulot. le foot, dans trois-quatre ans c’est fini. Par contre, le nom de famille reste, ainsi que la personne. j’ai gardé ça pendant des années. Combien de fois j’ai eu l’idée de me suicider… Je suis dégoûté d’en être passé par là, mais je suis soulagé de l’avoir fait parce que si je dois partir, s’il m’arrivait quelque chose comme ce qui s’est passé à Cabinda, je touche du bois, tout le monde connait mon histoire désormais. Aujourd’hui, il parait que la femme et les enfants de Marc Vivien-Foé sont obligés de mendier pour manger. On disait qu’il était bien avec sa famille, mais à ce qu’on m’a raconté, c’étaient des conneries. Aujourd’hui, la réalité est là et Foé n’est plus là pour témoigner. Si maintenant, on dit qu’Adebayor était bien avec sa famille, il faudra dire que ce n’est pas vrai ».

Arsène Wenger

«Toujours très correct. Ce n’est pas un pote, mais c’est un bon coach. Il y a juste mon départ qui a tout faussé. Moi je ne voulais pas quitter arsenal, on était tout le temps en Champions League et City ne la jouait pas encore. Mais Wenger m’a dit que je ne faisais plus partie de ses plans. ça m’a marqué car il n’y avait que Van Persie qui ne m’aimait pas, et c’est réciproque d’ailleurs, mais sur le terrain, on s’entendait comme des pros.

Une carrière politique?

« Jamais. Avec les cellules terroristes, tu ne peux pas être à l’aise. Tu ne peux pas conduire des décapotables, et tu ne peux pas aller voir des amis. En tant que footballeur, je suis libre, je teins mes cheveux ou ma barbe quand j’en ai envie. les gens me disent: « Manu, t’es un ambassadeur« . Et puis quoi encore ? Je suis un footballeur, et quand j’arrêterai, je prendrai mes enfants pour leur expliquer comment grandir. En ce moment, le Togo est secoué car ils disent que le président doit partir. certains jeunes sont morts pendant des manifs. Pourquoi ?


Si demain, une autre personne devient président, il va aller voir les familles ? Non. Pense d’abord à ramener quelque chose à ton pays. les Togolais me demandent mon opinion, ils me disent de prendre la parole. mais vous voulez que je parle de quoi? J’y connais quoi en politique ? En quoi ça me concerne une nouvelle Constitution ? Je ne la connais même pas et ça ne m’intéresse pas. Si le président part, les gens qui n’ont pas de boulot en trouveront-ils plus facilement ? Pas sûr. On a l’exemple de la Libye avec Kadhafi. On a vu ce pays avec et sans lui. les Libyens sont en train de regretter ! La diaspora togolaise de Paris qui parle des marches, prenez l’avion et allez au pays si vous voulez marcher! »
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