Au Togo, les choses ne se font jamais comme ailleurs. Il n’y a que dans notre pays où des opposants qui se disent des « démocrates » lancent des appels à l’armée pour les appuyer dans leur initiative politique qui consiste à renverser l’ordre constitutionnel par la mobilisation de la rue.
Parmi tous les responsables des partis de l’opposition, très peu ont une idée assez claire des Forces Armées Togolaises (FAT).
Jusqu’à présent, les opposants ont toujours considéré que l’armée appuie la dictature qu’ils combattent.
Si nous sommes d’accord que dans une démocratie, l’armée est la grande muette et doit s’abstenir de se mêler des débats politiques, nous ne comprenons pas que des responsables de l’opposition appellent l’armée a les aider dans leur entreprise de conquête du pouvoir.
Tout récemment, nous avons lu une phrase tirée de l’interview de M. Fulbert ATTISSO au sujet des événements du Zimbabwe.
« L’armée togolaise doit tirer exemple de l’armée zimbabwéenne pour que le Togo entre en démocratie ».
Si ces propos sont vraiment de M. Fulbert ATTISSO, ce serait la démonstration que le président du parti le Togo Autrement, est un apprenti sorcier qui confond vitesse et précipitation.
Au Zimbabwe, les réalités sont toute autre par rapport à la situation du Togo.
Là-bas, c’est l’armée qui s’était battue sous l’égide de MUGABE pour chasser le colonisateur anglais. Et c’est l’armée et le parti de MUGABE, le Front patriotique qui sont au pouvoir depuis l’indépendance.
Dans ce pays, l’armée a juré publiquement que ceux qui n’ont pas combattu pour la libération nationale n’accèderont pas au pouvoir. C’est pourquoi l’opposant historique Morgan Tsvangirai malgré toutes les brimades qu’on lui a infligées, s’est assagi.
Actuellement, l’armée avait positionné le vice-Président, un vétéran de la lutte pour l’indépendance pour succéder à MUGABE.
La tentative de Mme MUGABE d’accéder au pouvoir en faisant évincer le Vice-Président a provoqué le courroux de l’armée qui est montée au créneau pour rétablir l’ordre.
Cette situation n’a rien à voir avec celle du Togo.
Au Zimbabwé, il s’agit d’une révolution de palais. Le Vice-Président succèdera au Président et le parti au pouvoir restera en place.
Il n’y a donc rien de comparable entre ce qui se passe au Togo et au Zimbabwé. Si Fulbert ATTISSO veut le pouvoir, libre à lui. Mais l’armée togolaise ne lui sera d’aucun secours.
D’ores et déjà, il a intérêt à découvrir l’armée togolaise, à connaître les textes qui la régissent et à en cerner les contours. C’est ce qu’il a de mieux à faire.
Il doit cesser de se ridiculiser en faisant des déclarations à l’emporte-pièce pour amuser la galerie.