LOME, 21 novembre (Xinhua) -- La fondation Pax Africana a qualifié "ignoble et abominable", mardi, la vente aux enchères des migrants en Libye qui, ces derniers jours, défraie la chronique et suscite l'émoi.
La fondation Pax Africana s'est exprimée dans un communiqué diffusé mardi dans la capitale togolaise Lomé, suite à la révélation au grand jour, par un media américain, du phénomène de la vente des migrants en Libye.
"Conséquence exécrable de l'instabilité chronique dans laquelle gît la Libye depuis l'assassinat le 20 octobre 2011 de son dirigeant de l'époque Mouammar Kadhafi, la vente ignoble et abominable de migrants rallonge la sinistre liste de crimes impunis dans cet Etat depuis plus de 6 ans", écrit l'organisation fondée par le togolais Edem Kodjo, ancien Secrétaire général de l'OUA -devenue Union Africaine (UA)-, ancien Premier Ministre du Togo, membre fondateur de la CEDEAO, membre du Groupe des Sages de l'UA.
Pax Africana estime que c'est le moment de "prendre le taureau par les cornes et d'accélérer le processus de rapprochement des factions rebelles hétéroclites et parfois terroristes qui ont pris possession du territoire libyen ces dernières années".
"Ce qui se passe en Libye est inimaginable et inacceptable", a relevé cette organisation basée à Lomé et qui a pour objectif de garantir la paix et le développement en Afrique par la construction de l'Unité du Continent. "En Libye comme dans plusieurs Etats du Maghreb, il est temps d'arrêter les traitements dégradants infligés aux migrants d'Afrique sub-saharienne", a-t-elle souligné.
Selon cette organisation, les reconduites fréquentes d'Africains dans des conditions bafouant toute dignité humaine et le mépris absolu des droits élémentaires de l'Homme ne grandissent pas leurs auteurs.
De ce fait, "l'image d'unité que tente d'offrir l'Afrique au reste du monde devient évanescente", a-t-elle ajouté. Pax Africana fait remarquer que les Etats membres de l'UA ne peuvent officiellement professer la libre circulation de biens et des personnes sur le continent noir et s'ostraciser en même temps en réservant des traitements au faciès à une partie des immigrés présents sur leur territoire.
"L'unité, le développement de l'Afrique réclament de nous Africains au quotidien des actes concrets et positifs. Halte au racisme et à l'esclavagisme ! ", a-t-elle conclu.