Le leadership : L’opposition, un monstre à deux têtes/Jean-Pierre FABRE et Tikpi ATCHADAM symboles d’une incompatibilité irréconciliable

Politique

Publié le lundi 4 decembre 2017 | Le Combat du Peuple

© aLome.com par Edem Gadegbeku et Parfait
Foule monstre à une manifestation de plusieurs partis d`opposition du Togo pour dénoncer la gouvernance sous Faure GNASSINGBE
Lomé, le 06 septembre 2017. Principales artères de la capitale togolaise. Une large coalition de l`opposition togolaise bat le pavé dans la capitale comme dans plusieurs autres villes du pays pour exiger le "retour à la Constitution de 1992, le vote de la diaspora et l’élargissement des opposants condamnés après les violences des 19 et 20 août 2017 ayant émaillé une manifestation du parti PNP (Parti national panafricain)". Une foule monstre participe à cette mobilisation. Tikpi Atchadam et J-P Fabre, vedettes du meeting de fin de marche.

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Au regard de l’évolution politique actuelle au Togo, tout porte à croire que l’opposition fait de la navigation à vue et que les différents protagonistes se marquent paradoxalement à la culotte.

En effet, depuis le 19 Août 2017, jour des fameux meetings organisés à Lomé et dans plusieurs villes de l’intérieur parallèlement avec des marches de protestations dans certaines capitales européennes et africaines, nous assistons à un jeu de dupes très complexe.

Il est notoire que Jean-Pierre FABRE, depuis toujours, n’a jamais voulu partager sa prééminence avec aucun autre responsable politique de l’opposition. Pour lui, la rue c’est sa force, son domaine de prédilection où il excelle et qu’il n’entend partager avec personne d’autre.

C’est pourquoi nous avons été pris de court lorsque, au lendemain du 19 Août, FABRE avait accepté la main tendue de Tikpi ATCHADAM qui avait lancé un appel à l’union de l’opposition pour faire partir Faure GNASSINGBE. La diligence avec laquelle il avait réagi, cachait mal son désarroi.

Non seulement FABRE avait répondu favorablement à ATCHADAM, mais aussi, il avait abandonné sa propre position de toujours qui était les réformes constitutionnelles et institutionnelles conformément à l’Accord Politique Global puisqu’il a retiré sa proposition de la loi dans ce sens à l’Assemblée Nationale. Mieux, il a systématiquement endossé c’est-à-dire fait sienne la position de Tikpi ATCHADAM à savoir, le retour à la constitution de 1992 avec pour conséquence le départ de Faure GNASSINGBE.

Nous avons alors compris que nous sommes devant une tentative de récupération politique très subtile, parce que le président du PNP lui a damé le pion et l’a été ébranlé par l’ampleur de la mobilisation qu’il a suscitée. Il ne voulait donc pas perdre la main et être relégué au second rang.

En effet, les deux hommes sont totalement antinomiques et un tel élan venant de FABRE vers ATCHADAM n’est que la manifestation d’une préoccupation réelle.

Sur tous les points, les deux hommes ne sont pas compatibles. Que ce soit sur le plan physique, intellectuel, éducationnel, sociétal, religieux et politique, tout les oppose. Leurs démarches politiques sont également très contraires. Leur alliance est donc totalement contre nature. Un exemple, Tikpi ATCHADAM appelle le président français à venir au secours du peuple togolais. FABRE pense, pour sa part, que les Togolais n’ont pas besoin de l’extérieur pour faire plier Faure GNASSINGBE et que le combat c’est ici dans la rue.

Tikpi ATCHAM a une implantation locale solide et il peut compter sur le soutien indéfectible des siens. FABRE n’a que ses Zémidjans et quelques déçus de Gilchrist OLYMPIO pour le soutenir. Ses fiefs Kodjoviakopé et Bè ne pèsent pas lourd dans la balance.

Actuellement, les deux hommes s’observent en chiens de faïence. Les partisans de Tikpi ATCHADAM ne jurent que pour la réussite de leur champion.

Lors des meetings, il est facile de constater que le rouge domine l’orange parce que les militants du PNP sont plus nombreux et plus actifs.

Tikpi ATCHADAM ne veut même pas de dialogue alors que FABRE en est un habitué.

Les deux hommes convoitent le pouvoir. En tout état de cause, FABRE ne fera pas de cadeau à ATCHADAM. Vice versa.

Il va sans dire que dans le jeu de dupes qu’ils mènent, le président du PNP est fragilisé en raison des ardeurs belliqueuses de ses partisans qui ont posé des actes gravissimes pénalement condamnables. D’où le problème de sa sécurité personnelle. Si comme c’est prévu, le dialogue devait se tenir à Lomé, ATCHADAM aura du mal à y prendre physiquement part. Au contraire, FABRE sera la seule vedette face au pouvoir.

Tout porte à croire que l’alliance de circonstance risque de connaître de sérieuses fissures dès la première secousse parce qu’il existe une incompatibilité irréconciliable entre les deux chefs de l’opposition (14 partis).

On peut aujourd’hui raisonnablement dire que l’opposition est un monstre à deux têtes et la guerre feutrée de leadership risque d’être le nœud gordien qui peut tout faire capoter très bientôt.

Ce n’est pas la première fois que le problème du leadership a été la pomme de discorde au sein de l’opposition.

Nous osons croire que cette fois, Tikpi et FABRE auront l’intelligence de transcender leurs divergences qui couvent et qui peuvent à tout moment remonter à la surface.

Rodrigue ... suite de l'article sur Le Combat du Peuple

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Publié le: 3/12/2017 |

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