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Les non-dits du sommet UA-UE d’Abidjan
Publié le mardi 12 decembre 2017  |  Jeune Afrique


© AFP par ISSOUF SANOGO
Cérémonie d`ouverture du 5e Sommet UA-UE, en présence de Faure Gnassingbé
Abidjan, le 29 novembre 2017. Sofitel Hotel Ivoire. Cérémonie d`ouverture du 5e Sommet UA-UE, autour du thème "Investir dans la jeunesse pour un avenir durable". Faure Gnassingbé


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par Carlos Lopes
Carlos Lopes, professeur d’économie à l’Université du Cap, a été le 8e secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (2012-2016)




Dans cette tribune, Carlos Lopes, ancien secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, revient avec mordant sur le sommet Afrique-UE qui s’est déroulé les 29 et 30 novembre dans la capitale économique ivoirienne.

La lagune Ébrié n’a pas eu besoin d’en rajouter. Le nouveau pont Henri Konan Bédié et l’embouteillage sur le tarmac de l’aéroport étaient suffisants pour marquer les changements et l’empressement autour du dernier sommet Union africaine-Union européenne. Les attentes, comme d’habitude, étaient grandes, mais une fois encore les résultats n’ont pas convaincu. Et pourtant, ce sommet a connu des moments forts.

Tout d’abord du point de vue du langage. Les dirigeants européens les plus influents n’ont pas raté l’opportunité de souligner que le partenariat Afrique-Europe ouvre un nouveau chapitre où les deux continents peuvent traiter d’égal à égal. Les discours rassurants trahissaient néanmoins un embarras par rapport au passé. Pas de commentaires ou de dénonciations polémiques par rapport aux gouvernances africaines, alors que des changements profonds sont en cours en Angola et au Zimbabwe. C’est comme si tout le monde voulait tourner la page.

Le Brexit, la secousse catalane, les extrémismes polonais et hongrois ou encore la montée de l’extrême droite en Autriche et en Allemagne ont tempéré la volonté de donner des leçons de démocratie et de respect des droits humains.


Le président Macron s’est même permis d’affirmer « il n’y a plus de politique africaine », avec un humour qui n’a pas refroidi son auditoire.

La jeunesse était supposée être au centre des préoccupations de ce sommet. Leurs représentants, triés soigneusement à l’avance, ont servi à légitimer cette nouvelle vision du continent. Il faut oublier les Accords de Lomé, Cotonou et toute une panoplie d’arrangements qui sentent mauvais. Place aux « Accords de partenariat économique », inscrits dans la déclaration du sommet. Un document qui n’a pas vraiment provoqué de vagues.

Le commerce, pourtant un thème crucial à la veille de l’établissement d’une zone de libre-échange qui comptera le plus grand nombre de pays membres au monde, n’intéressait personne. Les grandes déclarations et engagements pris en 2015 sur le développement et son financement ou la lutte contre le changement climatique ont fleuri quelques discours sans, toutefois, exciter grand monde. Les trois initiatives allemandes pour ressusciter l’investissement en direction de l’Afrique, qui avaient suscité tant de curiosité au début de l’année, n’ont pas déclenché plus d’intérêt. Même les questions de paix et sécurité ont été plus ou moins mises de côté.

Le Sommet d’Abidjan a donc servi à quoi ? À discuter de l’esclavage en Libye !

Certes le mot esclavage n’est pas facile à assumer. Jusqu’à la dernière minute, certains pays ont pesé pour l’exclure ou le nuancer dans la déclaration spéciale sur la Libye approuvée par le sommet. Les quelque 5 000 participants ne parlaient que de ça. Et pour de bonnes raisons.
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