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Togo/Interdiction d’importation de véhicules d’occasion : Le Bénin et la Côte d’Ivoire sur le pas du Ghana, le Togo en marge
Publié le mardi 12 decembre 2017  |  L'Alternative


© aLome.com par Parfait
Les véhicules d’occasion dans un parc auto au Port Autonome de Lomé.


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Pour combien de temps le Togo restera-t-il encore la poubelle des vieux véhicules d’occasion et des appareils électroménagers importés d’Occident ? En tout cas, ailleurs, dans la sous-région, on prend conscience. Des dispositions ont été même prises par les gouvernements des pays voisins du Togo pour lutter contre le phénomène.

En Côte d’Ivoire, les autorités ont pris des mesures pour limiter l’âge des véhicules à importer sur leur territoire. En Conseil des ministres, le mercredi 06 décembre dernier, deux décrets portant importation et exploitation des véhicules sur le territoire national ont été adoptés. L’âge d’importation des véhicules personnels et de transport en commun de type taxi est fixé à cinq ans. 07 ans, c’est l’âge requis pour les minicars de 9 à 34 places et les camionnettes allant jusqu’à 5 tonnes.

Désormais, les bus de plus de 34 places ne peuvent plus excéder 10 ans, de même que les camions de 5 places. « S’agissant des durées d’exploitation des véhicules affectés au transport public ou privé des personnes ou marchandises, celles des véhicules d’occasion à usage de taxis ne devront excéder 7 ans. Les minicars de 9 à 34 places et les camionnettes allant jusqu’à 5 tonnes d’occasion sont limités à 10 ans d’exploitation. Les camions de plus de 5 places seront limités désormais à 20 ans. Enfin, les cars d’occasion de plus de 34 places auront un maximum d’exploitation de 15 ans », informe le site d’information koaci.com.

« Il est important de préciser qu’une période transitoire de 3 mois est accordée avant l’entrée en vigueur du décret portant limitation de l’âge d’importation de véhicules. Quant aux véhicules déjà en circulation affecté au transport public ou privé de personnes ou de marchandises, ils bénéficient de 10 ans d’autorisation de transport, en vue de leur permettre de se conformer à la nouvelle règlementation. Les textes soulignent également des mesures d’accompagnements allant dans le sens de faire bénéficier aux entreprises de transport régulièrement constituées, des dispositions incitatives d’achats de véhicules neufs. Le gouvernement, à cet effet, procédera bientôt à l’instauration d’une prime à la casse au profit des particuliers et des entreprises de transports ». C’est ce qu’a indiqué le ministre ivoirien Amadou Koné des Transports, lors d’une rencontre avec la presse.

Avec cette règlementation, la Côte d’Ivoire vient d’emboîter le pas au Benin qui, lui aussi, avait pris des dispositions pour endiguer le danger de la pollution atmosphérique, et par ricochet les maladies liées aux gaz d’échappement de ces véhicules d’occasion qui ont atteint leurs limites d’âge en Europe et qui sont déversés sur les marchés « noirs » africains. En novembre dernier, le gouvernement béninois en prenant des mesures pour purifier son ciel, a interdit sur son sol les véhicules d’occasion qui, selon lui, constituent des sources de pollution et des maladies. Dans cette perspective, jusqu’au plus tard le 31 décembre prochain, la loi des finances prévoit exonérer des droits, des taxes de douanes et de la TVA (taxe sur valeur ajoutée) « les autobus, les autocars et les minibus de toutes catégories, importés, fabriqués ou vendus à l’état neuf destinés à la mise en place d’une flotte de taxis dans les grandes villes ».

Au Ghana, cette décision a été prise depuis belle lurette. Mais comme de façon générale sous les tropiques, visiblement, on ne semble pas s’en préoccuper. Et pourtant. Selon des études, ces voitures importées sans aucun contrôle technique resteraient pour les pays où elles atterrissent une menace pour la sécurité sanitaire des populations. Les pollutions qu’ils causent entraîneraient des infections pulmonaires.

Au Togo, la situation est aussi alarmante qu’ailleurs. Mais tout porte à croire que les autorités n’en font pas leur premier souci. Alors qu’autour d’elles, les choses bougent. Dans le pays, les marchés de vente de ces véhicules de «dernière main» ont le vent en poupe. Des consciences s’éveillent pour prendre des réglementations pour sauver non seulement l’environnement, mais aussi assurer la sécurité routière et le bien-être aux populations. Sur la « Terre de nos aïeux », ces engins continuent d’encombrer les garages, les rues et de polluer l’air. Et pendant ce temps, au Port autonome de Lomé, les véhicules « avariés » s’alignent.

Dans ses parcs automobiles, il y a de ces engins qui sont abandonnés, depuis longtemps, dans un état délétère sans qu’aucune mesure sérieuse ne soit prise pour désengorger les lieux. Selon des sources, ces vieux véhicules, pour la plupart des cas déclarés « abandon », sont bradés à vil prix. Sur les routes, aux heures de pointe surtout, ce sont ces véhicules en fin de cycle mis en circulation qui dégagent des gaz suffocants nuisibles à la santé.

En attendant que le Togo s’inspire de ses voisins, il est important que ce phénomène d’importation anarchique des véhicules d’occasion soit abordé comme un problème communautaire. Et à un niveau plus élevé, les chefs d’Etats et de gouvernement de l’espace voire du continent, feraient mieux de s’impliquer davantage dans la lutte contre ce mal. Comme quoi, l’Afrique n’est pas la poubelle de l’Occident où on vient tout déverser.

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