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Kako Nubupko et le Franc CFA: pour ou contre?
Publié le mercredi 13 decembre 2017  |  Financial Afrik


© aLome.com par Parfait
Kako Kossivi NUBUKPO, Ministre auprès de la Présidence de la République , chargé de la Prospective et de l’Evaluation des Politiques Publiques.


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Voici deux tribunes de deux personnalités différentes à propos de Kako Nubukpo. Depuis le Québec, Pierre S. Adjété s’écrit : “Liberté pour Kako Nubukpo”. Une tribune qui va exactement dans le sens contraire de Isidore Kwandja Ngembo, qui prend à contre-pied l’opinion publique ambiante pour livrer “les vraies raisons du limogeage de Kako Nubukpo, directeur de la Francophonie économique”. Lire leurs deux tribunes.



Liberté pour Kako Nubukpo

Par Pierre S. Adjété



Avec une dextérité consommée, l’économiste togolais Kako Nubukpo trône sur le débat sur l’avenir du franc CFA. Gigantesque sujet, technique et émotionnel, la sortie des pays africains membres de la zone franc aux côtés de la France, et particulièrement l’audace avec laquelle Kako Nubukpo officie, en professionnel, sur les raisons aliénantes de cette « servitude volontaire » lui ont valu plus que des remontrances. Il vient d’être éjecté de l’Organisation internationale de la Francophonie, OIF, pour le meilleur et pour le pire des motifs.



Le constat d’un professeur africain est sans équivoque : « Un tel esprit de liberté ne pouvait s’épanouir et servir son propre combat qu’à partir du milieu universitaire ». De Dakar à Paris, en passant par Abidjan, Ouaga, Lomé, Libreville, Yaoundé et autres capitales africaines comme Bamako et Niamey, le gotha de la communauté financière africaine est ébranlé. Kako Nubukpo n’a pas que des amis chez les financiers africains, et on le sait. N’empêche que l’OIF a raté son coup, du fait de la brutalité de sa décision envers un cadre africain dont la Francophonie elle-même s’était montrée souvent fière.



Le sujet du franc CFA n’est pas du ressort de la Francophonie. Pendant longtemps, Michaëlle Jean, Secrétaire générale de la Francophonie, n’a cessé de féliciter son directeur de la Francophonie économique et numérique. Ces mots d’encouragement, énoncés souvent publiquement, ont-ils pu constituer un motif de jalousie ?



Pour Emmanuel Macron, le débat sur le franc CFA reste encore à ses balbutiements. Les chefs d’État africains devraient, à un moment, s’en emparer pour en faire un grand sujet de discussion de haut niveau. Ancien gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest, la BCEAO, le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara reste le seul à ne pas aimer la posture critique du Togolais Kako Nubukpo envers le CFA.



Alassane Dramane Ouattara serait d’ailleurs à la base du départ de Nubukpo du gouvernement togolais en 2015; ce qui n’est pas étonnant dans le contexte africain. Recruté à l’OIF comme directeur de la Francophonie économique et numérique, Kako Nubukpo n’a pas cessé de porter le sujet du franc CFA, bénévolement et professionnellement, en dehors des murs et des théâtres de la Francophonie.



La thèse de Kako Nubukpo est d’une simplicité scientifique redoutable, fortement compatible avec toutes les théories économiques, sociales, politiques, financières, etc. : « Une économie faible (sous développée) ne peut pas avoir une monnaie forte, durablement. Le coût de cet ajustement est trop fort à supporter pour cette économie et en permettre le développement ». Répétée et démontrée à satiété de Lomé à Montréal, la thèse prône l’éveil des dirigeants africains appelés à mettre fin à cette anomalie nommée « servitude volontaire ».



Kako Nubukpo tient un filon imparable en dignité



Naturellement, un mouvement s’est créé autour du « Non au franc CFA », que certains assimilent rapidement à « Non, à la France », « Non à la FrançAfrique », « Non aux dictateurs africains supportés par la France », etc. De là à penser que le combat de Kako Nubukpo soit devenu un combat contre son employeur l’OIF, une confusion a vite fait de s’installer, aider pas la jalousie humaine et un évident manque de leadership au sein même de l’Organisation internationale de la Francophonie, dont l’administrateur ne brille pas particulièrement par son charisme.



Les indiscrétions commencent à sortir. Certains employés furent en panique à l’annonce de la manière cavalière dont un des directeurs a été traité, sans avertissements écrits consécutifs à des manquements professionnels dûment documentés. « Que serait-il d’un simple employé moindrement fautif ? », se demande-t-on au siège de l’OIF, dans le septième arrondissement de Paris.



Si ce n’est déjà fait, le cas Kako Nubukpo est du pain béni pour les avocats ; un parfait gouffre à deniers publics et une inutile sensation forte, très coûteuse, pour une institution en mal de financement comme la Francophonie. Adama Ouane l’administrateur malien de l’OIF le sait très bien autant que la Canadienne Michaëlle Jean, Secrétaire générale de la Francophonie : les coffres de la Francophonie sont vides.



Qui plus est, le programme canadien de 10 millions de dollars au titre des actions transversales en direction des femmes et des jeunes dans le cadre de la stratégie économique est aussi ébranlé comme peut l’être l’une des rares initiatives à succès de l‘OIF. Les partenaires canadiens de l’OIF Ottawa, les autorités du ministère du Développement international et de la Francophonie, sont d’ailleurs en quête d’informations crédibles au-delà des rumeurs.



La sérénité et le calme affichés par Kako Nubukpo ont précipité le temps pour qu’une procédure de règlement hors cour, à l’amiable, soit tout aussi rapidement retenue. Le temps est venu pour que l’Afrique comme la Francophonie des idées et des actions triomphent de celles des réactions intempestives. Comme ces « âmes bien nées », Kako Nubukpo mérite mieux qu’un traitement aussi discourtois que désinvolte, de la part de la Francophonie autant que de la part des chefs d’État africains eux-mêmes.



En toute logique, c’est encore à des instances autres, la ministre canadienne Marie-Claude Bibeau qui venait de mettre des billes dans la Francophonie économique et numérique que devrait revenir la vigilance à exercer sur l’utilisation des fonds canadiens dans la suite aussi brouillonne des choses.



À moins que Michaëlle Jean ne se soit trompée de cible, sacrifier Kako Nubukpo par une si coûteuse opération n’apportera pas une meilleure chance au renouvellement de son mandat. Bien au contraire. Un parfum de bizarrerie empreinte d’amateurisme administratif embaume toujours le ciel de la Francophonie ; une organisation qui n’a aucun intérêt à devenir une maison de docilité pour de passifs retraités au détriment d’une jeunesse sautillante de projets, d’énergie et d’audace.



La liberté de manœuvre recouvrée, Kako Nubukpo ne fera que mieux servir une Afrique en quête de porteurs, actifs et résolus, de ses différents messages de présence en dignité dans un monde en profond changement. C’est à ce tableau d’honneur que Kako Nubukpo voit désormais son nom s’afficher en lettres de courage. Imparable réputation !



12 décembre 2017


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OIF: Les vraies raisons du limogeage de Kako Nubukpo, directeur de la Francophonie économique

Par Isidore Kwandja Ngembo


Il serait trop réducteur d’affirmer que l’économiste togolais Kako Nubukpo a été congédié suite à sa dernière tribune parue le 29 novembre dans le journal Le Monde Afrique : Franc CFA : les propos de M. Macron sont « déshonorants pour les dirigeants africains ».

Cette publication est certes une goutte d’eau de trop qui a fait déborder le vase. Mais c’est depuis bien longtemps que plusieurs observateurs intéressés au bon fonctionnement de l’OIF commençaient à être agacés par les sorties médiatiques intempestives de M. Nubukpo, considérées comme étant très dommageables pour l’Organisation, et surtout par le mutisme de la haute direction de l’OIF.

À première vue, les prises de position de M. Nubukpo dans le débat, “pour” ou “contre” l’usage du franc CFA, peuvent être considérées comme une démarche tout à fait logique d’un scientifique qui réfléchit sur une problématique de société dans laquelle il vit. Mais le hic, c’est que M. Nubukpo était en même temps le directeur de la Francophonie économique et numérique au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). À ce titre, il était tenu par le devoir de réserve, conformément aux Statuts de son organisation. Le sujet sur lequel il prenait souvent position publiquement concernait à la fois un certain nombre de pays d’Afrique francophone contre un autre pays francophone, pour ne pas le nommer, la France, tous membres de l’OIF.



Un sérieux problème éthique

Dans toutes les administrations publiques, tant nationales qu’internationales, lorsqu’on embauche un nouvel employé, on procède d’abord à la vérification des antécédents, puis on lui fait signer un contrat dans lequel il s’engage au respect des valeurs, des principes et des règles du Code d’éthique et de déontologie.

En recrutant M. Nubukpo pour s’occuper des questions économiques de l’OIF, son employeur était censé être au courant de ses opinions en la matière. Néanmoins, il s’attendait à ce que l’intéressé s’acquitte de ses fonctions en respectant des normes éthiques élevées sur les plans de l’objectivité et de l’impartialité, conformément aux devoirs et obligations prescrits par les Statuts de l’organisation.

Nubukpo devrait faire preuve de prudence dans ses propos, s’astreindre au devoir de réserve et s’abstenir de toute expression publique d’opinions qui pouvait porter atteinte aux intérêts de son organisation, et surtout, régler sa conduite en ayant uniquement en vue les intérêts de son organisation et ne servir que celle-ci.
Malheureusement, les prises de position de M. Nubukpo, certes judicieuses, posaient néanmoins un problème d’ordre éthique et déontologique qui risquait d’affecter sérieusement l’accomplissement harmonieux de ses fonctions et mettre à mal l’impartialité de l’OIF.

Les dispositions réglementaires et contractuelles de l’OIF à ce sujet sont très claires. Le Titre III du Statut du personnel actuellement en vigueur, stipule expressément ce qui suit, notamment en ce qui concerne les devoirs et obligations du personnel :

« 17. En acceptant leur nomination, les membres du personnel s’engagent à s’acquitter de leurs fonctions en ayant exclusivement en vue les intérêts de l’Organisation.
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