Rongée par une guerre civile qui semble interminable et par une partition de fait, la Somalie a été ébranlée par l'attentat le plus meurtrier de son histoire, le 14 octobre dernier. Ce jour-là, un camion piégé garé devant un grand hôtel, contenant pas moins de 2 tonnes d'explosives a été actionné au cœur du district commercial de Hodan, situé à Mogadiscio. Résultat, un bilan macabre de de 512 morts et 295 blessés ! Il aura fallu plus d'un mois aux autorités locales pour finaliser ce macabre décompte.
Pour le président somalien, Mohamed Abdullahi, pas de place au doute, la responsabilité du carnage incombe aux Shebabs. Il s'est empressé de se rendre au Kenya et en Ouganda pour rallier les deux pays à sa croisade anti-Shebabs. Affiliés à Al Qaïda, ce mouvement de rébellion continue à narguer le président Abdullahi, les 22.000 hommes de l'Amisom, les black ops menées par l'Africom et les incursions des armées kényanes et éthiopiennes. Cette attaque a également donné lieu à une polémique sur le peu de réactions et de marques de solidarité exprimées par les palais présidentiels et les chancelleries africaines. Seul, le tchadien Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'Union africaine réagira le lendemain du drame, suivi par le président Burkinabé Roch Marc Christian Kaboré le jour même. Un silence qui a fait naître un profond sentiment d'indignation.
Esclavage, guerre civile, chaos politique... la Libye s'enfonce
La fin d'année 2017 restera marquée par la vidéo de migrants vendus en Libye diffusée le 15 novembre par la chaîne américaine CNN. Un reportage qui a permis à l'opinion publique de voir la face sombre de la lutte contre la migration qui bat son plein en méditerranée. Aveuglés par une vision purement sécuritaire de la question migratoire, différents pays européens ont préféré sous-traiter aux « gardes côtes » libyens, en réalité des milices contrôlant des ports ou ayant mis la main sur l'équipement de la marine de Kadhafi. Pour ces milices, la crise migratoire représente une aubaine leur permettant de s'enrichir facilement, encaissant l'argent européen et revendant, rackettant et enlevant les migrants.
Pour les européens, cette option leur permettait de s'épargner les coûts considérables issus de la mobilisation d'une flotte aéronavale pour surveiller leur littoral et de devoir financer les centres de détention et de tri de migrants. Pour l'heure, les différents pays comptant des ressortissants retenus en Libye ont mobilisé leurs diplomaties pour leur assurer un rapatriement, alors que la fameuse mission de secours promise par le président français Emmanuel Macron se fait attendre.
En attendant le pays reste en proie à l'anarchie avec une stabilisation des différents fronts, malgré la supposée supériorité militaire de sa milice, la faction du Maréchal Haftar peine toujours à venir à bout des forces de Misrata, alors que le Sud libyen enregistre des micro-conflits entre tribus arabes et amazighs. Le conflit connait également des interventions de forces étrangères notamment égyptiennes et émiraties, alors que la Russie s'est rangé du côté de Haftar. Le gouvernement d'union nationale dirigé par Fayez el-Sarraj compte de son côté organiser des élections en 2018 et compte sur le soutien de l'Elysée. Paris a ainsi joué les médiateurs le 25 juillet entre Sarraj et Haftar pour décrocher l'accord du maréchal.... suite de l'article sur Autre presse