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L’économie du Togo en 2018 : des manques à gagner pour le peuple
Publié le mercredi 3 janvier 2018  |  AMAIZO INFO


© aLome.com par Edem Gadegbeku et Parfait
5ème séance plénière de la 2ème session ordinaire de l’Assemblée nationale consacrée au vote de la loi de finances rectificative, gestion 2017
Lomé, le 21 novembre 2017. La 5ème séance plénière de la 2ème Session ordinaire de l’Assemblée nationale a été consacrée au vote la loi de finances rectificative, gestion 2017. Avec ce vote, la loi de finances s’équilibre à 1.412 milliards en dépenses et en recettes contre 1.227 milliard initialement prévus. L’adoption de cette loi de finances rectificative ouvre la voie à l’étude du budget de l’Etat exercice 2018 dont les travaux en Commission commenceront incessamment. L`argentier du Togo, Sani Yaya.


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Depuis 2013 et selon le Fond monétaire international (FMI), l’économie togolaise du Togo est en phase de ralentissement passant d’une croissance économique de 6,1 % de la richesse (Produit intérieur brut (PIB)) à 5 % en 2017



1. LE TOGO : CROISSANCE EN DESSOUS DE LA MOYENNE SOUS-RÉGIONALE EN 2018



Avec la crise politique et institutionnelle, le refus de Faure Gnassingbé de respecter ses engagements contenus dans l’Accord politique global (APG) de 2006, le réveil du Peuple togolais suite à une marche pacifique du 19 août 2017 de Tikpi Atchadam, et la détermination des citoyens togolais y compris sa Diaspora plurielle à exiger le retour et l’application stricte de la Constitution de 1992 approuvée par référendum à plus de 97 %, les perspectives économiques du Togo pour 2018 sont moroses. Avec une inflation estimée à 1,5 % en 2018 du fait de la crise politique et constitutionnelle, la croissance de la richesse du Togo en 2018 ne devrait pas dépasser 4,6 % du PIB, comparée au 6,4 % de moyenne pour les pays francophones voisins et membres de l’Union économique monétaire Ouest-Africain (UEMOA).

Sur le long terme, la croissance de cette richesse (PIB) n’a été que 3,4 % entre 2000-2016, reflétant une incapacité du système au pouvoir d’améliorer la productivité dans le secteur agricole où plus de 65 % de la population travaille. En effet, la croissance du secteur agricole entre 2000-2016 n’a été que 1,4 % 2.

En confrontant ces chiffres à la réalité d’une pauvreté avoisinant les 65 % de la population, il ne faut pas s’étonner que la richesse moyenne par habitant à savoir le PIB par habitant du Togo soit faible et en régression, passant de 3,3 % en 2013 à 2,2 % en 2017 avec des perspectives maussades autour de 1,9 % en 2018. En prenant en compte l’inflation, la croissance réelle de la richesse au Togo est nulle, proche de 0,4 %.

2. LA PERENNISATION DE LA MAUVAISE GOUVERNANCE



D’importantes recettes de l’Etat ne sont pas enregistrées dans les comptes publics comme le pétrole, les activités portuaires, les mines notamment le phosphate, et la corruption au niveau des investissements publics 3 où il est impossible de procéder à des audits indépendants. De plus, l’impunité institutionnalisée face aux crimes économiques expliquent en grande partie le ralentissement et la non-inclusivité des fruits de la croissance au Togo sous le régime de Faure Gnassingbé. L’ensemble des entreprises publiques sont dirigées par des membres du parti RPT/UNIR 4 du chef de l’Etat. Ceci peut expliquer cela !

Les investissements étrangers directs exprimés en pourcentage du PIB ont chutés de moitié depuis 2013, passant de 5 % en 2013 à 2,4 % en 2017 avec des pronostics négatifs pour 2018, en deçà de 2 %. Le programme économique 2017-2019 du Gouvernement qui visait à réduire la dette publique de 76% du PIB en 2016 à 56,4% d’ici 2021, s’est soldé en 2017 par une augmentation incroyable pour atteindre 83 % du PIB au-dessus de la limite de 70% de l’UEMOA 5, sans que les résultats en termes d’investissement ne soient tangibles au niveau de la population. Cela a eu pour conséquence le déplacement du trafic maritime vers les autres ports de la sous-région sous prétexte que l’UEMOA a mis en place un règlement sur les limites de charge par essieu pour les camions transporteurs alors qu’en fait, c’est la corruption avec de véritables rançonnages informels sur les chauffeurs et les passagers…

3. FAURE GNASSINGBÉ, UN MAUVAIS GESTIONNAIRE QU’IL FAUT REMPLACER


L’accord sur la facilité élargie de crédit du Fond monétaire international (FMI) stipulait qu’en janvier 2017, le Gouvernement togolais ne devait plus contracter de nouveaux prêts non concessionnels à moins alors que les prêts concessionnels ne soient réglementés et supervisés par le FMI. Rien de cela n’a été respecté. Le FMI se contente de faire des remontrances atones sans pouvoir sanctionner. Au contraire des facilités supplémentaires ont été accordées avec des conditionnalités qui ont contribuées à dégrader le soutien gouvernemental à la santé, au social en général et à l’éducation au Togo. Les marches pacifiques hebdomadaires des Togolais et Togolaises ne sont que l’expression de ce ras-le-bol généralisé où le citoyen togolais et sa diaspora ne font que comptabiliser des manques-à-gagner à leurs dépens.

Entre 2010 et 2016, les exportations de biens et services commerciaux ont chuté selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC) passant respectivement de 39,8 % à 35,6 % du PIB 6. Sous Faure Gnassingbé, le solde de la balance commerciale n’a fait que dégringolé, passant de -14,2 % du PIB en 2005 à -20,6 % en 2017. Les estimations pour 2018 se situeraient autour de -22,5 % compte tenu de la crise politique qui risque de perdurer avec le refus de Faure Gnassingbé de démissionner face à au vice de procédure de son administration sur les modifications de la Constitution de 1992 7. Les réserves internationales du Togo qui étaient de 3,4 mois d’importations de biens et services en 2010 ont fondu pour atteindre 2,4 mois, avec une estimation à 2 mois pour 2018.

4. RETROUVER LA VÉRITÉ DES COMPTES PUBLICS AU TOGO


Bref, les gouvernements successifs de Faure Gnassingbé semblent incapables de soutenir la création de valeurs ajoutées supplémentaires tout en inscrivant les recettes dans les comptes publics. Les résultats décevants au niveau de l’industrie de transformation avec une valeur ajoutée manufacturière (VAM) en chute libre fait douter de la réussite des initiatives gouvernementales et sa volonté de stimuler l’esprit d’entreprise et l’entrepreneuriat, notamment chez les jeunes. La VAM est passée de 9 % à 5,5 % du PIB entre 2000 et 2016.

Sans le dynamisme du secteur informel, créateur d’emplois non pérennes et la Diaspora togolaise qui a transféré plus de 287 millions de $ EU en 2016, l’Etat togolais serait passé d’un niveau d’Etat fragile à celui d’Etat failli. Tout nouveau Gouvernement indépendant du système RPT/UNIR doit s’atteler à inverser, de manière stratégique, le profil économique du Togo en rendant prévisible l’environnement des affaires et transparent le système judiciaire avec moins de corruption. Les formations à l’entrepreneuriat et les incitations devront venir soutenir la création d’emplois et la productivité dans le secteur productif et marchand. Pour cela, il faut une vérité des comptes publics si l’on veut éviter de constater indéfiniment des manques-à-gagner pour le Peuple togolais. YEA.

1er janvier 2018.

Dr Yves Ekoué AMAÏZO

Directeur Afrocentricity Think Tank

© Afrocentricity Think Tank & Lettre de la Diaspora. Le baromètre des grands enjeux.

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