-Le président togolais affirme, dans le même temps, que le « dialogue doit rester la voie privilégiée de résolution des désaccords entre les acteurs politiques ».
Le président togolais Faure Gnassingbé a réaffirmé, lors de sa présentation des vœux à la Nation, sa volonté de dialoguer avec l’opposition pour sortir de la crise politique qui secoue le pays depuis fin aout, tout en réitérant sa détermination à organiser un référendum sur les réformes constitutionnelles.
Depuis le 19 août dernier, un bras de fer oppose les autorités à l'opposition autour du projet de réforme constitutionnelle voulu par Lomé et rejeté par l'opposition qui réclame le rétablissement de la constitution originelle de 1992, modifiée en 2002 puis en 2005, avec comme principal amendement l'annulation du verrou limitant le nombre de mandats présidentiels.
Mercredi soir, le président togolais s’est adressé pour la première fois directement aux Togolais depuis le début des contestations.
Faure Gnassingbé s’est exprimé sur son initiative de révision constitutionnelle qui propose « désormais une limite à deux, le nombre des mandats présidentiels et législatifs et qui introduit, pour l’élection du Président de la République un mode de scrutin uninominal à deux tours ».
Ces réformes sont les mêmes que réclament l’opposition par le « retour à la constitution de 1992 ». Mais les deux positions heurtent sur « la formulation des articles 59 et 60 de la constitution ».
Pour empêcher Faure Gnassingbé, 13 ans au pouvoir, de briguer un nouveau mandat, l’opposition réclame par « le retour à la constitution de 1992 », que ces articles précisent, comme c’était le cas dans la constitution originelle votée à près de 98% par les Togolais, qu’ « en aucun cas, aucun Togolais ne peut faire plus de deux mandats » et avec l'application de la rétroactivité.
La proposition de révision constitutionnelle de Faure Gnassingbé voté au 2/3 début septembre par l’Assemblée nationale doit être soumise au référendum selon les dispositions constitutionnelles en vigueur au Togo.
L’opposition conteste mais Faure Gnassingbé ne veut pas déroger à sa vision. Alors que ce sujet devrait être discuter au dialogue, le président togolais tranche tout en maintenant paradoxalement l’idée « du dialogue politique avec l’opposition togolaise ».
«Le dialogue doit rester la voie privilégiée de résolution des désaccords entre les acteurs politiques», a-t-il déclaré à la télévision nationale, en insistant toutefois sur son projet de révision de la constitution.
«Je n'ai aucun doute qu'aujourd'hui encore, nous sommes capables d'explorer toutes les voies de la concertation et des échanges d'idées, de dépasser les griefs », a-t-il encore dit, sans annoncer de date pour les discussions.