Le carburant se fait rare au Togo, depuis l'entrée dans la nouvelle année, créant de longues queues d'attentes dans les stations d'essence et une flambée de prix sur le marché du carburant de contrebande.
"Nous observons cela au cours des tous premiers jours de nouvelle année", a expliqué à Xinhua à Lomé un conducteur de taxi opérant sur le tronçon Grand-Marché et la banlieue nord Totsi.
"J' ai pris mes dispositions pour éviter de passer d' une station à une autre et d' attendre des heures pour m' approvisionner", a-t-il ajouté, déplorant l' augmentation rapide du prix du litre de l' essence de contrebande qui est subitement passé de 450 et 500 francs Cfa (moins d' un dollar US) à 600 et 800 francs Cfa sur le marché noir.
A la suite de la flambée de circonstance du prix sur le marché noir, les conducteurs de taxi-moto, grande clientèle de l' essence de contrebande, procèdent à de légères hausses des tarifs au grand désarroi des passagers.
"Nous n' achetons plus le litre d' essence au prix d' avant. Moi aussi j' augmente un peu le tarif de 50 francs, en fonction de la distance à parcourir", a dit à Xinhua un conducteur de taxi-moto positionné en face du siège du groupe bancaire Orabank, en plein centre ville de Lomé.
En fait, le phénomène de file d' attente est observé, intensément, dans la capitale togolaise qui compte une forte concentration des stations d' essence, sans épargner les villes secondaires où se comptent au bout du doigt les essenceries au Togo.
Il a vite cédé à la spéculation sur une augmentation, très prochaine, des prix des produits pétroliers à la pompe dans ce pays où la moindre flambée des prix à la pompe fait le lit à de vives contestations populaires.
Alors que la tension socio-économique est déjà surchauffée sur fond de crise politique, les autorités togolaises ont, sans tarder, coupé court aux rumeurs.
Elles confirment l' existence d' une "situation inhabituelle d' affluence" dans les stations d' essence à Lomé et Bernadette Legzim-Balouki, ministre du commerce et de la promotion du secteur privé, explique: "Au niveau national on n' a aucun souci".
Dans un communiqué publié le 3 janvier, le gouvernement togolais écrit : "Il a été donné de constater qu' il règne autour de plusieurs stations-services de la capitale, une situation inhabituelle d' affluence qui serait due à des rumeurs faisant état d' une prochaine augmentation des prix à la pompe des produits pétroliers".
Aussi a-t-il tenu à préciser : "jusqu' à nouvel ordre, les prix à la pompe demeurent inchangés conformément à la structure des prix à la pompe des produits pétroliers en vigueur et rassure la population togolaise quant à la disponibilité des produits pétroliers sur toute l' étendue du territoire national".
Le gouvernement togolais a rassuré qu' à présent, la situation a été résorbée et que "des dispositions sont prises pour que la situation de l' approvisionnement en produits pétroliers revienne à la normale".
En plus, il annonce des contrôles qui seront effectués sur toute l' étendue du territoire, avertissant que "les auteurs d' éventuelles spéculations seront punis conformément à la loi".