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Au Togo des «Young Leaders»
Publié le mercredi 10 janvier 2018  |  La Croix Afrique


© Autre presse par DR
Directeur Général de la branche togolaise de MAERSK Line, et porteur de projets de développement pour son pays, Edem Kokou TENGUE, est l’un des vingt «Young Leaders Africa France 2017»


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Laurent Larcher, envoyé spécial à Lomé (Togo)



TOGO, EN QUÊTE DE RENOUVEAU (1/3). Lomé, capitale du Togo, a accueilli en décembre une conférence internationale sur l’entrepreneuriat, organisée par la Fondation Club2030 et Emergence Capital. L’occasion de célébrer l’esprit d’entreprise dans un pays où le pouvoir est confisqué par la même famille depuis cinquante ans.


« Nous sommes ici pour célébrer votre dynamisme, votre jeunesse. Vous êtes les personnes sur qui l’on compte le plus », annonce le Togolais Edem Tengue, 36 ans, directeur général de la multinationale transporteur maritime Maersk Line Togo, le plus grand armateur de porte-conteneurs du monde. Devant lui, plus de 200 jeunes entrepreneurs réunis dans la salle de conférence de l’Hôtel 2 février, l’un des plus luxueux de Lomé. Ils se sont lancés dans le commerce, l’immobilier, l’agriculture, les services, la communication.

Selon les cas, leur activité est locale, nationale, sous-régionale et même internationale. Ce jour-là, ils participent à la conférence internationale « Entrepreneuriat et croissance » dans la zone ­UEMOA (1).


Une génération qui demande un « partenariat à égalité »


L’événement est organisé par Emergence Capital, la société créée par Edem Tengue pour favoriser les investissements en Afrique, le think tank (laboratoire d’idées) Club 2030 Afrique, en partenariat avec les Young Leaders et l’AFD (Agence française de développement).

« Nous sommes la première génération qui ne demande pas de l’aide mais un partenariat à égalité », poursuit-il. Il y a urgence. Si la croissance démographique de l’Afrique est une opportunité pour le marché, une promesse de dynamisme et d’innovation économique, elle est aussi un immense défi à relever pour les Africains en matière d’emploi.


«En dehors de vous, il n’y a pas d’experts. C’est vous qui vivez les difficultés dans votre chair. » Cette dernière remarque fait mouche. Sur ce sujet, les participants sont inépuisables : lenteur et complexité des procédures administratives, pesanteur de la bureaucratie, incompétence des responsables, difficulté à accéder à une information fiable. À ces reproches publics, ils ajoutent, plus discrètement, celui du poison de la corruption, l’insécurité juridique, le favoritisme ethnique et l’instabilité politique au Togo. Mais ces sujets sentent le soufre.

«L’entrepreneuriat est une question de survie»


Dans ce pays où tout le monde est étroitement écouté, où le clan au pouvoir n’est pas connu pour son attachement excessif à l’alternance démocratique – les Gnassingbé, père et fils, occupent le palais présidentiel depuis 1967 –, il n’est pas habituel d’aborder ces sujets publiquement hors des rangs de l’opposition. « Il est déjà difficile d’obtenir toutes les autorisations, de rencontrer la bonne personne, d’avoir le bon tampon pour lancer son activité. Ce n’est pas la peine d’ajouter à nos difficultés des obstacles d’ordre politique », confie, en souriant, un ingénieur de Lomé.


Au côté d’Edem Tengue, le Béninois Khaled Igue, fondateur du think tank Club 2030 Afrique. « Je vous demande de nous applaudir », les invite-t-il avant de se lancer, à son tour, dans une défense de l’entrepreneuriat en Afrique : « Après les indépendances, il fallait investir le politique mais on a oublié de créer des emplois. » Et de voir dans l’entreprise la solution aux problèmes qui frappent l’Afrique. « L’entrepreneuriat n’est pas un choix, c’est une question de survie ! »

Une jeunesse ambitieuse et enthousiaste

Le discours enthousiaste des organisateurs de cette conférence internationale est un concentré de la vision positive et entrepreneuriale de l’Afrique, tel qu’il est porté par le Conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA) créé par Emmanuel Macron. C’est celui qui est défendu depuis longtemps par leur mentor, Lionel Zinsou, de la Fondation AfricaFrance, mais aussi par Rémy Rioux, le directeur général de l’AFD.

Edem Tengue et Khaled Igue font partie de la première promotion des Young Leaders d’AfricaFrance. Ils sont venus à Lomé avec quelques-uns de leurs camarades comme le Français Arnaud Blanchet, la Kényane Yvonne Mburu. Cette dernière est aussi membre du CPA. Ils sont le visage de cette Afrique jeune – une trentaine d’années en moyenne –, diplômée, ambitieuse, enthousiaste et entreprenante.



Une Afrique qui a confiance en elle

Cette Afrique qui a confiance en elle, en ses ressources, en sa créativité, en son époque. Pour ces jeunes gens, la vie se prend à deux mains, elle est une opportunité qu’il faut saisir sans complexe, un train dans lequel il faut savoir sauter à pieds joints. En face d’eux, les jeunes Togolais écoutent, posent des questions : « Quel accompagnement adéquat du ministère pour le développement de la jeunesse ? », «Que faire pour développer les contrats de travail ? » Réunis dans des groupes de travail, ils font des propositions pour, là, « renforcer l’attractivité de la zone UEMOA », ici, « faciliter l’accès au financement pour les start-up », ou réfléchir sur : « Quels modèles pour l’électrification rurale au Togo ? ». Leurs recommandations sont adressées au gouvernement togolais et aux institutions internationales.



Dans toutes les interventions, il a surtout été question d’esprit d’entreprise, d’innovation, d’investissement, d’incubateurs, de formation, d’avenir, de réussite, d’opportunité, d’écosystème. Il a aussi été question des défis à relever comme la démographie, l’endettement des États, le sous-financement du secteur privé, le décalage entre les formations et la réalité du marché.

« Agir, et plutôt se tromper que de ne pas agir ! »


En marge de cette conférence, des groupes de travail se constituent à l’initiative de l’un ou l’autre intervenant comme Victoria Peter, 25 ans, de MakeSense, une association qui met en relation les entrepreneurs et les citoyens pour qu’ensemble, ils trouvent des solutions à des problèmes spécifiques. Elle retrouve une dizaine de personnes dans la maison de Noami, une épicerie qui vend des produits exclusivement togolais comme la « tisane contre l’hypertension ». Ils sont commerçants, producteurs agricoles, étudiants, coiffeurs, médecins, agents du tourisme : eux aussi désirent se former, se mobiliser pour développer leurs activités. « Agir, et plutôt se tromper que de ne pas agir ! », leur souffle Victoria.



« Espoir et optimisme », les deux mots utilisés par Edem Tengue pour résumer son intervention, ont bien été ceux de ces Young Leaders de l’Hôtel 2 ­février. Et la question de la bonne gouvernance ? Si elle a été effleurée dans les séances plénières, personne ne s’y est vraiment arrêté ; comme si le Togo était un pays comme les autres, comme s’il n’y avait pas de manifestations importantes contre le régime, comme si le climat du pays ne se rapprochait pas de celui du Burkina Faso d’avant la chute de Blaise Compaoré.

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