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Lettre à mon camarade d’UNIR : "Tu fais partie du problème"
Publié le mardi 16 janvier 2018  |  Telegramme 228


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchako
"Festival de danses traditionnelles pour la paix" d`UNIR à Tokoin-Forever
Lomé, le 13 janvier 2018. Terrain de Tokoin-Forever. "Festival de danses traditionnelles pour la paix" initié par UNIR. A quelques mois des scrutins législatif et local, le parti au pouvoir, UNIR, met les bouchées doubles sur le plan politique. Ainsi, en marge de plusieurs marches organisées par ce parti, ce jour, dans plusieurs villes de l’intérieur du pays, il a aussi tenu une soirée récréative dans plusieurs quartiers de la capitale togolaise. Ce festival a connu la présence du Président de l’Assemblée Nationale Dama DRAMANI. La soirée a été marquée par la prestation de divers groupes folkloriques.


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Mon cher Camarade,

De l’aveu même du Chef de l’Etat, les temps que traverse notre pays sont difficiles. Ils le sont sans doute encore plus pour toi, militant du parti bleu tant les évènements récents ont dû ébranler ta foi et ta confiance (jusqu’ici) indéfectibles en ton parti et surtout en son Chef.

Tu noteras le « jusqu’ici » mis entre parenthèses, car en réalité tu ne sais pas, tu ne sais plus. Tu vis entre l’espoir d’une résolution rapide de cette crise et le constat amer que jour après jour le mouvement de rejet prend de l’ampleur.

Ton désarroi, je le partage cher frère et c’est pour cela que je t’écris ces quelques lignes. Mon souhait est de te faire réagir, te faire sortir de ton inertie. Je m’autorise à parler d’inertie voire de léthargie car tout porte à croire que, comme frappé de stupeur, tu sembles incapable de faire bouger tes bras ou mieux encore, ta tête.

Cette crise, tu l’as pourtant vue venir. Tu n’as pas pu ignorer ce grondement sourd dans le pays synonyme ces derniers mois du mécontentement grandissant de nos frères et de nos sœurs. Ce mécontentement, tu n’as pas pu t’empêcher de constater, même dans le silence de ton cœur qu’il est aussi le tien, car ses origines multiples nous affectent tous sans distinction aucune. Ces causes, tu les connais.

En tête de cette triste litanie vient l’impression que notre Chef vit dans son monde, distant et inaccessible sans se soucier d’une quelconque obligation de rendre des comptes. D’une froideur impériale, il a fait du silence son mode de gouvernement. Sa lenteur à la décision est une chose à laquelle tu es censé t’adapter et que tu dois accepter. Tes doléances restent lettre morte comme le sont restées, les nombreuses promesses qu’il t’a faites lors des élections de 2015. Pourtant, à cette époque tu t’interrogeais déjà te demandant si ce troisième mandat était de mise. En bon militant discipliné et sans doute séduit par l’idée de renouveau véhiculée par la campagne, tu t’es finalement dit « pourquoi pas »...

De toute façon il n’y avait aucune alternative crédible.

L’impression de laisser-aller du chef qui semble devenu totalement impuissant devant les appétits insatiables de la coterie de courtisans qui l’entoure ; ses silences devant l’incurie de ceux qui narguent les togolais par leur arrogance t’irritent profondément. Au fond de toi, tu sais bien que cette arrogance n’a pas d’autre source que la véritable impunité qui s’est installée dans le pays.


Des histoires de riz avarié qu’on essaye de faire passer de force à la douane, au pillage en règle de la BTCI en passant par la “gestion” des fonds collectés pour la CAN, les exemples sont légion de scandales étouffés ou tout simplement ignorés.

La place dévolue à des concubines qui, en toute impertinence, régentent des pans entiers de l’économie de notre pays, les énormités comme l’affaire CECO, Togocom et j’en passe sont autant de situations devant lesquelles il est difficile de continuer de se taire. Et pourtant...

A tout cela, il faut ajouter les tergiversations d’un chef qui ruse constamment avec son peuple. Comment ne pas être exaspéré par ces incessants atermoiements autour des réformes ? Là aussi, reconnais que tu y as cru à ces réformes. Tu as bien compris que parler de réformer notre pays ne se réduisait pas uniquement à une question de conservation du pouvoir.

Pourquoi devant cet implacable constat nous taisons-nous ? Pourquoi continuons-nous de subir ? La peur ! Puisqu’il faut l’appeler par son nom.

L’histoire de notre parti et de son ancêtre le RPT montre que ceux qui ont osé ont été voués aux gémonies. Les exemples sont légion de ceux qui se sont insurgés contre le statu quo et qui en ont payé le prix fort. Celui Maurice Dahuku PÉRÉ et de son compère Gabriel Agbéyomé KODJO est encore très présent dans les esprits. Du jour au lendemain l’on devient susceptible de tout perdre tant le système est impitoyable. Ce système tant décrié, est bien distinct de notre parti. Nous ne devons pas cesser de le dire.

A cette peur, bien réelle, il faut ajouter celle encore plus aigüe de l’inconnu. Combien de fois n’entendons-nous pas des gens nous dire « je préfère le mal que je connais à celui que je ne connais pas ». Peut-être que tout notre problème est là.

L’offre politique alternative n’est ni séduisante ni rassurante. Ces gens qui se disent opposants et qui prétendent militer pour l’instauration de la démocratie au Togo ont montré à plusieurs reprises qu’ils sont bien loin d’être des démocrates eux-mêmes. Ils ne tolèrent aucune critique et sont prompts à accoler le label de traitre à tous ceux qui ont une position contraire à la leur. C’est la pensée unique qui prévaut. Pire encore, ils ont fait de toi et de moi les boucs émissaires idéaux et ont laissé se déferler contre nous l’hystérie et la haine de leurs suiveurs qu’ils appellent pompeusement le « peuple ». Comme si nous n’étions pas aussi le peuple.

Ils sont bien déterminés à nous faire rendre gorge car à leurs yeux c’est le sort qui sied aux parfaits coupables que nous sommes. Ce faisant, ces gens démontrent à souhait qu’ils n’ont pas besoin de nous. Je te laisse imaginer la place qu’ils envisagent avec délectation de t’attribuer à quelques centimètres des enfers, si leurs rêves de pouvoir venaient à se réaliser ?



Alors mon cher camarade te voilà comme paralysé ne sachant que faire entre, d’un côté un Chef devenu sourd en plus d’être muet qui passe subitement tout son temps à inaugurer des coquilles vides et de l’autre, une coalition d’opposants menteurs et manipulateurs qui n’ont pas d’autre objectif que celui d’aller s’asseoir à la mangeoire pour les uns ou d’assouvir des ambitions personnelles pour les autres. Je ne te parle même pas de ceux qui rêvent les yeux ouverts d’installer un Califat quelque part entre Anié et Bafilo.

Comme moi, tu te reconnais de moins en moins dans l’un et les autres n’ont rien de bon à te proposer. De toute façon ils répètent à l’envi que tu fais partie du problème. Comme moi et comme d’autres, tu n’as pourtant pas envie de voir détruit tout ce que nous avons acquis ces dernières années. Tu as une certaine idée de la grandeur de ton pays. Tu es fier d’être togolais, tu assumes l’héritage de son passé et tu n’as pas envie de voir des aventuriers revanchards et affamés venir nous diriger.

Alors, il te faut commencer par lever la tête et regarder autour de toi. La solution se trouve devant nous. N’allons pas la chercher ailleurs. Notre parti est fort et il y a en son sein des compétences indéniables. Des gens, et non des moindres, sont prêts à relever le défi et conduire les destinées de ce pays. Ce pays qui a besoin d’oxygène, d’un souffle nouveau qui va libérer ses énergies. Notre parti, n’est pas la propriété d’un clan, d’une ethnie et encore moins d’une famille. Il est solide, composé de femmes et d’hommes dignes, courageux et travailleurs. Prêts à tendre la main à celles et ceux qui veulent œuvrer sérieusement au bien-être de leurs concitoyens.

Alors, il nous faut à présent agir pour promouvoir cette solution qui est une des plus viables dans le paysage actuel. Avec courage et détermination. Susciter le débat dans nos rangs et amener nos dirigeants à comprendre que dans le contexte présent, le renouveau est synonyme de stabilité. S’ils aiment ce pays sincèrement ces mêmes dirigeants doivent arriver à cette même conclusion. S’ils s’obstinent alors ils auront tout perdu, nos voix et notre respect.

Quant au Chef, j’ai cru en lui. Je n’y crois plus. Je me suis laissé séduire par sa jeunesse et par son intelligence. Il a fait ce qu’il a pu. Remercions-le pour cela mais il n’est plus la solution.

Il est jeune, on le dit riche. Il est donc temps pour son bien, pour sa dignité et surtout, pour celle de notre chère nation qu’il se retire en 2020. Qu’il se retire donc, avec élégance et abnégation et qu’il laisse à d’autres le soin d’écrire de nouvelles pages de notre histoire commune.

Paris, décembre 2017.

Celestin Koffi
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