La fresque murale construite il y a une quarantaine d’années par l’artiste togolais, feu Paul Ahyi à l’ancienne place Goyi Score, près de l’hôtel Palm Beach à Lomé, passe par une situation malencontreuse.
Une revendeuse soutenue par on ne sait qui, s’est permis de construire un hangar contre le mur sous lequel elle veut faire son commerce, cachant ainsi cette fresque, fierté des artistes togolais et qu’aiment photographier les touristes étrangers.
Se sentant interpellés par cette situation, les artistes réunis au sein du Syndicat national des artistes du Togo (SYNATO) ont vivement protesté contre ce fait ce samedi. Sur les lieux, ils ont organisé une action de protection.
«Nous pouvons enlever ce hangar mais puisque nous ne prônons pas la violence, nous implorons la personne qui l’a fait à l’enlever le plus tôt elle-même pour que notre doyen continue de vivre à travers cette œuvre artistique», a lancé le secrétaire général du SYNATO, Georges Redah.
Cet appel pacifique, selon lui, est aussi mû par l’idée que celle qui est la propriétaire du hangar ne connaît pas la valeur d’une telle fresque.
Les artistes du SYNATO n’ont pas fait les choses à moitié. Ils se sont fait accompagner par le Bureau togolais du droit d’auteur (BUTODRA).
Pour Ayeneh Aworobou-Darou, représentant du directeur général du BUTODRA, l’organisation qu’il représente soutient l’action des artistes parce que la situation que crée le hangar, frise un préjudice de droit moral. « Cette fresque est un patrimoine national qui développe le tourisme au Togo », a-t-il ajouté.
Dans leur mot d’appel à la non-violence et à la protection des œuvres artistiques, les artistes ont fait savoir ce que représente pour eux Paul Ahyi. « Le professeur incarnait la paix et le développement. Il nous demandait de sauvegarder et de protéger toute œuvre de l’esprit, qu’il soit d’un auteur petit, grand, riche, pauvre, autochtone ou étranger », ont-ils déclaré.