Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Diplomatie
Article



 Titrologie



Jeune Afrique N° 2977 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Diplomatie

Oppositions en exil, le temps des brutes?
Publié le mercredi 31 janvier 2018  |  Jeune Afrique


© aLome.com par Edem Gadegbeku
Drapeau togolais


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

par Georges Dougueli
Journaliste spécialisé sur l’Afrique subsaharienne, il s’occupe particulièrement d’Afrique centrale, de l’Union africaine et de la diversité en France. Il se passionne pour les Grands reportages et les coulisses de la politique.





Les opérations menées par des opposants de la diaspora, en exil forcé ou non, sont-elles légitimes ? Le point de vue de Georges Dougueli.

La haine, la violence et la bêtise. Il faut regarder en face ce honteux triptyque qui rogne chaque jour davantage la crédibilité des oppositions « diasporiques » d’Afrique subsaharienne. Issus des deux Congos, du Cameroun, du Gabon, du Togo ou de Côte d’Ivoire, ils traquent les décideurs de passage.

Ça commence par des huées dans des terminaux d’aéroport ou sur les trottoirs des hôtels où descendent les délégations ciblées, avant de passer au harcèlement de rue, voire à l’agression physique. Sous l’objectif de leur smartphone, ils immortalisent leurs « exploits » agrémentés de commentaires à la fois narcissiques, jubilatoires et simplistes. La curée se poursuit sur les réseaux sociaux, où la foule haineuse « termine » l’entreprise de démolition.

Mission sacrée de défense


Ces fantassins de halls d’hôtel considèrent que tous les gouvernants de leurs pays d’origine sont « pourris », qu’ils « affament et tuent le peuple ». Travaillés par toutes sortes de pulsions, leurs comités d’accueil, peu avenants, se sentent investis d’une mission sacrée de défense – sans mandat – d’un peuple qui n’a rien demandé.

Pourquoi se donner le mal de distinguer le bon grain de l’ivraie ? Ils ont donc inventé un principe de responsabilité collective. Sans procès contradictoire, ils jugent, condamnent et se chargent d’infliger eux-mêmes le châtiment aux « ennemis du peuple ». Selon un gabonisme inventé par des « résistants » qui coursent ministres et dignitaires séjournant à Paris, on « gaspille » d’abord et on réfléchit ensuite.

Dans leur vision étriquée, le champ politique se divise entre ceux qui veulent le changement et les partisans du statu quo. Entre ces deux catégories, il n’existe qu’un espace réduit que tentent d’occuper, à leurs risques et périls, des modérés. Candidat déclaré à la prochaine présidentielle en RD Congo, l’opposant Moïse Katumbi a été malmené le 14 janvier à Bruxelles par des agitateurs qui le soupçonnaient du crime suprême : « négocier » avec Joseph Kabila.

Résister à la corruption et au tribalisme
Le passage à tabac de ministres en mission est une idée sortie des laboratoires londoniens des « combattants » de RD Congo. Alors directeur de cabinet de feu Laurent-Désiré Kabila, Léonard She Okitundu en sera la première victime le 13 octobre 2006 à Londres. Bruxelles, Paris… La traque s’étend sans bénéfice politique avéré.

Reste le plaisir pervers de casser la figure au président du Sénat, Léon Kengo Wa Dondo, sur un quai de la gare du Nord, à Paris. Et de bomber le torse pour avoir réussi à interdire le spectacle en Europe de stars de la musique de leur pays jugées, à tort ou à raison, proches du régime Kabila.

Ayant eux aussi le goût des actions d’éclat, les agités de l’autre rive du Congo ont essayé et adopté « l’opposition coup-de-poing », non sans inventivité. En juin 2016, des têtes brûlées ont attaqué l’ambassade du Congo-Brazzaville à la voiture bélier et au cocktail Molotov.
... suite de l'article sur Jeune Afrique


 Commentaires