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Formation : l’Afrique subsaharienne, une mauvaise élève?
Publié le jeudi 1 fevrier 2018  |  Jeune Afrique


© aLome.com
IAEC, une des écoles de formation du Supérieure


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En Afrique subsaharienne, le niveau de l’enseignement est en baisse. Pourtant, les moyens existent pour y remédier.

Pourquoi les Écoles normales ont-elles tant perdu de leur prestige ? Chacun sait que, pour former de bons élèves, il faut de bons enseignants. Au lendemain des indépendances, les États africains l’avaient si bien compris qu’ils avaient beaucoup investi dans les Écoles normales d’instituteurs (ENI) et les Écoles normales supérieures (ENS). Pour être admis dans ces établissements, il fallait être titulaire d’un BEPC, d’un baccalauréat ou, mieux, d’une licence.

À l’époque, élèves instituteurs et professeurs étaient choyés. On leur allouait des bourses, on mettait des moyens de transport à leur disposition, on les logeait et on les nourrissait. Après l’obtention de leur diplôme, ils étaient automatiquement recrutés par l’État. C’était l’époque où, dans leurs villages et leurs quartiers, profs et instits étaient des notables. « Oui, mais seule une petite partie de la population était alors scolarisée », nuance Jacques Marchand, le référent de la thématique éducation à l’Agence française de développement (AFD).


La donne commence à changer dans les années 1990. Brusquement, la croissance démographique explose, la demande de scolarisation aussi, alors que les États subsahariens endettés sont sommés par le FMI et la Banque mondiale d’assainir leurs finances. Ils n’ont d’autre choix que de tailler à la hache dans leurs budgets de l’éducation (notamment). Au Mali, au Togo, au Bénin ou au Niger, les recrutements d’enseignants sont gelés, de nombreuses Écoles normales ferment. Certaines rouvriront au début des années 2000, mais avec des méthodes et des équipements pédagogiques d’un autre temps.

«Nous sommes passés d’une formation [des enseignants] qualitative à une formation de masse », regrette Daouda Mamadou Marthé, le ministre nigérien de l’Enseignement primaire. Dans son pays comme dans bien d’autres, la durée des formations a été réduite afin de faire baisser les coûts. Le passage par une École normale a cessé d’être obligatoire, le recrutement se faisant désormais par le biais de concours très peu sélectifs.
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