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Ce jour-là : le 5 février 2005, les dernières heures de Gnassingbé Eyadéma
Publié le mardi 6 fevrier 2018  |  Jeune Afrique


© Autre presse par DR
Feu Gnassingbé Eyadema, ex-président de la république togolaise


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14 février 2005 à 00h00 — Mis à jour le 05 février 2018 à 18h48


Écrit par François Soudan et Jean-Pierre Moraux, à Lomé




Samedi 5 février 2005, le monde apprend la mort brutale de Gnassingbé Eyadéma. Voici le récit des dernières heures du doyen des chefs d'État africains et de l’avènement de son successeur à la tête du Togo.

Lorsque, minés par l’âge et les orages, les termites et la sécheresse, lorsque, privés de la sève qui ne monte plus de leurs racines mortes, les baobabs s’écroulent dans la savane, le bruit qu’ils font réveille les morts et glace le sang des vivants. Le Grand Baobab de Pya, lui, s’est éteint en silence et en apesanteur, à dix mille mètres au-dessus de la terre des hommes, sur un lit d’avion, entouré de bouteilles d’oxygène, si loin de son village, de ses parfums et de ses sortilèges…

Avant ce samedi 5 février où il rendit son ultime soupir, Gnassingbé Eyadéma était déjà mort une fois. C’était le 10 septembre 2003, et une folle rumeur, relayée par Internet, l’avait fait basculer de vie à trépas.


Évacué un mois auparavant par un vol spécial vers une clinique de Milan, à la suite d’une « angine coriace » -en fait, un œdème pulmonaire provoqué par un incident cardiaque passé inaperçu -, le président togolais, qui se reposait chez lui à Pya, n’était plus réapparu depuis en public, d’où la fable devenue certitude, d’où les bouteilles de champagne prêtes à arroser la joie un peu honteuse d’opposants depuis longtemps résolus à attendre que le destin fasse son oeuvre à leur place.

Ressuscité avec une satisfaction gourmande, Eyadéma, de retour à Lomé, reprend alors ses activités formelles et informelles : levé tôt, couché tard, enchaînant les audiences et les réunions dans son grand palais glacé.

Pourtant, le très sérieux accident médical du mois d’août 2003 ne va pas tarder à laisser des traces. Sous médication constante et fort peu enclin à suivre les conseils de prudence prodigués par ses médecins, qui le pressent de diminuer son rythme de travail, le général maigrit et se fatigue.


Un déclin rapide

Pendant plus d’un an, cette force de la nature, qui fut dans sa jeunesse un lutteur émérite aux évalas et un sous-off crapahuteur de djebels et de rizières, alternera les hauts et les bas, les périodes d’euphorie et d’abattement. Recevant des visiteurs, il lui arrive parfois de s’endormir une vingtaine de secondes en plein milieu d’une phrase, puis de la reprendre, exactement là où il l’a laissée. Son visage s’émacie, sa démarche se raidit.

Le 3 janvier 2005, le décès de son frère aîné Kabissa Gnassingbé, auquel il était très attaché, lui porte un nouveau coup – psychologique cette fois. « Il est parti là-haut préparer ma venue », confie- t-il, les yeux embués de larmes.


Eyadéma choisit l’emplacement de son tombeau, à Pya, ainsi que son cercueil et le costume dans lequel il souhaite être inhumé. Il sent que la mort, qu’il a tant de fois côtoyée, lui a donné rendez-vous et que sa légendaire baraka ne peut rien contre les ravages d’une maladie inéluctable.

Le sommet de trop

Les 15 et 16 janvier, le général est hospitalisé à Zurich, en Suisse, pour un check-up. Les résultats sont inquiétants, ce qui n’empêche pas cet infatigable coureur de sommets de participer à celui d’Abuja, quinze jours plus tard. Le sommet de trop ?
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