Mgr Benoît Alowonou est évêque de Kpalimé, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Lomé. Président de la Conférence des Évêques du Togo (CET), il est aussi chargé du clergé, de la vie consacrée et des séminaires.
Il évoque avec La Croix Africa, les défis de la formation des futurs prêtres.
La Croix Africa: Quels sont les séminaires de formation des futurs prêtres au Togo ?
Mgr Benoît Alowonou : Outre les petits, moyens séminaires et des foyers séminaires qui sont diocésains, la Conférence épiscopale togolaise (CET) est en charge de séminaires interdiocésains qui accueillent des jeunes provenant des sept diocèses du Togo. Il s’agit du séminaire propédeutique Saint-Paul de Notsé dans le diocèse de Kpalimé, du grand séminaire de philosophie Benoît-XVI de Tchitchao, dans le diocèse de Kara et du grand séminaire de théologie Saint-Jean-Paul-II, dans le diocèse de Lomé.
Cette année, ces séminaires ont accueilli 77 propédeutes, 127 séminaristes en philosophie et 281 séminaristes en théologie. Ils accueillent aussi des jeunes en provenance d’Églises sœurs d’Afrique.
Quels sont les défis de la formation des futurs prêtres ?
M.B.A. : Les défis sont colossaux. Il est impératif que de la formation des séminaristes, il puisse sortir de saints prêtres selon le cœur de Jésus, capables de répondre aux attentes du peuple de Dieu. Mais pour atteindre cet objectif, il faut braver des difficultés de tous ordres. La CET, au cours de sa 116e session plénière tenue à Kpalimé en octobre 2017, a salué le dévouement des formateurs, prêtres, religieux et laïcs, puis invité les séminaristes à prendre au sérieux leur formation en vue de leur mission future : les charges sacerdotales et les devoirs pastoraux. Les moyens matériels et financiers représentent un autre défi majeur.
Face à ces défis, les évêques ont décidé de promouvoir le travail manuel et l’auto prise en charge…
M.B.A. : En effet, nous avons mis un accent particulier sur l’aspect « travail manuel » dans la formation de nos futurs prêtres. Cette décision a été motivée par plusieurs raisons. L’Église insiste sur la nécessité d’une interaction des quatre dimensions de la formation, à savoir la formation humaine, intellectuelle, spirituelle et pastorale. Cette fois, nous avons jugé bon d’insister sur la formation humaine, comme « fondement de toute la formation sacerdotale… »
D’autre part, face aux subsides qui s’amenuisent, il est temps que nous apprenions à sortir de la fatalité de la dépendance, pour savoir prendre en main notre destin, et contribuer, nous aussi, plus largement et plus activement à la solidarité ecclésiale. Inciter donc les séminaristes à l’auto prise en charge, c’est en somme les former à l’esprit d’initiative, une prise de responsabilité dans la vie caritative de l’Église.... suite de l'article sur Autre presse