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Jeune Afrique N° 2979 du

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Rien ne doit entraver la mobilité africaine
Publié le mardi 13 fevrier 2018  |  Jeune Afrique


© aLome.com par Parfait
Lancement de la phase terrestre du Guichet unique
Lomé, 09 juillet 2015. Frontière terrestre Lomé/Aflao. En présence de plusieurs autorités et responsables de la SEGUCE TOGO, l`exploitation du Guichet unique connaît une nouvelle phase. Ce Guichet est une plateforme web dématérialisée, accessible 24h/24 et reliant plusieurs acteurs.


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par Jean-Marie Cour
Economiste et démographe




Pour cet ingénieur général des Ponts et chaussées, l'important est moins de se demander combien il y aura d'habitants en Afrique dans vingt ans que de chercher à prévoir où ils seront.

Il n’y a jamais eu et il n’y aura pas dans le futur d’explosion démographique ni d’urbanisation galopante en Afrique subsaharienne. La multiplication par quatre de la population totale et par huit de la population urbaine au cours du demi-siècle passé était prévisible, comme le seront le doublement de la population totale et le triplement de la population urbaine d’ici à 2050.

Il faut simplement et calmement comprendre les raisons et les implications de ce processus de repeuplement, et agir en conséquence. Le poids de l’Afrique subsaharienne dans la population mondiale a certes doublé depuis les années 1900, mais il ne fait que retrouver aujourd’hui son niveau d’avant l’ère coloniale, après avoir chuté de moitié en raison notamment de la traite, et il faut s’attendre à ce que ce poids relatif se stabilise à quelque deux fois son niveau actuel avant 2100.

L’important est moins de se demander combien il y aura d’habitants en Afrique dans vingt ans, que de chercher à prévoir où ils seront.


L’urbanisation comme condition à un peuplement durable


La forme la plus frappante de la redistribution démographique est l’agglomération d’une fraction croissante de la population dans des lieux à forte densité. On ne peut ici décrire les implications de ce processus en milieu rural, urbain, sur les relations entre les villes et l’hinterland rural, sur la croissance économique… Ce processus d’urbanisation est l’une des conditions du peuplement durable.

Ce n’est pourtant pas ce que continuent de penser nombre d’experts pour qui l’Afrique subsaharienne aurait une vocation essentiellement rurale, et pour qui la croissance urbaine y serait artificielle et aggraverait l’insécurité alimentaire, la pauvreté et le désordre.


Cette attitude un rien condescendante, qui condamne à aborder ce processus d’urbanisation à reculons, montre à quel point le paradigme actuel de l’économie du développement empêche de rendre compte des faits et a fortiori de penser au futur.

Frontières articificielles

La deuxième condition du peuplement durable est la redistribution de la population entre zones enclavées, à faibles potentialités ou surpeuplées par rapport à ce potentiel, et zones à fortes potentialités.

Dans ce continent balkanisé en une cinquantaine d’États hérités de la colonisation et aux frontières artificielles, l’ajustement du peuplement aux contraintes et aux potentialités physiques, mais aussi et surtout aux forces du marché devrait conduire à des taux de migration entre pays de l’ordre de 1 % par an et qui devraient croître avec le développement.


Pour l’ensemble de l’Afrique subsaharienne, on devrait donc s’attendre à des flux migratoires nets de l’ordre de plusieurs millions de personnes par an en provenance des pays d’émigration tels que le Niger ou le Burundi vers une douzaine de pays d’immigration comme la Côte d’Ivoire ou la RD Congo.

Six pays d’immigration

Qu’en est-il ? La dernière édition des projections démographiques réalisées par les Nations unies (World Population Prospects) ne mentionne en Afrique de l’Ouest que deux pays d’immigration : la Côte d’Ivoire et la Mauritanie, recevant un flux net de 20 000 personnes par an, équivalant à 0,08 % de leur population.

Le continent africain entier ne comprendrait que six pays d’immigration de plus de 10 millions d’habitants : RD Congo, Afrique du Sud, Angola, Côte d’Ivoire, Tchad et Soudan du Sud. Les flux réels sont en fait très mal connus, mais ils sont pour le moment sans doute inférieurs au dixième des ordres de grandeur évoqués précédemment.

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