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Lettre ouverte du MSF (Mouvement de Soutien à Faure Gnassingbé) à Mgr Kpodzro
Publié le samedi 17 fevrier 2018  |  Mouvement de Soutien à Faure Gnassingbé


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchako
A la veille de l’ouverture du dialogue inter togolais, Mgr Kpodzro, exprime son vœu d`un retour à la Constitution de 1992
Lomé, le 14 février 2018. A la veille de l’ouverture du dialogue inter togolais, l’archevêque émérite de Lomé, Mgr Kpodzro, exprime son vœu d`un retour à la Constitution de 1992. Au cours d’une conférence de presse tenue en son domicile à Amandahomé, l’ancien président du Haut Conseil de la Transition demande aux parties prenantes au dialogue d’opter pour un retour à la Constitution de 1992 dans son intégralité, pour le plus grand bonheur des Togolais. Outre cette recommandation, il demande au Chef de l’Etat actuel, Faure GNASSINGBE, de s’abstenir de se représenter à la présidentielle de 2020. Le prélat est largement revenu sur son parcours, depuis ses études jusqu’à ses incursions dans la vie politique, en passant par ses déboires avec le régime Eyadèma.


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LETTRE OUVERTE DU MSF A MONSEIGNEUR KPODZRO*




Lomé, le 17 février 2018



Monseigneur,



Nous aurions préféré garder le silence. Parce que nous avons toujours eu un profond respect pour Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro. Mais notre silence serait une caution à certaines inexactitudes proférées par l’homme d’église qui a délibérément choisi de rompre le silence au sujet de la conférence nationale de 1991.

Ce faisant, il a réanimé des souvenirs désagréables, ravivé des douleurs et réveillé les vieux démons qu’il prétend avoir chassé.

Monseigneur, dans sa relation des faits, s’est laissé emporter par ses émotions, en nous servant sa lecture du mal dont souffre notre pays et des lourds sacrifices qu’il a personnellement consentis, pour sauver le Togo du chaos.

Ce qui manifestement lui donne la légitimité qu’il s’octroie d’office, en exprimant des points de vue personnels sur des questions sensibles autour desquelles la classe politique est invitée à dialoguer, et ceci, à la veille de la tenue des travaux préparatoires.

La sagesse africaine enseigne : « C’est dans le plus profond silence qu’on entend ce que dit le silence» et Monseigneur que nous tenions pour un sage aurait mieux fait de se taire. Mais qu’à cela ne tienne ! Puisqu’il a choisi de se mettre au milieu du cercle de danse, jouons le tam-tam à son rythme en relevant certains points de sa déclaration qui nous interpellent :


Les incohérences dans la restitution des travaux de la conférence nationale et de la transition



Selon un adage africain, «Aussi longtemps que les lions n’auront pas leur historien, les récits de chasse tourneront toujours à la gloire du chasseur».

Ainsi en est-il Monseigneur de votre récit très émouvant, qui ne fait aucune allusion aux écarts de comportement dictés par l’activisme débordant qui vous caractérise, et qui ont occasionné aussi bien l’échec de la conférence nationale que la bonne conduite de la transition. Echec dont vous portez la responsabilité personnelle et entière.

En voici les preuves :

Premièrement, alors que le prélat béninois, le regretté et très respecté Monseigneur Isidore De Souza qui dirigeait les travaux au Bénin, berceau de la conférence nationale, avait intelligemment choisi d’empêcher le procès de Mathieu Kérékou que l’on accusait pourtant d’avoir tué ses compatriotes par centaines et de les avoir torturé par milliers, sous sa féroce dictature militaire, Monseigneur Kpodzro qui a pourtant été accompagné et conseillé par les Béninois au plus haut niveau, a encouragé le contraire au Togo. En citant d’entrée, Mirabeau : « Nous sommes réunis ici par la volonté du peuple, nous n’en sortirons que par la force de la baïonnette ». Tout de même !

Et que nous dites vous pour justifier cela ? « Qu’au Bénin, la faillite du système socialiste communiste a été perçue par tout le monde et il n’était plus nécessaire d’exhumer des vérités cachées pour en analyser quoi que ce soit, alors que la Conférence Nationale du Togo au contraire, a dû procéder à une autopsie morale des conséquences douloureuses du parti unique qui nous avait tous embarqués et dont nous clamions haut et fort les gloires et les succès apparents ».

Monseigneur ! Tout le monde sait que, comparé à la dictature militaro-marxiste du Bénin qui a duré de 1972 à 1989, le Togo paraissait un havre de paix. S’il y avait nécessité à faire un procès à la conférence nationale, c’était moins au Togo qu’au Bénin.

Deuxièmement, vous nous faites croire que les travaux du Haut Conseil de la République étaient rigoureusement empreints de patriotisme. Quel grotesque mensonge ! Il ne nous échappe pas, que le premier Ministre de transition ayant gagné les élections au Bénin, et le schéma étant en passe de se reproduire au Togo avec le très jeune premier Ministre de transition qui avait échappé à votre contrôle, vous aviez travaillé à l’évincer en instrumentalisant la Constitution de 1992 qui, par une opportune limite d’âge, l’excluait d’emblée de la course à la Présidence de la République. Etiez-vous complice de papa Gnassingbé Eyadèma pour ainsi évincer l’un de ses plus redoutables challengers ou était-ce un acte patriotique ?

Troisièmement, alors que vous étiez seul à seul avec le Président Eyadèma quand vous l’invitiez à venir s’exprimer devant les conférenciers, et que de votre aveu, personne d’autre que vous n’a pu le savoir puisque vous n’en aviez même pas touché un mot à vos vice-présidents qui vous accompagnaient, il s’est trouvé un quidam dans la salle à qui vous avez donné la parole pour venir l’annoncer au micro, afin de préparer la conférence à réserver à votre hôte, un accueil dont il se souviendrait. Ce fût le début de la fin chaotique de la conférence.

Quatrièmement, alors que vous aviez des informations confidentielles faisant état d’un présumé coup de force contre les conférenciers dont le chef de l’Etat serait le commanditaire, vous aviez subitement oublié d’en parler avec le Président qui vous recevait pourtant au téléphone comme lors des audiences, chaque fois que vous le souhaitiez. Vous aviez préféré, en activiste révolutionnaire, rendre l’information publique, provoquant de fait une panique généralisée, en plus d’accuser le Général Eyadèma d’une forfaiture dont il n’était pas forcément l’auteur. Résultat, celui-ci a mis un terme à la conférence.

Cinquièmement, alors que les Béninois que vous preniez pour modèles avaient favorisé le maintien du parti-Etat, de triste souvenir, dans l’arène politique, sans changement de dénomination, avec la possibilité pour le Président Mathieu Kérékou de se présenter librement à la première élection sous l’ère du Renouveau démocratique sous sa bannière, vous aviez, ici, décidé d’exiger absolument le changement de la dénomination du RPT, avec des propositions ubuesques, en refusant de fait, qu’il tienne son congrès. Résultat, le premier Ministre s’est retrouvé sous un déluge de feu.



Les contre-vérités servies au sujet de vos «accidents»



Vous vous érigez en victime expiatoire et vous nous faites presque larmoyer en évoquant vos malheurs d’homme persécuté. Vous êtes tombé plusieurs fois, vous avez été opéré quantité de fois et vous confessez au passage votre passion pour le champagne le plus fin, dont une bouteille, on ne sait par quelle magie, a pu être empoisonnée pour vous faire disparaître.

Monseigneur ! N’est ce pas dans votre propre récit que vous faites état d’une santé précaire ? N’avez-vous pas dit que trois années seulement après votre arrivée à Rome où Monseigneur Joseph STREBLER, SMA, vous envoya pour les études, une méchante maladie, la dépression nerveuse, vous empêcha pendant deux bonnes années, de suivre les cours des sciences sacrées à l’Université Pontificale Urbaniana » ?

N’est-ce pas vous-même qui nous avez appris que vous aviez dû être soumis aux traitements médicaux d’un bon neurologue grâce à la compétence de qui, le cours inexorable de la maladie avait fini par céder la place à une toute petite santé qui vous a permis de reprendre les études tout juste nécessaires pour pouvoir être ordonné prêtre ?

Et ne confiez-vous pas enfin être revenu au pays en Août 1961, après 09 années consécutives d’absence, avec une santé minée par les maladies, et qu’après avoir été envoyé par obéissance à l’université de Fribourg en Suisse pour des études des Lettres, une arthrose cervicale sévère provoquant un douloureux dysfonctionnement du muscle cardiaque à cause de l’hiver très froid de l’Europe continentale, vous a obligé cette fois encore à mettre fin à vos études ?

N’est-il pas vrai que, suite à la douloureuse expérience de la maladie, votre ordination presbytérale fut considérée par vous, comme une grâce extraordinaire non méritée et inespérée, raison pour laquelle le soir de ce beau jour-là, vous imploriez du Seigneur de bien vouloir vous accorder seulement cinq années de vie sacerdotale sans péché, puis la mort précoce pour être au ciel avec lui ?

D’où vient-il alors que tous vos ennuis de santé ultérieurs soient imputés à des démons qui se seraient emparés du pays et de tous ses dirigeants ?

Votre fils vous ayant écouté, doit se poser la question sur votre état de santé mentale actuelle.



Votre paranoïa des démons


Les rumeurs concordantes et persistantes auxquelles vous prêtez l’affirmation selon laquelle notre pays serait sous le contrôle des démons à la suite de différents pactes noués par les différents Présidents qui l’ont dirigé, apparaît comme une grotesque affabulation indigne d’un prélat.

D’abord parce qu’une telle affirmation porte atteinte aux personnalités en question qui sont source de fierté et de patriotisme pour leurs familles, ainsi que pour de nombreux Togolais et pour les Africains en général ;

Ensuite parce que, Monseigneur, vous éprouvez notre foi. Venir nous dire, après toutes ces années pendant lesquelles vous nous chantiez que tout ce qui arrive est voulu par Dieu, que rien ne peut sans la volonté de Dieu, que le pouvoir est d’essence divine ; que notre Dieu domine tout et contrôle tout ; venir nous révéler sans pudeur et sans scrupule aujourd’hui, qu’en dépit de toutes vos prières et de la puissance supposée de toutes vos invocations, pendant toutes ces années, nous étions sous le contrôle des démons, ne fait pas sérieux de la part d’un archevêque émérite.

Etiez-vous donc si impuissants à nous protéger des forces des ténèbres ? Et si vous aviez été si impuissants pendant toutes ces années, d’où tirez-vous cette force subite qui vous fait accomplir actuellement le miracle de l’exorcisme ?

Du Mexique ? Pardon Monseigneur ! Si vous avez fait tous ces efforts pour que notre pays soit dans l’état actuel du Mexique, épargnez-nous de cela et tâchez de ne pas ternir d’avantage l’image de l’église en racontant des sornettes de ce genre.

Parce que nous pourrions être tentés de croire que vous étiez complice de ces pactes dont vous parlez avec tant de certitude.

Souffrez donc Monseigneur, que sur la base de la foi en notre puissant Dieu omniscient et omniprésent, nous n’accordions aucune valeur à vos états d’âme.

Acceptez que nous ne tenions aucun compte de votre vœu de voir réinstauré la Constitution de 1992, paradoxalement, « Avec des élargissements enrichissants si nécessaire », à la veille de l’ouverture d’un dialogue que nous voulons serein et fructueux. Quel imbroglio !

Monseigneur, si « Les démons qu’on soupçonnait et auxquels on attribuait les graves dérapages du passé sont définitivement vaincus, écartés et expulsés », tant mieux.

Le reste, nous nous en occupons. Car, nous doutons sérieusement qu’ayant la tête dans la nostalgie des années 90 et les pieds dans les réalités de 2018, vous puissiez nous être d’un grand secours.

Les Togolais ont toujours été assez avisés pour savoir faire leurs choix politiques.

Alors Monseigneur, bonne retraite à vous et bonne méditation, dans le silence et le recueillement. Le silence émane des grands hommes et l’agitation relève des âmes faibles. Seul le silence est grand, le reste n’est que faiblesse.

«Celui que Dieu déroute, personne ne peut le ramener à la raison » dit le Saint Coran.

Merci".

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