Dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de lutte contre les cancers, célébrée le 04 Février de chaque année, le service de psychologie du Centre Hospitalier Régional (CHR) d’Atakpamé a organisé ce mardi 20 Février 2018 une soirée d’échange avec les prescripteurs dudit centre sur «l’annonce et la gestion post-annonce des pathologies chroniques ou évènement traumatique ».
Dès l’ouverture de l’activité, PITIDE K. Mazabalo, responsable du service de Psychologie, a exprimé sa joie de voir nombreux répondre à son invitation médecins, assistants médicaux, infirmiers et sages-femmes. Il a relevé l’importance d’une telle soirée d’échange qui n’est autre que d’améliorer la qualité des soins réservés aux patients du CHR d’Atakpamé et faciliter la collaboration entre personnel soignant. Prenant après la parole, le représentant du Directeur du CHR d’Atakpamé en la personne de DERMANE Kossi, Directeur adjoint chargé des ressources humaines et du budget, a également martelé sur la qualité de la prise en charge des patients suivis au CHR d’Atakpamé tout en invitant l’auditoire à prêter oreille attentive aux deux présentations qui seront faites.
La première présentation a porté sur le thème « généralités sur les cancers ». Elle est animée par Dr AKPALOU Kossivi, Médecin-chirurgien dudit centre, président de la Commission Médicale Consultative (CMC). Après avoir défini ce que c’est que le cancer, il a énuméré les différentes causes du cancer comme le virus du papilloma humain, l’exposition à durée longue sous le soleil ainsi qu’à l’amiante, des radiations ionisantes…
Par la suite, il a insisté que tout le monde peut avoir le cancer car ce n’est pas une maladie définie pour un type de personne. Il s’est attardé sur les différents signes d’alarmes des différents cancers et a conclu sa présentation sur les traitements qui peuvent être la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie et les nouvelles thérapeutiques à l’instar de la thérapie ciblée, et les retentissements du cancer sur la vie quotidienne.
Une seconde présentation a été faite sur le thème : « Pathologies chroniques ou évènement traumatique : annonce et gestion post-annonce ». Elle est animée par AYEBOUA Folly-hola, psychologue clinicien et de la santé dans ledit centre et membre de la Ligue Togolaise Contre le Cancer.
Dans sa présentation, le psychologue a d’abord notifié qu’il n’y a pas une bonne manière de faire l’annonce d’un diagnostic mais que tout dépend de la personne que le soignant a en face. Chaque situation, chaque rencontre est unique et nul ne peut présumer des réactions du patient ou de ses proches.
Toutefois, l’identification du soignant au patient, la culpabilité et l’angoisse chez le soignant l’amènent parfois à éviter de faire l’annonce du diagnostic. Or si l’annonce est faite, elle permettra au patient de faire le deuil de l’état de santé d’avant et de s’impliquer dans sa prise en charge. Les réactions de choc, de déni, de colère, de dépression et d’acceptation qu’on observe après l’annonce, ne doivent pas faire peur au soignant. Ce dernier doit accompagner la personne malade en l’aidant à exprimer ses émotions et à redonner un sens à sa vie.
A la suite de ces présentations, les échanges ont eu lieu. Des prescripteurs présents ont fait des apports issus de leur propre expérience, d’autres ont posé des questions dont les réponses ont édifié tous les participants. Par exemple la question de la douleur et de sa gestion a été abordée, de même que celle des croyances des patients en fin de vie.
Les Médecins présents ont partagé leurs expériences sur le plan de l’oncopédiatrie et des tumeurs osseuses. Le Directeur du CHR BAMAZI Paowa, qui entre temps a rejoint l’assistance, a félicité les organisateurs pour une telle initiative qui est une innovation au CHR et a suggéré que les autres services puissent leur emboîter le pas.
Par ailleurs, en prélude aux activités marquant cette journée de lutte contre les cancers, les psychologues du CHR d’Atakapamé, ont animé une émission sur une radio de la place en sensibilisant la population sur comment vivre mieux avec une maladie chronique.
Comme quoi, la contractualisation ne prend pas seulement en compte l’amélioration de la gestion mais aussi la prise en charge du malade et de sa maladie.
