Togo: ces lieutenants qui vont ‘sauver’ la dynastie Gnassingbé

Politique

Publié le lundi 26 fevrier 2018 | Afro Tribune

© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchako
Préparation du dialogue 2018: la facilitation annonce des premiers consensus entre les parties
Lomé, le 16 février 2018. Deuxième jour des travaux préparatoires du dialogue intertogolais 2018. La facilitation ghanéenne annonce des premiers consensus entre les parties, un communiqué sera signé ce 17 février. La députée Yawa Tsegan (g) et Malick Natchaba.

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Ils sont membres de l’Union pour la République (Unir), souhaitent une continuité et défendent plus que tout, la politique de Faure Gnassingbé préside de leur parti. Dans ce nouveau dialogue qui s’est ouvert au Togo, des fidèles du président togolais veulent « discuter dans un esprit d’ouverture » sans toutefois faire chuter un chef d’État en déséquilibre face à une forte pression de l’opposition. Qui sont-ils, ces représentants du parti au pouvoir dont les voix vont peser durant les discussions ?

Charles Kondi Agba

À 69 ans, l’homme a été ministre sous Gnassingbé père et fils. Ce vétérinaire de formation a occupé différents portefeuilles ministériels. Son dernier passage à la tête du ministère de la Santé entre 2011 et 2013 a été marqué par un scandale de détournement de moustiquaires imprégnées de l’OMS. Cette affaire a occasionné une perte estimée à 400 millions de FCFA. L’organisation onusienne s’est plainte de la situation, mais cinq après les responsabilités ne sont toujours pas situées dans l’affaire.

Originaire de la préfecture de Bassar au nord du pays, Charles Kondi Agba a également été ambassadeur du Togo au Sénégal, en France et auprès de l’Organisation des Nations-Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO). Élu récemment délégué national des sages du parti au pouvoir, il fait partie des anciens « acolytes de Gnassingbé Eyadema qui sont restés fidèles à Faure Gnassingbé. Présent au dialogue en tant que délégué, il s’est félicité que les premiers malentendus aient été dissipés au comité préparatoire. “Pour ce qui nous concerne à Unir, nous venons à ce dialogue dans un esprit d’ouverture”, a-t-il déclaré.

Malick Natchaba

Malick Natchaba représente la jeunesse de l’Unir. Ancien directeur de la Société aéroportuaire de Lomé-Tokoin, c’est à lui qu’est confiée la réorganisation des jeunes du parti au pouvoir. Également conseillé de Faure Gnassingbé, énarque, l’homme s’emploie à mobiliser les jeunes autour de la politique du président togolais. S’il fait son entrée dans le paysage politique, il est connu comme le fils d’un ancien homme politique influent du pays.

Son père, Fambaré Natchaba a été un fidèle de Gnassingbé Eyadema. Membre du Rassemblement du peuple togolais, ancien parti au pouvoir, Fambaré Natchaba a été président de l’Assemblée nationale et l’un des acteurs de la modification de la constitution en 2002. Délégué à ce 27e dialogue, Malick Natchaba entre dans un rôle de négociateur longtemps joué par son père.

Christian Trimua

Ceux qui le connaissent et l’ont fréquenté aiment à le décrire comme un juriste brillant. Christian Trimua est titulaire d’un doctorat en droit public. Enseignant chercheur dans les universités du Togo depuis plusieurs années, il est longtemps resté inconnu des Togolais. Avant de se faire connaître en 2007 durant les élections législatives organisées après l’Accord politique global de 2006. Christian Trimua intervient en tant qu’expert sur la chaîne nationale et accroche par ses analyses une bonne partie des Togolais. Ce qu’il refait six ans après, durant les législatives.

En 2013, il a été nommé par le chef de l’État en tant que secrétaire d’État auprès du ministre de la Justice et des Relations avec les institutions de la République. Après son départ du gouvernement, il s’affiche désormais comme un membre du parti au pouvoir et devient un conseiller du chef de l’État. Christian Trimua avait d’ailleurs participé au dernier dialogue entre pouvoir et opposition qui n’avait pas donné de résultats concrets.

Malgré les qualités que beaucoup de ses compatriotes lui reconnaissent, celui qui a également été inspecteur général des services de sécurité n’arrive pas à se départir de l’image “d’intellectuel décevant” que ses adversaires lui prêtent. Depuis le début de la crise politique, il lui a été par exemple reproché d’avoir demandé à l’opposition, au cours d’un débat, de “prendre des armes pour arriver au pouvoir” si elle veut. Christian Trimua avait également été cité dans une affaire de tuerie de jeunes filles. Inculpé formellement, il a été rapidement disculpé après son entrée au gouvernement. À 48 ans, le juriste fait partie de ceux qui croient encore en Faure Gnassingbé et qui seraient prêts à gouverner avec lui.

Gilbert Bawara

Très proche de Faure Gnassingbé, Gilbert Bawara fait partie des premiers qui volent au secours du chef de l’État. Ancien fonctionnaire des Nations-Unies, il est rentré au Togo suite à l’arrivée de Faure Gnassingbé au pouvoir en 2005. Originaire de Siou au nord du pays, il a occupé plusieurs portefeuilles ministériels dans différents gouvernements. Gilbert Bawara incarne surtout l’aile dure du parti au pouvoir. Depuis le début de la crise, il a pendant longtemps déclaré que certains sujets “ne peuvent pas faire objet discussion entre le pouvoir et l’opposition au cours d’un dialogue”. Il s’est finalement rétracté quelques jours avant l’ouverture des discussions.

Sa voix devrait compter dans les positions de Unir. Cela, même s’il n’est pas présent au dialogue en tant que délégué du parti au pouvoir. Il représente en effet le gouvernement. Gilbert Bawara s’est dit heureux et confiant quant à un heureux aboutissement du dialogue. “Nous pensons et espérons que chacun sera animé par le même état d’esprit”, a-t-il affirmé.

Yawa Tsegan

Premier questeur de l’Assemblée nationale, Yawa Tsegan est également membre du bureau exécutif du parti au pouvoir en tant que trésorière. Peu connue sur la scène politique, la députée fait partie des délégués du parti au pouvoir au dialogue. Un membre du parti confie qu’elle porte la voix des femmes du parti.

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