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Présidence à vie en Chine?
Publié le mardi 27 fevrier 2018  |  Togo Diplomatie


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchako
Ouverture du dialogue intertogolais 2018: arrivée de diverses personnalités
Lomé, le 19 février 2018. Coupole présidentielle de l`hôtel du 02 FEVRIER. Ouverture du 27e dialogue intertogolais, arrivée de diverses personnalités. Liu Yuxi, Ambassadeur de la République populaire de Chine au Togo.


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En offrant à Xi Jinping le droit de rester président à vie, le Parti communiste chinois (PCC) prend un risque: celui d'abandonner un modèle de succession qui assure depuis 30 ans la stabilité du pays.

M. Xi a concentré les pouvoirs et écarté ses principaux rivaux depuis son arrivée au sommet de l'Etat en 2013. Et alors qu'il aurait dû quitter ses fonctions en 2023, après deux mandats de cinq ans, le PCC vient d'appeler à faire sauter cette règle constitutionnelle.

"La limite des deux mandats avait été décidée pour garantir une certaine stabilité. S'il se maintient au-delà des 10 ans, Xi Jinping sera certainement beaucoup plus scruté par l'élite politique et les citoyens chinois", estime Simone van Nieuwenhuizen, sinologue basée à Sydney.

Le projet de réforme constitutionnelle annoncé dimanche remet en cause la notion de "direction collective" imposée par l'ex-dirigeant Deng Xiaoping dans les années 1980 afin d'éviter le maintien au pouvoir d'un chef incontesté, comme l'était le fondateur du régime Mao Tsé-toung.

Les deux prédécesseurs de Xi Jinping - Hu Jintao (2003-2013) et Jiang Zemin (1993-2003) - ont ainsi chacun exercé deux mandats de cinq ans. A chaque fois, la transition s'est effectuée en douceur, tandis que la Chine devenait la deuxième économie mondiale.

Mais Xi, 64 ans, se montre beaucoup plus autoritaire: il a renforcé la répression de la société civile, lancé une vaste campagne anticorruption, fait adopter une "pensée" à son nom dans la charte du Parti et lancé un quasi-culte de la personnalité.

En restant au pouvoir au-delà de 2023, il pourrait vouloir mener à bien son programme pour la Chine: assurer sa "renaissance", en en faisant un pays développé doté d'une influence mondiale, d'une société prospère, et d'une armée puissante.

Le parlement chinois, totalement soumis au PCC, se réunira en session annuelle à partir du 5 mars: sauf cataclysme, il accordera à Xi Jinping un second mandat de cinq ans et abolira la limite des 10 ans.

"La limitation du nombre de mandats avait permis d’institutionnaliser la transition au sommet du pouvoir. Et d'éviter que le PCC ne s'engage vers des règnes tyranniques ou un déclin catastrophique", estime Jonathan Sullivan, chercheur à l'université de Nottingham en Angleterre.

"Enlever toute limite pourrait créer un risque pour la stabilité à long terme."

Sam Crane, expert de l'histoire chinoise du Williams College, aux Etats-Unis, ne s'attend pas à d'éventuelles réformes économiques ou politiques.

"Je suppose que sa priorité sera de poursuivre la répression de la société civile, dans la ligne de son orientation politique depuis 2012."

"L'un des risques (pour Xi Jinping) serait de prendre de mauvaises décisions et d'être entouré de lèche-bottes qui n'oseraient pas le contredire", souligne Susan Shirk, spécialiste de la Chine à l'université de Californie à San Diego.

Sur Twitter, le militant Joshua Wong, figure juvénile des manifestations prodémocratie de Hong Kong à l'automne 2014, a ironiquement déclaré l'avènement de l'"ère de l'empereur Xi".

Les réactions étaient mitigées sur le réseau social chinois Weibo. Certains internautes, louangeurs, disaient "assister à un événement historique". D'autres étaient plus critiques: "Maintenant, j'ai vraiment l'impression d'habiter en Corée du Nord", jugeait un utilisateur de la plateforme.

La censure a vite supprimé les commentaires négatifs et bloqué les images... de Winnie l'ourson, le personnage de dessin animé auquel M. Xi est parfois comparé en raison de sa silhouette.

La concentration des pouvoirs par le président pourrait également se heurter à une opposition interne au Parti, déjà soumis à une intense campagne anticorruption qui a fait tomber plus d'un million de cadres.

"Le risque pour lui, c'est une forme de rébellion de l'élite politique. Car celle-ci sera dans une situation périlleuse après cette réforme, sans véritable partage du pouvoir", note Mme Shirk.
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