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Togo/Vers la délocalisation des discussions à Accra ? : Les pièges d’un dialogue à plusieurs temps
Publié le jeudi 1 mars 2018  |  Le Correcteur


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchako
Ouverture du dialogue intertogolais 2018: arrivée de diverses personnalités
Lomé, le 19 février 2018. Coupole présidentielle de l`hôtel du 02 FEVRIER. Ouverture du 27e dialogue intertogolais, arrivée de diverses personnalités.


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Dialogue 2018: appel du CACIT et de la PCJV
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Annoncé comme piste de solution plausible à la crise qui secoue le Togo depuis plus de six mois, le dialogue officiellement ouvert le 19 février à Lomé après trois jours des travaux du comité préparatoire, a du plomb dans l’aile. Après l’ouverture, le facilitateur Nana Akufo-Addo a pesé de son poids devant Faure Gnassingbé pour arracher une partie des mesures d’apaisement en l’occurrence la libération de 41 détenus politiques sur la liste de 102 présentée par la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition.

Mais depuis vendredi 23 février, à la reprise des discussions, c’est le blocage. Le porte-parole de la facilitation Daniel Osei, Ambassadeur du Ghana au Togo dans une sorte d’euphémisme, a annoncé vendredi après quelques heures de discussions à la Salle Evala de l’Hôtel 2 Février que les travaux se sont déroulés dans la sérénité. Il a annoncé la suspension des discussions et la reprise à « une date qui sera décidée ultérieurement ».

Faure président à vie, la raison du blocage

Le diplomate ghanéen n’a pas tout dit. Le dialogue est bien sur le point de capoter. D’abord, après l’ouverture des travaux, il a été bien mis dans le chronogramme que la question relative à la libération des personnes arrêtées dans l’affaire des incendies et celles interpellées lors des récentes manifestations doit être prioritairement étudiée. Aussitôt une liste de 102 personnes a été présentée. Dans un premier temps, le gouvernement dit n’avoir retrouvé que 92 personnes. A l’issue des tractations qui ont fait faire plusieurs tours au président ghanéen entre l’Hôtel 2 Février et la Présidence de la République à la Marina, on parle d’une grâce présidentielle pour 45 détenus et que les autres seront étudiés cas par cas. Connaissant la roublardise du pouvoir, la coalition de l’opposition au dialogue a exigé et obtenu que la promesse de libération soit tenue avant la reprise des travaux. Et une trêve de 72 heures a été décrétée.

A l’arrivée, seules 35 personnes arrêtées lors des dernières manifestations et 6 personnes détenues dans l’affaire des incendies des marchés de Lomé et de Kara depuis 2013, ont pu recouvrer leur liberté. En clair, même sur les 45 personnes annoncées comme libres par une certaine grâce présidentielle, finalement 41 sont effectivement sorties. A ce niveau précis, il y a bien une réelle volonté de saboter le dialogue et faire des autres détenus des otages pour continuer le chantage.

L’exécution a minima des mesures d’apaisement est la première raison du blocage constaté vendredi. Le second point de la suspension des travaux reste le rétablissement de la Constitution de 1992 et ses implications. Il nous revient que lorsque le débat sur ce point a été engagé, les représentants du parti gouvernemental ont tous botté en touche. Pour eux, la candidature de Faure Gnassingbé en 2020 ne doit être liée aux discussions.

Malgré la décadence totale constatée dans la gouvernance actuelle du pays, Faure Gnassingbé reste selon Charles Kondo Agba, Christian Trimua, Gilbert Bawara et consorts, l’homme de la situation. Malgré sa volonté de faire aboutir les discussions, le président ghanéen, a dû suspendre les travaux, à son corps défendant.

Les pièges d’un dialogue à plusieurs temps

Au-delà de la volonté du pouvoir de faire échec au dialogue pour avancer tête basse vers le fameux référendum, il apparaît quand même plusieurs zones d’ombre. A l’ouverture des travaux, il a été annoncé que les travaux se dérouleront sur 10 jours. Dans l’entendement de plusieurs acteurs, c’est donc du 19 au 28 février pour faire les 10 jours. Mais à peine ouverts, les travaux ont connu une pause de 72 heures. A peine reprise le 23 février, on apprend une suspension de deux semaines. Là, il se susurre que cela est dû à l’agenda du facilitateur qui doit se rendre aux Etats Unis d’Amérique jusqu’au 5 mars et le 6 mars marque les festivités de l’Indépendance du Ghana.

Sur ce coup, on peut se poser des questions. A quoi ont servi les travaux préparatoires ? Nana Akufo-Addo n’a-t-il pas la maîtrise de son agenda avant d’annoncer le dialogue pour 10 jours ? Il nous souvient que certains Ghanéens ne conçoivent pas que leur président puisse déserter leur pays pour se rendre tout le temps au Togo. Des indiscrétions avancent que Nana Akufo-Addo serait obligé si les débats continuent de patiner, de faire déplacer les protagonistes sur Accra.

Par-dessus tout, étant donné que les manifestations de l’opposition sont suspendues le temps du dialogue, on peut assister à la démobilisation. Puisqu’à l’allure où vont les choses, les discussions peuvent durer plusieurs mois et déboucher sur rien du tout.

Il importe dès lors que les protagonistes évaluent les risques liés à l’impasse actuelle du pays. Aucun investisseur ne peut venir faire ses affaires dans un pays en crise.

La Coalition de l’opposition se doit également de reconnaître qu’un dialogue à pas de tortue n’arrange que le régime néfaste qui plombe le pays depuis 51 ans.




Kokou AGBEMEBIO




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