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L’Afrique devient à nouveau un enjeu militaire majeur, cette fois ci, entre puissances occidentales et émergentes
Publié le lundi 12 mars 2018  |  Agence Ecofin


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Défilé militaire et civil clôturant la commémoration du 27 avril 2017
Lomé, le 27 avril 2017. Place des fêtes de la Nouvelle Présidence de la République. Les officiels du pays, avec à leur tête le Président Faure Gnassingbé, ont assisté au traditionnel défilé militaire et civil.


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Le continent africain n’avait plus connu pareille concentration de forces militaires étrangères sur son sol depuis la fin de la seconde guerre mondiale puis, par la suite, de la guerre froide.

Ces dernières années, près d’une trentaine de bases militaires étrangères, permanentes ou temporaires, ont été dénombrées en Afrique (voir la 2e partie de ce dossier, la semaine prochaine). Une présence « justifiée » officiellement par la lutte contre le terrorisme et la piraterie maritime principalement dans la corne de l’Afrique et récemment dans le golfe de Guinée. Pourtant, cette dynamique se présente également, et de plus en plus, comme le reflet d’un véritable jeu d’influence entre puissances occidentales et émergentes, face auquel le continent peine encore à trouver ses marques.


Un contexte qui se veut différent

L’apparition d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), suite à la crise libyenne et de Boko Haram dans le nord du Nigeria, constituent des menaces graves pour la stabilité de la région sahélienne et celle du lac Tchad. Avec son lot de fléaux à savoir le terrorisme, le trafic de drogue, la traite d’êtres humains, l’immigration clandestine, etc.


Mais au-delà des aspects purement sécuritaires, cette instabilité pose des problèmes d’ordre économiques pour ces régions particulièrement riches en ressources minières et énergétiques tel que le pétrole, le gaz, l’or, l’uranium, le diamant, le phosphate, la bauxite, le plutonium, le manganèse, ou encore le cobalt. De sorte à faire apparaitre une rivalité franco-américaine surtout dans le Sahel, matérialisée par la mise en place de différentes bases militaires, dont le but est principalement de sécuriser leurs approvisionnements en matière énergétique et minérale, selon de nombreux analystes.


Quant au phénomène de la piraterie dans la corne de l’Afrique, elle touche à l’une des routes maritimes et commerciales les plus fréquentées du monde, reliant l’Asie, l’Afrique et l’Europe. Une menace qui a nécessité une réponse concertée autour du Groupe de contact sur la piraterie au large des côtes somaliennes (GCPSC), tout comme la création de certaines forces maritimes telle que la force navale européenne (EUNAVFOR). Ainsi qu’à la création de nouvelles bases navales (en plus celles déjà existantes) à savoir la base navale chinoise à Djibouti, ou encore la base turque en Somalie.

Un phénomène maritime qui a fini par s’étendre aux eaux du Golfe de Guinée en Afrique de l’Ouest, où il est en constante augmentation depuis 2012. Selon la fondation One Earth Future, les attaques armées contre des bateaux ont connu une hausse de près de 76% entre 2015 et 2016 dans cette région riche en ressources énergétiques et qui est devenue l’épicentre de la piraterie maritime sur le continent.


Occasionnant ainsi une certaine concentration de forces maritimes à travers l’organisation constantes de manœuvres militaires navales tel que le Navy’s exercice for maritime operation (NEMO) entre les marines française et camerounaise, ou encore l’Obangame Express impliquant 31 pays sous la conduite des Etats-Unis.



Contrer l’influence grandissante de la Chine et des puissances émergentes

A la veille d’une tournée d’une semaine dans cinq pays africains (Ethiopie, Djibouti, Kenya, Tchad et Nigeria), le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, a estimé, le 6 mars, que l’engagement de la Chine en Afrique « met en danger la stabilité économique et politique » de ce continent.

«Une fois associée à la pression politique et fiscale, l’approche de la Chine en Afrique met en danger les ressources naturelles du continent et sa stabilité économique et politique à long terme », a-t-il déclaré lors d'un discours prononcé en Virginie.


De tels propos cachent, en fait, l’inquiétude du pays de l’oncle Sam – ainsi que d’autre pays occidentaux - face à la montée en puissance de la Chine dans les relations économiques et commerciales avec le continent.

Depuis 2009, la Chine est devenue le premier partenaire commercial de l’Afrique. Ces échanges commerciaux s’élevaient en 2016 à 149,2 milliards $ (56,9 milliards $ d’importations et 92,3 milliards $ d’exportations chinoises). La Chine est également en pointe des investissements dans de nombreux domaines tels que les infrastructures, l’énergie, les mines, etc. Par ailleurs, Pékin a installé en 2017, sa première base militaire outremer à Djibouti à proximité de la base du corps expéditionnaire américain de Camp Lemonnier. Cette base devrait accueillir près de 10 000 hommes d’ici à 2026, date à laquelle les militaires chinois auront transformé cette enclave en avant-poste militaire de la Chine en Afrique.


A cela s’ajoutent d’autres puissances émergentes telle que l’Inde dont les échanges commerciaux bilatéraux avec l’Afrique sont passés de 1 milliard $ en 1995 à 75 milliards $ en 2015, selon la BAD. New Dehli est également présent militairement en Afrique avec sa station d’écoute implantée dans le nord de Madagascar en 2007 pour suivre le déplacement des navires dans l’océan Indien et surveiller les communications maritimes. En outre, l’Inde s’est vu alloué, par les Seychelles, un terrain sur l’île de l’Assomption en vue de construire sa première base navale dans l’océan Indien. L’objectif officiel est de lutter contre la piraterie, toutefois l’Inde semble également vouloir garder un œil sur la Chine dont l’influence va crescendo dans l’océan indien.

L’ours russe n’est pas en reste de ce jeu d’influence. En effet, bien qu’ayant un niveau d’échanges assez faible avec le continent, la Russie a décidé de l’inscrire parmi les « priorités russes en politique étrangère », comme l’a souligné récemment Sergueï Lavrov. Une déclaration faite juste avant le démarrage d’une tournée qui l’a conduit dans cinq pays africains (Angola, Namibie, Mozambique, Zimbabwe et Éthiopie) en vue officiellement d’intensifier « les liens sur plusieurs axes, trouver de nouveaux terrains pour des efforts communs dans les domaines commercial et économique, scientifique, technique, humanitaire et d'autres encore ».


Renforçant, par ailleurs, sa coopération militaire avec des pays tel que l’Algérie, l’Egypte, l’Angola, l’Ouganda, le Zimbabwe, l’Afrique du sud, l’Ethiopie, ou encore le Mozambique, la Russie tente actuellement une incursion en Afrique centrale. Ceci, depuis la livraison d’armes destinées à équiper deux bataillons de l’armée centrafricaine (1300 hommes), avec à l’appui 200 instructeurs des forces spéciales russes.


Pour sa part, le président soudanais, Omar El Bechir, a émis le souhait, lors d’une récente visite à Moscou, de voir s’installer une base russe sur son territoire pour, dit-il, « se protéger des actions agressives de Washington ».


Une Afrique qui cherche encore ses marques

L’augmentation de la présence des forces militaires étrangères sur le continent résulte en partie de la fragilité des Etats africains ainsi qu’à la faiblesse structurelle de ses nombreuses armées.

En effet, à l’exception notable de certains pays qui tentent d’assurer leur sécurité essentiellement par leurs propres moyens parmi lesquels figurent notamment l’Egypte, aux prises avec l’Etat islamique dans le Sinaï, l’Algérie, avec la menace terroriste dans le sud de son territoire, ou encore le Cameroun et le Nigeria avec Boko Haram, beaucoup d’autres tels que le Mali, le Niger, la Centrafrique ou encore la Somalie ont besoin de l’appui d’autres forces, notamment étrangères à l’Afrique.


Au niveau régional africain, bien que des efforts soient déployés, ceux-ci restent cependant insuffisants pour permettre au continent d’assurer lui-même ses besoins en matière sécuritaire.
En effet, comme c’est d’ailleurs le cas pour le fonctionnement de l’Union africaine dont le budget reste largement dépendant de l’aide des partenaires internationaux (à hauteur de 73,79% en 2017), les opérations de maintien de la paix en Afrique sont largement tributaires de l’aide des partenaires extérieurs au continent.


En plus d’être financier, cet appui est également matériel, logistique, mais également humain avec le conseil, la formation et même l’engagement de troupes au combat comme c’est le cas pour l’opération Barkhane.

Pour preuve, l’opérationnalisation de la force militaire conjointe des pays du G5 Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie) a été retardée, faute de financements suffisants. Là encore, ce sont les partenaires extérieurs qui sont sollicités, tant en terme de financements qu’en matière d’appui logistique. Ainsi, après plusieurs rounds de discussions, ce sont 414 millions d’euros annoncés sur les 423 millions d’euros nécessaires pour financer la force militaire du G5 Sahel pour 2019, lors d’une conférence internationale tenue à Bruxelles, le 23 février dernier. Avec pour donateurs, l’Union européenne, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, la France, les Etats-Unis, et les Etats du G5 eux-mêmes.


Dans l’attente de la Force Africaine en Attente

S’inscrivant dans le cadre de l’Architecture de paix et de sécurité africaine (Apsa) et prévue dès la constitution de l’Union Africaine en 2002 dont elle est censée être le bras armé, la force africaine en attente (FAA) n’est toujours pas opérationnelle. Repoussé à maintes reprises depuis 15 ans, faute de financement, le lancement de la FAA se fait encore attendre.


En 2015, un premier exercice d’entrainement de soldats d’une douzaine de pays africains avait eu lieu en Afrique du Sud, laissant croire à un démarrage imminent de cette force de réaction rapide panafricaine. Toutefois, ce n’est qu’en janvier dernier que la première base logistique de cette force installée sur deux sites de 10 et 15 hectares a été inaugurée à Douala au Cameroun.

Initialement la FAA doit être composée de cinq brigades disposant chacune de son propre commandement et correspondant aux cinq communautés économiques régionales (CER) du continent : Afrique du Nord, de l'Ouest, centrale, australe et de l’Est.

Ces brigades interarmes doivent regrouper des unités commandos, de cavalerie blindée, d’infanterie, d’artillerie, du génie, du train, des unités médicales, des gendarmes ou de la police militaire. Ceci pour un effectif allant jusqu’à 6000 hommes fournis par les pays membres de la CER.

En plus de sa brigade en attente, chaque CER est censée avoir un élément de planification permanent au sein d’un quartier-général.

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