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Union africaine : 15 ans après sa création, l’ambitieux MAEP peine à obtenir des résultats
Publié le jeudi 15 mars 2018  |  Jeune Afrique


© Autre presse par DR
Pr Charles Kondi AGBA, vétérinaire, ex diplomate et ministre togolais, 1er responsable du Mouvement des sages d`UNIR


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Lancé en 2003 après la création de l’Union africaine, le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) réunit du 12 au 15 mars à Kigali, au Rwanda, ses membres, diplomates et experts, pour redynamiser l’agence après des débuts poussifs.

Sur le papier, le projet est à la fois ambitieux et prometteur. Au moment de sa création en 2003, le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), outil chargé d’analyser les progrès en termes de gouvernance des pays du continent, a suscité beaucoup d’enthousiasme.

«La gouvernance a longtemps été un tabou en Afrique », reconnaît le professeur Edward Maloka, directeur général du secrétariat continental du MAEP, outil de l’Union africaine (UA), lors du 15e anniversaire du mécanisme, dont les membres sont réunis du 12 au 15 mars à Kigali, au Rwanda.

«Solutions africaines aux problèmes africains»


Impulsé par le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) et conceptualisé comme un organe à travers lequel les pays membres acceptent de faire le diagnostic de l’état de la gouvernance démocratique, politique et économique dans leur pays, le MAEP devait ouvrir une nouvelle ère pour le continent. « Celle des solutions africaines aux problèmes de africains », précise le directeur du secrétariat de l’agence.


«Quinze ans dans la vie d’un homme, c’est le moment de l’adolescence, de la crise. Pour notre institution, ça sera l’âge de la sagesse, celui de la maturité », espère Khayar Oumar Defallah, diplomate tchadien et membre du MAEP.

En 15 ans d’existence, l’organe panafricain recense l’adhésion de 37 pays. À la tête du mécanisme, le président tchadien Idriss Déby Itno, qui succédait ainsi à cette fonction, début 2018, à son homologue kényan Uhuru Kenyatta, s’est fixé pour objectif de réunir les 54 États de l’UA dans l’agence, d’ici fin 2018.

Un vœu qui a néanmoins de grandes chances de ne pas se réaliser. L’outil restant basé sur le principe de l’adhésion volontaire, plusieurs pays, parmi lesquels la République démocratique du Congo, le Burundi ou le Zimbabwe, ont par exemple exprimé le souhait de ne pas intégrer le MAEP.



Les raisons de ces refus sont multiples. « Le Zimbabwe n’a jamais voulu s’impliquer parce que, selon Robert Mugabe, comme pour d’autres chefs d’États, ce mécanisme qui se prétend africain est en réalité d’inspiration occidentale », explique Steven Gruzd, directeur du programme « Gouvernance et MAEP » au South African Institute of International Affairs (SAIIA).

«Autre exemple, un pays comme le Botswana, bien situé dans l’indice Mo Ibrahim, sans problème majeur de gouvernance, n’a aucun intérêt à dépenser des fortunes dans ce mécanisme », poursuit-il.

Sincérité des pays membres


La question du financement est en effet une autre limite de ce mécanisme. Le MAEP fonctionne principalement à partir des cotisations annuelles, au départ fixées à 100 000 dollars et réévaluées depuis à 200 000 dollars, pour chaque pays membre.
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