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Bastonnades à Kparatao : Instrumentalisé, le Chef-canton de la localité est contraint d´entériner le mensonge du Gouvernement
Publié le jeudi 15 mars 2018  |  Icilome




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Tout a commencé dans la nuit du 24 février 2018 quand des militaires de ce que nous appelons armée togolaise arrivent à Kparatao à bord de deux camions BENZ. Et comme si la pression psychologique exercée depuis au moins septembre 2017 sur les populations du village natal de Tikpi Atchadam ne suffisait pas, ils étaient arrivés cette fois-ci munis de bâtons et de cordelettes pour faire subir aux habitants des bastonnades sauvages. Pourquoi? Seule la hiérarchie militaire peut expliquer les motivations de cette descente musclée dans ce village apparemment sans histoire.




Si les populations locales commençaient à s´habituer aux patrouilles régulières de militaires à partir de 22 h, patrouilles d´ailleurs injustifiées dans une localité où il n´y a aucun problème d´insécurité, l´irruption brutale de soldats le soir de ce 24 février à 20 h 30 avait surpris plus d´un.

Il est clair que les victimes de cette descente punitive qui ne dit pas son nom, originaires du village ou parmi les passagers venant de Tchamba ou Sokodé, ont peur de témoigner craignant pour leur sécurité. D´où la difficulté d´apporter des preuves.

Mais il est malhonnête de continuer à nier des faits réels aussi graves comme le fait le pouvoir togolais. Des faits qu´une enquête impartiale au sein du village et aux alentours confirmerait.
Au cours de la conférence de presse la semaine dernière le ministre de la sécurité Yark Damehame avait nié le fait que des militaires aient tabassé de paisibles populations à Kparato. Nous pouvons comprendre notre ministre quand la hiérarchie militaire, composée uniquement de la famille Gnassingbé et alliés, fait ce qu´elle veut. Mais ce que nous ne comprenons pas, pourquoi monsieur Yark ne démissionne-t-il pas, quand lui, en tant que ministre de la sécurité n´est pas au courant quand d´autres sèment l´insécurité dans le pays? Quand par exemple, il n´est pas au courant que deux professeurs d´université sont incarcérés et maltraîtés au SRI, alors-là on peut conclure qu´il y a des réseaux parallèles autour de Faure Gnassingbé qui font ce qu´ils veulent en toute impunité. Ce sont là les caractéristiques d´un état voyou, d´un état hors-la-loi.

Après ces mensonges de Yark jeudi dernier, la coordinatrice de la coalition des 14 partis de l´oppostion Madame Adjamago était revenue à la charge pour appuyer le fait qu´il y ait eu des sauvageries militaires à Kparatao la nuit du 24 février dernier. Nous avions publié un article pour dénoncer les contre-vérités du ministre et un porte-parole des habitants du village concerné à Tchaoudjo avait confirmé dans un message audio qu´ils avaient bel et bien été victimes d´exactions militaires avec beaucoup plus de détails.

Décidément le pouvoir togolais, actuellement acculé de tous les côtés, et pris en flagrant délit de mensonge, entend continuer dans sa logique même s´il faut pour cela toucher le ridicule. Le ridicule a-t-il jamais tué au Togo?

Malgré une population traumatisée, sous le choc après les expéditions punitives d´octobre 2017 où beaucoup avait dû leur salut en se réfugiant en brousse, malgré la menaçante présence régulière non justifiée de militaires, les séquelles des dernières bastonnades à peine cicatrisées, le régime de Faure Gnassingbé n´entend pas lâcher le morceau et a choisi cette fois-ci d´humilier le chef-canton de Kparato en envoyant une équipe de griots de la TVT pour le faire lire un message sorti tout droit des laboratoires du bunker du prince. Dans ce message le dépositaire de nos us et coutumes, le représentant de nos ancêtres, doit dire que rien ne se serait passé la nuit du 24 février 2018 dans son village. Quel sacrilège!

Doit-on accuser le chef de n´avoir pas résisté ? De n´avoir pas dit non?

L´élément lu par le chef de canton n´est pas encore diffusé, certes, mais peu importe l´utilisation qu´ils en feront, personnellement je ne vois pas la pertinence d´essayer de jouer au Rambo dans une dictature comme celle des Gnassingbé bâtie sur le crime.

L´instrumentalisation et la politisation à outrance de la chefferie traditionnelle au Togo ne sont pas nouvelles, hélas! Quelle autorité politique pourrait oser se comporter ainsi devant le Moro Naba au Burkina-Faso ou devant le Roi des Ashantis au Ghana?

Pour avoir osé tenir tête à l´inénarrable Colonel Ouro-Koura Agadazi, le Chef-canton d´Agouloudè s´est vu retirer le statut de chef-lieu de commune pour désormais dépendre de la commune de Kparatao avec chef-lieu Kparatao; alors que le village d´Agouloudè répond aux critères requis pour être chef-lieu de commune.

Qui sait ce qui aurait pu arriver au chef de canton de Kparatao en cas de résistance de sa part? L´acharnement sur son village et les voies de fait sur ses administrés de la part de militaires, sans qu´il puisse réagir, sont en soi une humiliation. Avec un régime militarisé à outrance aux abois, qui ne sait plus à quel saint se vouer pour résoudre l´équation posée en premier par un fils du milieu, tout peut arriver; et mieux vaut rester sur ses gardes. C´est pourquoi personnellement je ne jette pas des pierres au Chef-canton de Kparatao comme certains tentent de le faire déjà.

Vivement la fin de ce régime d´un autre âge pour que la chefferie traditionnelle retrouve ses lettres de noblesse, sa respectabilité d´antan.

Samari Tchadjobo
Allemagne
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