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Nyita de la préfecture de Vo dans la tourmente/Le Conseil coutumier et le CRAPH face à la presse
Publié le mardi 20 mars 2018  |  Emergence Togo


© Autre presse par DR
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Du 14 au 16 mars 2018, le village de Nyita dans le canton d’Akoumapé offre un théâtre inédit de violence entretenue par les miliciens de Vidjin Kossivi Mitsoayé, ancien chef traditionnel déchu suite à sa condamnation par la Cour suprême. Afin d’attirer l’attention de l’opinion et en appeler à la responsabilité des autorités compétentes pour le retour au calme, le Conseil coutumier de Nyita et le Comité de Réflexion et d’Action pour la Promotion des Droits de l’Homme (CRAPH) étaient face à la presse ce lundi 19 mars 2018 à Lomé. A cette rencontre en présence de certaines victimes blessées lors des violences, le Conseil coutumier et le CRAPH ont rendu publique une déclaration dont la teneur suit :

Déclaration du Conseil Coutumier du village de Nyita et du CRAPH relative à la violence des 14 et 16 mars 2018 à Nyita dans le canton d’Akoumapé (préfecture de Vo)




Dans la nuit du lundi 12 mars 2018, le sieur MitsoayéKossiviVidjin, ancien chef traditionnel déchu pour avoir commis un meurtre sur Django AblamAnani, s’est indigné avec comme motif la lumière de sa torche ayant ébloui la vue de Kodjo Désiré Anani, celui-ci aurait « proféré des injures et de la diffamation » sur sa personne. Il a donc porté l’affaire à la gendarmerie d’Akoumapéqui aurait adressé des convocations à l’accusé. Du mardi, jour de la plainte, au mercredi, jour de l’arrestation de l’accusé, les choses ont pris une allure vertigineuse. Autrement, un peu plus de 24 heures séparant le moment de l’assignation et celui de l’arrestation, la gendarmerie dit avoir dressé 2 convocations pour comparution. Le plaignant, de son côté, soutient que les deux convocations successives qu’il aurait retirées à la gendarmerie pour l’accusé sont remises, à chaque fois, à un quelconque conducteur de taxi-moto qui devrait se charger de les faire parvenirau présumé coupable.


Le mercredi 14 mars 2018, trois éléments de la gendarmerie y compris l’adjoint au commandant de brigade d’Akoumapéont arrêté, menotté et emmené le présumé coupable à leur unité. Cette arrestation s’est déroulée non sans violence. Si du côté des agents, le froissement et la saleté de leur tenue pourraient constituer la preuve d’une brutalité précédant l’arrestation, le présumé coupable, quant à lui, présente des enflures surtout au niveau du cou et du menton « pour avoir reçu des coups de poings ».
La nouvelle parvient aux proches de l’accusé et indique que celui-ci serait conduit au domicile du plaignant. KoamiBeaugarsAnani et KossiDjimessaDjalogo se dirigent vers la destination dont on a fait écho. A l’ouverture du portail du plaignant pour vérification, KoamiBeaugarsAnani a reçu un coup de massue sur son crâne. KossiDjimessaDjalogo le suivant, court à son secours. Et c’est le tour de son crâne d’accueillir une grosse pierre rocheuse. Les jets de sang s’emparent des deux victimes. D’autres personnes accourant pour sauver les deux compagnons, se sont confrontées aux jets de pierres tous azimuts émanant des vigiles et miliciens se réclamant du parrainage du plaignant. Des blessés, dont deux graves, on en dénombre. Pendant ce temps, l’honorable Apéké, député de la localité, est sollicité pour apporter sa touche pour le retour à l’harmonie.



A la gendarmerie, le procès se déroule ; au village, les jeunes secouristes évacuent les blessés. Autrement, alors que d’aucuns se dirigent vers le centre de santé d’Akoumapé, d’autres se présentent à la gendarmerie de la même localité. La journée est remplie, elle est mouvementée. A l’interrogatoire en présence du député sus mentionné,l’accusé affirme n’avoir reçu aucune convocation.La partie est plutôt houleuse. Mais vers la fin, le procès a débouché sur une prétendue accalmie et les deux camps se sont séparés.
Le vendredi très tôt, soit moins de 72 heures, la violence a retrouvé ses lettres de noblesse. Les vigiles et miliciens en question, après avoir blessé une dizaine de personnes, dressent des barricades, étant en territoire conquis. Le député Apéké de passage, s’est arrêté pour s’enquérir de la situation. Il a été passé à tabac. L’une des femmes du plaignant a été clairement identifiée comme l’auteur des gifles administrées au député. Deux ordinateurs portables, son téléphone et son trousseau de clés sont emportés, son véhicule endommagé.Après quoi, la population reçoit la visite des forces de l’ordre de la compagnie de Tabligbo pour le constat et la probable ouverture d’enquête.


Fondamentalement, tout a commencé lors du règne du sieur MitsoayéKossiviVidjin comme chef traditionnel de Nyita. Un meurtre dont il était l’instigateur a constitué l’élément détonateur de sa déchéance. Dans un premier temps, le ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Localesd’alors a levé son immunité en prononçant sa suspension « afin de permettre au parquet d’Instance de Lomé de mener des investigations ». Le 16 juin 2016, étant « coupable de complicité de violences volontaires ayant entraîné la mort »de AnaniAblam Django, la Cour Suprême de Lomé l’a condamné « à trois ans d’emprisonnement assortis de sursis »et à verser avec l’un de ces miliciens 5 000 000fcfa à titre de dommages et intérêts.


Conformément à la loi n°2007-002 du 8 janvier 2007 relative à la chefferie traditionnelle et au statut des chefs traditionnels au Togo, et son décret d’application n°2016-028/PR du 11 mars 2016 en ses articles 32, 33 et 34, le sieur MitsoayéKossiviVidjinest déchu de son autorité parce que condamné par la chambre judiciaire de la Cour Suprême.


D’ailleurs, il a été légalement et légitimement remplacé par Yao Anani en vertu des articles 35 et 36 des dispositions relatives à la chefferie traditionnelle et au statut des chefs traditionnels au Togo.
Selon les témoignages et informations recueillies auprès de la population de Nyita, « l’adjoint au chef de brigade (CB) de la gendarmerie d’Akoumapé constitue le cafard dans la soupe. Ses réactions font soutenir qu’il est l’avocat de MitsoayéKossiviVidjin car,malgré ces dispositions combien claires, il mène des tentatives pour le retour au trône de son client. »


Le Conseil Coutumier de Nyita et le Comité de Réflexion et d’Action pour la Promotion des Droits de l’Homme (CRAPH) voudraient saisir l’occasion pour attirer l’attention de l’opinion par rapport à cette situation de violence entretenue sous l’effet de la corruption et qui est de nature à saper dangereusement le processus démocratique dans notre pays.


En attendant que la lumière soit faite par les services compétents sur cette affaire avec la traduction devant les tribunaux des auteurs et commanditaires de ces férocités et cruautés, le Conseil Coutumier de Nyita et le Comité de Réflexion et d’Action pour la Promotion des Droits de l’Homme (CRAPH) suggèrent au ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales de procéder dans les plus brefs délais à la remise de l’arrêté au nouveau chef dont la légalité et la légitimité ne souffrent d’aucune restriction. Nous avons la ferme conviction que cette option reste la seule solution idoine pour le retour à la sérénité à Nyita.



Fait à Lomé, le 19 mars 2018


Pour le Conseil Coutumier, le Président Kossi AZIAMBLE



Pour le Comité de Réflexion et d’Action pour la Promotion des Droits de l’Homme (CRAPH), le Président Dosseh SOHEY
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