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Reportage : A HaoussaBougou (Abidjan), les togolais font de la menuiserie, une exclusivité
Publié le lundi 26 mars 2018  |  Togo Top News




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Aux côtés de leurs frères nigérians, maliens, burkinabé, béninois à Koumassi, une des dix communes de la capitale ivoirienne, les Togolais sont les spécialistes en menuiserie. Ils travaillent le bois, font des meubles et charpentes.

C’était le vendredi 09 mars 2018 aux environs de 10 heures, notre visite à Koumassi, située à 6,5 km du centre-ville. Tout bouge à la seconde. Véhicules de transport en commun, voitures personnelles, motos et piétons remplissent les artères de la capitale ivoirienne…

A bord d’un taxi de couleur orange qui nous amène, le dynamisme d’un pays construit par Félix Houphouët BOIGNY et ses successeurs se voit apparaitre. Il a suffi vingt-cinq minutes pour que nous arrivions à Koumassi et plus précisément dans sa localité de melting-pot africain dénommé HaoussaBougou (village des Haoussa). Là, presque tous les ressortissants africains en Côte d’Ivoire se cognent les nez. A chacun son métier. Adultes et jeunes, tout le monde est concentré sur son boulot. Si les Burkinabé sont spécialisés dans la plomberie, les Maliens l’aciérie, les Nigériens le commerce, les Béninois la soudure, les Nigérians la vente de pièces détachées ; les Togolais de leurs côtés font de la menuiserie, une exclusivité.




M. Kossi ADEAYISSO natif de kouvé (un village au sud Togo) et patron menuisier à Abidjan depuis plus de vingt ans, nous accueille dans son vaste atelier construit en bois et tôle. De différents types de bois jonchent l’espace rectangulaire de son atelier. A l’entrée, l’on aperçoit des jeunes apprentis, la sueur au front en train de raboter le bois avec minutie. Le patron est assis à son bureau et donne des ordres. Interviewé, Kossi nous explique les raisons de son départ du Togo et comment il a appris la menuiserie.

«C’était en 1990 avec l’avènement de la démocratie et des crises sociopolitiques que j’ai quitté le Togo. J’ai appris le métier de la menuiserie à Abidjan à mon arrivée. A l’apprentissage, nous étions cinq togolais. En six mois, nous sommes devenus plus performants que notre patron. Au bout de deux ans, nous avons eu notre diplôme de fin d’apprentissage », raconte-t-il, avec beaucoup d’émotions.

En 1995, Kossi crée son propre entreprise, MEI Bâtiment. Comme tout entrepreneur à son début, le nouveau patron fera face à d’énormes difficultés financières. Des difficultés, qui selon lui, ne sont que des transitions dans la vie d’un entrepreneur.

Pour ce menuisier togolais qui a déjà formé plus d’une douzaine d’apprentis de différentes nationalités, son plus grand rêve est de mourir en terre ivoirienne. « Les ivoiriens sont très accueillants. Depuis mon arrivée, je n’ai eu aucun problème. Tout le monde se sent comme chez lui à Abidjan. Je vais au Togo par moment pour des funérailles mais mon plus grand rêve est de mourir en terre ivoirienne», a confié le patron de MEI Bâtiment.


Père de trois garçons et trois filles, Kossi ADEAYISSO n’est pas le seul togolais qui exerce le métier de la menuiserie à Abidjan. A 50 m de son atelier se trouve celui de M. Illo KOLLE appelé « Menuiserie KOLLE et Fils ». Dans ledit atelier, travaille un jeune au gabarit bien taillé appelé Adébayor. Sauf que cet Adébayor n’a rien à avoir avec le football. Il n’est autre personne que le fils de Illo KOLLE. Comme son papa, Adébayor KOLLE fabrique des caisses et meubles en bois pour les sociétés. « Ce métier, je l’ai hérité de mon papa. Je le fait avec passion. Les clients m’apprécient beaucoup. Les caisses en bois que vous voyez là-bas sont destinées aux sociétés de vente de pièces détachées », explique Adébayor.

De son côté, le jeune togolais Fataou est fraichement arrivé en Côte d’Ivoire. Natif de Blitta (localité située dans la région centrale au Togo), ce jeune âgé de 17 ans a arrêté l’école en classe de quatrième et débarqua à Koumassi. Son principal objectif, apprendre la menuiserie et l’exercer. « C’est depuis le cours primaire que j’avais cette idée de venir à Abidjan pour faire le métier de la menuiserie. Deux de mes oncles sont ici ainsi que quelques cousins. Ils sont tous dans la menuiserie. Depuis mon arrivée dans cette ville, il ne m’est jamais venu en tête de retourner à Lomé. Les week-ends restent très ambiancés à Abidjan avec des maquis bien animé. C’est trop cool ici », a-t-il affirmé, tout joyeux.

À part la menuiserie en bois, les Togolais évoluent également dans le domaine de la menuiserie aluminium.

M. Akoeté ATOESSI qui a quitté le Togo après son Brevet d’Etude du Premier Cycle (BEPC) en 2007 est actuellement patron menuisier en aluminium. « J’ai appris le métier de la menuiserie aluminium chez mon oncle à Abidjan. A la fin de mon apprentissage, j’ai créé mon propre entreprise, Royal Alu. J’ai fait venir également un de mes amis de Lomé. Aujourd’hui, je peux dire que l’étoile de ma vie a commencé par donner des éclairs à partir d’Abidjan », affirme Akoeté.

Pour ce dernier, pas question d’aller ailleurs car « les gombo » (business en jargon ivoirien) marchent bien à Abidjan. Tout heureux à bord de sa voiture de marque Hyundai 4x4, Akoeté ATOESSI indique qu’il dispose aujourd’hui d’une maison propre à lui à Cocody, commune la plus chic d’Abidjan où il fait sa vie avec sa femme et ses deux enfants.


Il apparait donc clairement que la menuiserie constitue un véritable business pour les togolais en terre ivoirienne. Au restant, ce métier se trouve concurrencer depuis quelques temps, par l’arrivée sur le marché ivoirien des meubles chinois de toutes sortes.



Atha ASSAN et Rachel Doubidji
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