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"Le placement de Sarkozy en garde à vue n’est pas surprenant"
Publié le mardi 27 mars 2018  |  DW Afrique


© Autre presse par DR
Nicolas Sarkozy, ex Président de la France


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Alors que l’ancien président français Nicolas Sarkozy entame une deuxième journée en garde à vue, Thomas Borrel, le porte-parole de l’ONG française Survie, livre son analyse.




L’ancien président français Nicolas Sarkozy (de 2007 à 2012) entame une deuxième journée en garde à vue en région parisienne, ce mercredi. Après une première journée de questions, il a quitté les policiers, dans la nuit de mardi à mercredi, avant de revenir au siège de l’office anticorruption à Nanterre près de Paris. Sa convocation qui n’étonne pas Thomas Borrel, le porte-parole de l’ONG française Survie, qui lutte contre la françafrique.

DW : Est-ce que ce placement en garde à vue vous a surpris ?

Thomas Borrel: Ça surprend parce que c’est une accélération de l’enquête. Mais par rapport à toutes les révélations faites déjà par les journalistes de Mediapart sur le financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy, sur les accusations de financement par la Libye , non ce n’est pas tout-à-fait une surprise puisque c’est ce qu’on attend de la justice.

DW : Mais ne pensez-vous pas, vous-même en tant que militant des droits de l’homme, qu’il s’agit d’un acharnement, puisqu’on a pas de preuves mais des soupçons simplement pour le moment ?


TB: Si les juges se sont lancés dans cette nouvelle étape de la mise en garde a vue d’un ancien président de la République, c’est qu’ils ont certainement des éléments particulièrement tangibles pour se le permettre. Parce qu’évidemment, ce n’est pas un acte anodin.

L’intervention militaire française pas concernée


DW : L’enquête actuelle porte sur des chefs de corruption active et passive, trafic d’influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux et blanchiment, complicité et recel de ces infractions. Ça fait quand-même beaucoup, non ?



TB: Ça fait beaucoup. L’enquête pourrait peut-être inclure certaines morts suspectes qui accompagnent ce dossier. On se souvient du ministre du pétrole libyen retrouvé mort en 2012 dans le Danube, avec un carnet qui consignait certains versements apparement fait à l’équipe de Sarkozy. Plus récemment il y a l’ancien directeur de cabinet de Kadhafi, Bechir Saleh, qui a été pris en embuscade, victime d’un guet-apens, alors qu’il s’appretait à répondre à des questions sur ces liens notamment avec Alexandre Djouhri, un intermédiaire sulfureux qui apparait dans ce ce dossier. Cette affaire n’ira pas jusqu’à la question de l’intervention militaire française en Libye en 2011 avec le renversement de Khadafi et toutes les conséquences qu’on connait dans la déstabilisation du Sahel.

DW : Donc vous n’établissez pas de lien de cause à effet entre l’assassinat de Kadhafi et cette affaire ?

TB: Ce n’est pas du tout ce que je dis, au contraire. Mais je dis que malheureusement, alors qu’il y a un lien politique très fort, le lien juridique ne pourra pas être établi, puisque l’intervention militaire, c’est une décision qu’a prise Nicolas Sarkozy en tant que président de la République. Il peut être éventuellement poursuivi pour "haute trahison", mais un ancien président de la République ne peut pas être poursuivi pour ce qu’il a fait en tant que président de la République. Donc l’intervention militaire en Libye, même s’il apparaissait qu’elle était liée à ces soupçons de financement de la campagne de Sarkozy par la Libye, échappera de toute manière au champ de compétence judiciaire.

Évolution de la Françafrique


DW : On sait que Nicolas Sarkozy était accusé, pendant qu’il était aux affaires, d’avoir influencé le travail des juges. Sous Emmanuel Macron, visiblement, le pouvoir judiciaire est de plus en plus libre ?


TB: Difficile de dire, on ne peut que se perdre en conjecture. De savoir est-ce que ce que les juges auraient fait la même chose sous un autre gouvernement. On va voir la suite et on verra si oui ou non il y a des interventions politiques dans le dossier dans un sens ou dans un autre. Mais pour l’instant ce sont des juges qui font leur travail et ça, il faut le saluer.

DW : Est-ce que vous pensez que c’est le début de la fin de la Françafrique, parce que ce n’est pas uniquement l’affaire de la Libye. À l’époque, Dominique De Villepin était aussi incriminé par l’avocat Robert Bourgi, Jacques Chirac aussi.

TB: Là-dessus il faut malheureusement s’entendre sur ce qu’on qualifie de Françafrique. La Françafrique d’aujourd’hui n’a rien à voir avec la Françafrique à l’époque de Jacques Foccart et la Françafrique d’aujourd’hui n’est pas forcément exactement la même que celle la plus sulfureuse des années 90.


Mécanismes institutionnels de la Françafrique



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