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Commerce : comment Dubaï est devenu un tremplin pour l’Afrique ?
Publié le mercredi 28 mars 2018  |  Jeune Afrique


© Autre presse par DR
Abu Dhabi,capital of United Arab Emirates


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Les atouts de la ville émiratie séduisent de plus en plus d’entreprises internationales. En quelques années, la ville est parvenue à s’imposer comme un véritable hub vers le continent.

Du haut du 44e étage de la tour où est installé le siège de Phoenix Global, Eklavya Chandra embrasse du regard une vue à couper le souffle sur le littoral de Dubaï et sa centaine de gratte-ciel ayant poussé comme des champignons en une dizaine d’années de folies immobilières. Phoenix Global, fondé en 2000 à Bangkok par Eklavya Chandra et trois autres associés indiens pour exporter du riz asiatique vers l’Afrique, a connu une croissance exponentielle ces dernières années. Et décidé de s’installer à Dubaï en 2015, d’où il a diversifié ses activités vers d’autres produits agricoles dont le sucre, les céréales, les semences et les produits maraîchers.


« À l’instar de nombreuses autres sociétés faisant des affaires sur l’axe Asie-Afrique, il nous est apparu nécessaire de nous rapprocher de nos clients du continent, grâce aux facilités de transport, de création d’entreprise et de recrutement existant ici », explique Eklavya Chandra, qui pilote les activités riz de Phoenix Global après avoir travaillé jadis pour le géant singapourien de l’agroalimentaire Olam au Gabon et en Ouganda.


Des revenus à 2 milliards de dollars

« Quand nous étions en Thaïlande, il nous fallait parfois prendre trois avions différents pour rallier l’Afrique, alors que d’ici la compagnie Emirates nous propose des vols directs et quotidiens pour la plupart des pays subsahariens dans lesquels nous travaillons », se réjouit Chandra, qui se rend aussi bien à Madagascar qu’au Bénin ou au Cameroun. L’ambitieux entrepreneur indien ne regrette pas le choix de la « perle du golfe Persique » : depuis son déménagement, le groupe a vu ses revenus passer de 1,2 à 2 milliards de dollars (1,67 milliard d’euros).


Le groupe américain d’ingénierie Emerson (15,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2016), qui travaille sur les procédés d’automatisation, notamment pour les industries pétrolière et minière, a quant à lui installé son bureau régional Afrique à Dubaï voilà maintenant sept ans.

Outre l’excellente desserte aérienne du continent par Emirates, Mounir Taleb, son patron Afrique, vante également la possibilité de composer depuis Dubaï des équipes de direction multiculturelles sans entrave administrative, ce qui est extrêmement difficile sur le continent.


« Nous pouvons disposer ici d’ingénieurs compétents, bien souvent trilingues anglais-arabe-­français, capables d’appuyer nos bureaux sur le terrain, prêts à travailler à des salaires compétitifs et pour lesquels le mode de vie occidental et libéral de Dubaï, bien différent de celui d’autres émirats ou États de la région, est attirant, », note le responsable libanais, pour lequel le Nigeria, l’Angola, l’Algérie, l’Égypte et l’Afrique du Sud constituent les principaux marchés. « La possibilité de regrouper en un même lieu les directions Afrique et Moyen-Orient permet également d’avoir une activité globale plus lissée, dans une zone politiquement très chahutée, mais aussi une taille critique avec des économies d’échelle sur les services supports comme l’informatique, les ressources humaines et surtout la logistique », poursuit Mounir Taleb.

Emerson a installé, à l’instar de nombreuses autres multinationales – telles que Sony, Samsung, Caterpillar, Renault-Nissan-Mitsubishi ou Daimler –, des entrepôts logistiques dont il est propriétaire à 100 % dans la zone franche du port de Jebel Ali, géré par DP World. « Dubaï est aussi devenu la tête de pont d’ingénierie des groupes pétroliers chinois qui veulent se faire une place sur le continent, comme Sinopec et CNPC, qui sont nos clients. Cela devient aussi un avantage de ce point de vue-là pour nouer des contacts avec eux pour des projets sur le continent», note Mounir Taleb.

Ashish Thakkar, figure emblématique des affaires

Le dynamisme des communautés indo-pakistanaises, présentes à la fois en Afrique de l’Est et à Dubaï, où elles ont bâti la ville et forment près de la moitié de la population, explique le tropisme africain originel de la ville émiratie. Les hommes d’affaires de la diaspora du sous-continent voient Dubaï comme une base économique naturelle où ils peuvent disposer de bons réseaux, à l’abri des soubresauts politiques des pays africains où ils se sont établis.


Figure des affaires bien connue ici, Ashish Thakkar en est un exemple emblématique. Issu d’une famille originaire du Gujarat implantée successivement en Ouganda puis au Rwanda, il a naturellement fondé son groupe Atlas Mara à Dubaï en se spécialisant dans le financement des PME d’import-export entre la ville émiratie et l’Afrique, notamment celles de la communauté indienne.

Mais pour Magdy El Zein, responsable local du cabinet Boyden, qui recrute des cadres dirigeants pour les multinationales implantées dans la ville émiratie, la place grandissante de Dubaï comme plaque tournante vers l’Afrique est surtout la conséquence de trois périodes successives d’investissements et de programmes.


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