Pour la première fois depuis son lancement à Lomé, la campagne de lutte contre la corruption initiée par l’Eglise évangélique presbytérienne du Togo (EEPT) et l’Eglise méthodiste du Togo (EMT) à travers leur service spécialisé, le Projet d’accompagnement œcuménique pour le Togo (PAOET), est portée vers les populations de l’intérieur du pays.
A l’occasion de la célébration de la Pâques ce dimanche, les fidèles des paroisses Afégamé de l’EEPT et de « la grâce » de Koeroma à Atakpamé (167 km au nord de Lomé), ont été sensibilisés sur ce phénomène.
« Nous sommes aujourd’hui le 1er avril qui se trouve être cette année, le jour de la résurrection de Jésus. Il est ressuscité d’entre les détritudes et la pourriture. Cela veut dire que son corps n’a pas été corrompu. La symbolique de la Pâques, nous l’associons à la symbolique de la lutte contre la corruption en ce sens que la corruption nous détruit et nous enterre dans la fosse. C’est l’équivalent de la mort physique, morale et spirituelle », a déclaré Dr Comlan Prosper Deh, coordinateur du PAOET.
Selon lui, c’est une obligation pour ces deux églises, compte tenu des valeurs qu’elles portent, de sensibiliser leurs fidèles, et au-delà d’eux, les populations sur le territoire entier, afin, dira le coordinateur du PAOET, qu’elles cessent d’adopter les attitudes qui favorisent la corruption.
Devant les fidèles des deux églises, les responsables du PAOET ont eu à décliner la définition de la corruption, ses différentes manifestations, ses causes et ses conséquences. Désormais, il n’est plus un secret pour ces initiés que les dessous de table ou les pots-de-vin, la fraude, l’extorsion de fonds, le tribut, la commission, le favoritisme ou le népotisme et le détournement de fonds sont à mettre au registre de la corruption.
Le pasteur Godson Lawson-Kpavuvu, un autre responsable du PAOET a sensibilisé les fidèles sur ce que dit la Bible sur la corruption. Matthieu 27 : 3-9 perçoit la corruption comme un péché ; le verset 8 du chapitre 23 du second livre de Moïse définit ce phénomène qui gangrène les sociétés et les empêche de se développer comme « l’ennemi de la vérité et de la justice » ; la corruption est un esclavage, selon les termes du verset 20 du chapitre 8 de Actes et Matthieu 27 :5 ne manque de rappeler aux chrétiens que la corruption tue.
«La corruption n’est pas une chose à encourager», a indiqué le pasteur de l’église méthodiste.
Pour atteindre la population dans son ensemble, le Projet d’accompagnement œcuménique pour le Togo (PAOET) fait produire chaque année dans le cadre de cette campagne de lutte contre la corruption qui est à sa troisième édition, 30.000 dépliants imprimés en français, en Ewe et en Kabyè (deux langues nationales les plus parlées) de façon à ce que, disent les responsables du projet, par effet de contagion, ceux qui sont sensibilisés, sensibilisent d’autres pour que de plus en plus de personnes soient conscientes.
Cette campagne de sensibilisation, à en croire les deux églises initiatrices, va atteindre toutes les paroisses sur l’étendue du territoire national.