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Carnet de voyage : Kparatao, un cimetière sous contrôle d’armes lourdes
Publié le jeudi 19 avril 2018  |  L'Alternative


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
1er meeting géant du PNP dans la capitale togolaise
Lomé, le 02 juillet 2017. Stade de football d`Agoè. 1er meeting géant du PNP dans la capitale togolaise. Cette formation appelle à la fin de toutes formes d`injustice sociale et politique au Togo, et promet incessamment une "véritable procession de pacifistes" pour dénoncer et amener les Togolais à mettre fin à ces maux. Tikpi ATCHADAM, leader du PNP, prône une nouvelle forme de discours politique au Togo.


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Malgré les risques que cela comporte, nous avons tenu à nous rendre, ce samedi 14 avril 2018, dans cette partie du Togo, village natal de TikpiAtchadam, où aucune contestation du pouvoir de Faure Gnassingbé n’est plus permise aujourd’hui. Il faut avoir visité ce village pour comprendre la raison pour laquelle les gens ont préféré le laisser pour se refugier dans les villes et villages environnants.


Ce qui frappe un étranger lorsqu’il entre dans une ville ou un village, c’est l’accueil des habitants, leur mode de vie et tout ce qui peut se lire sur leur visage. Mais à Kparatao, rien de tout cela. A part le silence sépulcral tombé sur ce village depuis quelques mois, synonyme d’absence de chaleur humaine, ce sont les bruits des jeeps militaires et des chars qui accueillent.

Quelques femmes et enfants qui, apparemment n’ont nulle part où aller, traînent les pas dans le village, donnant l’impression de se soumettre totalement et entièrement aux militaires. Ces derniers ne cessent leur ronde dans les coins et recoins du village. Même les animaux semblent ne pas désirer cet endroit où à la moindre chose, on peut se faire faucher par une balle.

Il faut être psychologiquement fort pour supporter les regards que jettent ces militaires à toute personne qui entre dans le village, même pour une simple traversée pour se rendre à Tchamba, par exemple. Dans notre véhicule, nous apercevions ces militaires armés jusqu’aux dents, nous jeter des regards interrogateurs mais menaçants du milieu des maisons et cases vides. On peut comprendre leur réaction, puisque c’est rare d’y voir passer des véhicules ces derniers temps.

A la sortie du village en allant vers Tchamba, un barrage militaire est érigé sur la voie. Une fouille systématique s’opère à ce niveau. Les motocyclistes sont obligés de mettre pieds à terre. Les véhicules se font fouiller avant de continuer la route. « Bonjour Monsieur ! Vous avez la caméra, vous êtes journaliste ? », a demandé un militaire, arme au poing, à notre caméraman. « Non, je suis caméraman», a répondu ce dernier. « Caméraman simple ? », a repris le militaire. « Oui », a confirmé mon collègue. « Vous pouvez passer ! », a-t-il fini par nous ordonner.

Pendant ce temps, j’observais cette conversation, assis devant le véhicule. Et si ce militaire savait que c’est moi le journaliste ? Me demandais-je. Je continuais à mener ma réflexion lorsque nous nous éloignions du barrage et de ce militaire qui devenait trop curieux à mon avis.

Mais nos inquiétudes ne s’étaient pas calmées, puisqu’à environ deux kilomètres de là, nous croisions encore une jeep remplie de militaires lourdement armés. Il faut que nous sortions vite de cette merde, disais-je à l’intérieur de moi, surtout que nous venions d’avoir l’information selon laquelle les affrontements ont commencé à Sokodé. Parce que les jeunes tenaient à faire la manifestation programmée par la Coalition des 14 partis de l’opposition.
Kparatao est aujourd’hui une ville fantôme. Reste à savoir si les militaires qui l’ont assiégée et y circulent comme dans un champ de bataille, sont fiers d’être les seuls sur ce désert.

« TikpiAtchadam n’est pas encore président de la République et ils sécurisent son village natal comme ça. Quelle sera la situation lorsqu’il deviendra président ? », ironisait notre chauffeur.

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