Les principaux partis d’opposition du Togo ont finalement déposé des listes de candidats aux élections législatives après avoir annoncé début juin ne pas souhaiter participer à un scrutin dont ils critiquaient l’organisation.
Les principaux partis d’opposition du Togo ont finalement déposé des listes de candidats aux élections législatives après avoir annoncé début juin ne pas souhaiter participer à un scrutin dont ils critiquaient l’organisation, a déclaré jeudi une de leurs représentantes.
"La coalition Arc-en-ciel et le collectif Sauvons le Togo (CST) ont déposé leurs dossiers mercredi soir, suite aux discussions qui se sont déroulées le week-end dernier entre des acteurs de l’opposition et le pouvoir", a annoncé à l’AFP Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, présidente de la coalition Arc-en-ciel.
Ces deux formations, qui rassemblent les principaux partis d’opposition, avaient déclaré le 5 juin ne pas souhaiter prendre part à ces élections, qui auront lieu le 21 juillet, si certaines réformes n’étaient pas engagées au préalable. Le dépôt des dossiers de candidature a été clôturé mercredi à minuit.
Selon Mme Kafui Adjamagbo-Johnson, les collectifs d’opposition ont constaté une "volonté d’écouter" de la part du gouvernement, et ils ont obtenu gain de cause notamment sur la libération mardi de dix de leurs membres inculpés dans l’affaire des incendies de marchés.
"Mais les discussions se poursuivent car il reste encore des responsables de l’opposition en détention, alors qu’ils sont candidats sur nos listes", a-t-elle ajouté.
Au total, 35 personnes, des opposants pour la plupart, avaient été inculpées dans l’affaire de l’incendie de deux marchés, en janvier. Parmi les militants toujours détenus, figurent Abass Kaboua, le président du Mouvement des Républicains Centristes (MRC) et Gérard Adja, vice-président de l’Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS).
Selon un responsable de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), le CST et la coalition "Arc-en-ciel" ont présenté chacun une liste regroupant plusieurs partis.
D’autres petits partis d’opposition et des candidats indépendants ont également déposé des dossiers, a-t-il déclaré sous couvert d’anonymat, n’étant pas habilité à s’exprimer avant l’annonce officielle des listes par la Céni, prévu plus tard jeudi.
Au total 91 sièges sont à pourvoir contre 81 dans l’actuel Parlement, à la suite d’un redécoupage électoral.
Le CST a manifesté plusieurs fois ces derniers mois, à Lomé, pour réclamer des réformes avant la tenue du scrutin, notamment la recomposition de la Céni, l’adoption d’un nouveau code électoral et la limitation du nombre de mandats présidentiels, non prévue par la Constitution.
Le Togo a été dirigé d’une main de fer par le général Gnassingbé Eyadéma de 1967 à sa mort en 2005. Porté au pouvoir par l’armée, son fils Faure Gnassingbé lui a succédé en 2005. Il a remporté en 2005 puis 2010 des scrutins présidentiels dont les résultats ont été contestés par l’opposition.