À l'occasion de la remise de son prix à Kigali, la lauréate du Prix Mo Ibrahim pour la bonne gouvernance répond aux questions de la DW.
DW: Est-ce que vous diriez que vous êtes entièrement satisfaite de tout que vous avez accompli?
Ellen Johnson Sirleaf: Je suis très contente de ce qu'on a réussi à faire, tenant compte de la situation complexe et difficile face à laquelle on s'est trouvé. Nous ne sommes pas au maximum de notre potentiel et on aurait dû être capable de faire plus.
Mais il faut tout voir dans le contexte : notre peuple a vécu dans la pauvreté pendant si longtemps, il a vécu la violence. Il est difficile d'obtenir la participation, le soutien et le patriotisme qui sont nécessaires pour réussir tout ce que nous avions à faire.
DW: Vous avez reçu le prix Mo Ibrahim, mais le prix est entre autres destiné à combattre la corruption, ce qui n'a pas été entièrement pris en main au Liberia...
EJS: La corruption a bien sûr été ciblée au Liberia, dans la mesure du possible, vu que la corruption s'est installée au cœur de la société et est devenue une part de la vie quotidienne. Le seul moyen de survivre pour la population était la malhonnêteté. Ce que nous avons fait en premier, c'est d'en faire un sujet de discussion. C'est comme ça que les médias l'ont abordé, comme ça que la société civile s'en est emparé.
Nous utilisons tous les moyens de prevention qui sont à notre disposition pour combattre la corruption de manière durable. Ceci signifiait instaurer des institutions intègres, instaurer les bonnes lois, s'assurer que les gens soient au courant, licencier des personnes qui détournent des fonds publics.
Nous n'avons pas été assez rigoureux quant à la punition d'infractions. Ceci aurait demandé beaucoup plus de soutien et de participation des institutions comme les cours de justice. Mais nous sommes confiants sur le fait que les mesures que nous avons mises en place sont durables.
DW: Vous avez été critiquée pour avoir favorisé vos fils dans la politique. Que répondez-vous à ces reproches ?
EJS: Je ne m'excuse pas. J'ai fait ce que j'avais à faire dans ces circonstances et je ne suis pas la seule, ni en Afrique, ni dans le monde. Nous avions besoin de savoir-faire, nous les avions à notre disposition, nous l'avons utilisé. Cela n'a pas eu d'impact sur ce qu'on a fait, ni sur l'inclusion de personnes en provenance de toute la société et tous les partis. ... suite de l'article sur Autre presse