Le 19 avril dernier, le chanteur et guitariste Arsène Duevi était sur la scène du festival Atlantic Music Expo à Praia au Cap-Vert. Originaire du Togo, l'artiste vit en Italie. Surnommé « le maestro shaman », l'homme aux idées douces mais militantes charme par sa voix exceptionnelle et envoûtante. Son regard sur le continent africain est emprunt de la nostalgie de ceux qui ont été obligés de partir.
De notre correspondant, Guillaume Thibault
Quand il chante, Arsène Duevi fait entendre sa terre, sa mère, ses racines. Si le talent est là, Arsène Duevi a travaillé. La guitare, la basse, sa voix résonnent comme les percussions de son Togo natal. « Que ce soit la tristesse, la joie, la souffrance, le courage… La musique doit nous aider à vivre nos émotions jusqu’au fond. Et pas seulement ça. Elle doit nous aider aussi à nous rapprocher et à ne pas perdre nos racines. »
Arsène Duevi aime citer les anciens, et notamment son père. Sans agressivité, son regard sur le continent ressemble à sa musique : « Et dans mon pays en particulier, tout le monde le sait, il y a une situation de cinquantenaires [Le régime cinquantenaire des Gnassingbé, NDLR]. Et il faut vraiment aimer l’Afrique. Lui vouloir du bien. Mais concrètement, pas seulement avec les parents. »
Sur scène, Arsène Duevi joue avec sa voix, la double, ajoute des couches. La transe, si dure à trouver, est instantanée. Belle. A savourer.