Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Diplomatie
Article




  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Diplomatie

Macron et l’Afrique (3/5): les ratés de la politique migratoire
Publié le mercredi 9 mai 2018  |  RFI


© AFP par LUDOVIC MARIN
Conférence de presse du Président Français Emmanuel Macron à la résidence de l`ambassadeur de France en marge du 5ème sommet UA-UE à Abidjan
Mercredi 29 novembre 2017. Conférence de presse à la résidence de l`ambassadeur de France en marge du 5ème sommet Union africaine - Union européenne (UA-UE) à Abidjan


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier


Un an après son entrée à l’Elysée, quel bilan tirer de la politique d’Emmanuel Macron à destination de l’Afrique ? Tout au long de la semaine, RFI se penche sur la question. Retrouvez jusqu’à vendredi sur notre site un article sur le sujet. Aujourd’hui, place à la politique migratoire menée par l’exécutif. Une politique qui inquiète au sein même de la Macronie.

«Je vais être très honnête, j’ai les boules ! » En cette matinée du 24 avril, la journaliste Liz Gomis, membre du conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA) a du mal à contenir sa colère. L’objet de son courroux ? Le vote, la veille au soir, de la loi asile et immigration par l’Assemblée nationale en première lecture. « Ca m’attriste profondément », confie-t-elle après avoir dénoncé un texte beaucoup trop ferme à ses yeux à l’égard des migrants.

En cause notamment : l’allongement de la durée maximale de rétention pour les immigrés en attente d’expulsion (de 45 à 90 jours) et la réduction du délai d’appel pour les déboutés. De nouvelles dispositions qui font l’objet de vives critiques au sein même de la majorité. Quatorze élus du parti présidentiel (LREM) se sont ainsi abstenus de voter la loi. Parmi eux, la députée Sonia Krimi, native de Tunis. Nadia Essayan, élue du MoDem (une composante de la majorité) a, elle, voté contre. « Née réfugiée » en Côte d’Ivoire, cette députée a dit « regretter que la position des grandes associations humanitaires n’ait pas été écoutée ».

Une politique au centre des critiques

Associations et partis de gauche dénoncent depuis des mois la politique migratoire du gouvernement. Avant le vote de la loi asile et immigration, une circulaire prise en décembre par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, avait mis le feu aux poudres. Celle-ci entendait organiser le recensement des migrants dans les hébergements d’urgence. Les associations condamnent alors la volonté de « tri » du gouvernement entre migrants économiques et politiques. « Après les centres d'hébergement d'urgence, les forces de l'ordre visiteront-elles demain les hôpitaux, les dispensaires, les écoles ? », s’interrogent en janvier plusieurs intellectuels et syndicalistes dans une lettre ouverte publiée par Le Monde.

Parmi eux, un soutien affiché du président, l’ancien Premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou et actuel président du think thank Terra Nova. Ces cinq signataires condamnent, dans ce texte à charge, une politique n’ayant « de cesse de faire baisser la demande d’asile » en « cherchant à dissuader les candidats de venir sur notre sol ». Une ligne, jugent-ils, « en rupture avec l’humanisme que vous prônez », en semant « le poison du doute ».

La politique migratoire menée par Paris au Sahel suscite également doutes et inquiétudes. « Je pense qu’Emmanuel Macron rêvait d’installer des camps qui ne voulaient pas dire leurs noms, avance le journaliste Antoine Glaser, mais qui étaient quand même des camps de sélection des migrants dans des pays comme le Niger ». En juillet dernier, le président français annonce la création de hotspots dans la région, avant de devoir rétropédaler. L’explication ? Le Niger et le Tchad ont mis leur véto, de crainte que cela ne provoque un appel d’air. Du coup, Paris opte pour des missions d’identification sur place. L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) travaillera à partir des listes établies par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR). L’objectif affiché ? Permettre la réinstallation de réfugiés africains sur le sol français.

Pour l’heure, deux de ces missions se sont déplacées au Niger et une au Tchad. Pour seulement quelques centaines de personnes accueillies. Le but : faire venir 3 000 réfugiés en provenance de ces deux pays d’ici fin 2019. Un chiffre jugé trop faible par Bénédicte Jeannerod, la directrice France de l’ONG Human Rights Watch. Cette dernière voit cependant cette initiative d’un bon œil. A condition que ce programme n’empêche pas les demandeurs d’asile qui le souhaitent de déposer directement leur demande sur le sol européen.


La France suspectée de traiter avec le Soudan

Autre axe de la politique française dans la région : la lutte contre l’immigration clandestine. Paris travaille aujourd’hui à une meilleure coopération entre les pays de la zone. « Depuis plusieurs mois, les capitales des pays d’origine sont dotées d’officiers de police judiciaire qui travaillent sur ces trafics à une échelle régionale, explique-t-on dans l’entourage du chef de l’Etat. Le partage de l’information doit mener à des opérations de démantèlement des réseaux. Ça commence à produire des effets notamment au Sénégal où des opérations contre des têtes de réseaux ont pu être menées. » Mais ce type de politique ne risque-t-il pas de déstabiliser une partie de la région ?
... suite de l'article sur RFI


 Commentaires