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[La tribune du Père Kaboré]: Du Franc des Colonies Françaises d’Afrique (Fcfa) au Franc de la Communauté Financière Africaine (Fcfa) : discontinuité ou continuité ? (3)

Publié le mercredi 23 mai 2018  |  La Croix Afrique
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© Autre presse
Des billets de franc cfa
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Le Père François Pazisnewende Kaboré est religieux jésuite et économiste.
Chaque mois, La Croix Africa publie sa tribune sur une question liée à l’économie en Afrique.
Notre première tribune a fait le constat qu’il ne souffre d’aucun de doute que le franc cfa est d’origine coloniale, puisqu’il s’agit d’un fait historique.

Ensuite, la seconde tribune a présenté la gouvernance financière du franc cfa et discuté sa capacité à remplir les trois rôles traditionnels dévolus à toute monnaie souveraine. Il en ressort que la participation de représentants de pays non nombres de la zone cfa à ses instances de décision sort de l’ordinaire. Quant aux rôles traditionnelles d’une monnaie, les données empiriques comparées de six pays de l’Afrique de l’ouest suggèrent que les pays de la zone cfa font l’expérience de taux d’inflation mieux contrôlé que leurs homologues n’appartenant pas à la zone cfa.


Cependant concluions-nous : « le but de la politique monétaire n’est pas en soi la stabilité des prix, qui demeure un objectif intermédiaire. L’objectif ultime est la croissance économique et la prospérité ? »

La présente tribune (la dernière concernant le franc cfa) part d’une analyse comparée du taux de croissance économique des même six pays de l’Afrique de l’Ouest pour vérifier la capacité du franc cfa à assurer la prospérité des citoyens qui l’ont en partage, au-delà de la simple stabilité des prix.


But de la politique monétaire et rôles de la monnaie dans une économie


Tout pays utilise deux types de politiques économiques pour assurer la prospérité de son pays et de ses citoyens : la politique fiscale et la politique monétaire. En choisissant d’avoir une monnaie commune, chacun des pays membres de l’UEMOA a opté de renoncer à avoir sa propre politique monétaire au profit de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), ce qui en soi n’est pas une aberration économique.

Là où se pose quelque question est le fait de choisir d’avoir un régime de change fixe avec le franc français et maintenant avec l’euro. De par le passé, la banque de France et, aujourd’hui, la Banque Centrale Européenne (BCE) conduisent leur politique monétaire en vue de la stabilité des prix (contrôle de l’inflation), respectivement en France et dans la zone euro. En ayant un régime de change fixe avec le franc français, puis avec l’euro, la politique monétaire de l’UEMOA s’apparente à un wagon accroché au moteur français et européen ? L’UEMOA et la France (et maintenant la zone euro) ont-elles les mêmes objectifs monétaires de développement ? Il serait sans doute assez difficile d’y répondre par l’affirmative.



Le franc cfa à l’épreuve de la réalité

Le graphe ci-dessous montre l’évolution de la croissance économique dans les six pays susmentionnés. Quoique sa croissance économique soit erratique, le Nigéria est le pays avec une croissance économique qui se détache positivement du lot, surtout à la fin de la période d’étude 2005). La Côte d’Ivoire est à l’opposé, le pays avec la plus faible croissance et cela s’observe sur une période de 20 ans de 1985 à 2005. En revanche, le Ghana est le pays avec la croissance la moins volatile.
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