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Le Togo et ses lois : Relever le défi de l’insalubrité/Le Gouvernement opte pour les amendes forfaitaires. Et après ?

Publié le jeudi 24 mai 2018  |  Le Combat du Peuple
Inondations
© aLome.com par Edem Gadegbeku et Jacques Tchako
Inondations dans plusieurs quartiers de Lomé après la pluie du 26 février
Lomé, le 26 février 2018. Inondations dans plusieurs quartiers de Lomé après la pluie de la matinée.
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L’ampleur vertigineuse que prend l’insalubrité publique au Togo interpelle autant les dirigeants que les citoyens. Il nous a été donné de déplorer, à maintes reprises, d’une part, le laxisme du Gouvernement face à la pollution de l’environnement et d’autre part, l’incivisme récurrent des populations qui tendent à se comporter comme si elles n’ont aucun rôle à jouer pour mettre fin, un tant soit peu, à l’insalubrité publique qui prévaut dans nos villes et campagnes.


Même si nous pouvons féliciter les actions citoyennes menées dans le sens de la protection et de l’entretien de notre cadre de vie par certaines ONG et par le Gouvernement, force est de reconnaître que beaucoup reste encore à faire pour redonner à notre capitale sa lueur d’antan.

Le droit à un environnement sain faisant partie des droits fondamentaux de l’Homme, il revient à l’Etat et aux citoyens de communier leurs efforts et de s’engager pour entretenir la propreté et la salubrité de tout ce qui nous entoure.

Au Togo, le foisonnement et la prolifération des ordures de toutes sortes et des déchets plastiques non recommandables, identifiés par les institutions internationales comme l’une des causes du réchauffement climatique et des inondations, ne sont que tristement réels au quotidien.

Cette pollution est d’autant accrue dans certains quartiers de la capitale et ses périphéries à tel point qu’il est permis de se demander si l’Etat a démissionné dans ces zones. Les entreprises de collecte et de traitement des déchets solides peinent à prendre véritablement de l’envol faute de moyens subséquents. C’est dans ce contexte que le Gouvernement vient taper du poing sur la table par un arrêté portant tarification des amendes perçues par la Direction de l’Hygiène et de l’Assainissement publié le 09 mars 2018.

Il s’agit d’un arrêté qui, selon son intitulé, porte tarification des amendes forfaitaires à percevoir au titre des infractions de toutes sortes contribuant à la dégradation de l’environnement. Selon les indications retrouvées dans cet arrêté, les amendes infligées aux contrevenants varient en fonction de la nature de l’infraction commise de 5 000 F à 1 000 000 F CFA.


La première question qui se pose est de savoir à quoi servirait-il de prendre des mesures d’interdiction à l’endroit des résidents d’un milieu, des usagers de la voie publique et des responsables d’établissements commerciaux si ces mesures ne peuvent concrètement porter leurs fruits.

Il fallait donc remédier à ce vide et d’aucuns sont portés à croire que cet arrêté donnerait désormais plein pouvoir aux agents chargés de veiller au respect des normes d’hygiène et d’assainissement interpellés de plus en plus ces temps-ci, pour sanctionner les usagers pris en flagrant délit de dégradation de l’environnement. Nous osons croire qu’il ne s’agira pas d’un simple effet d’annonce à l’instar d’autres mesures et lois précédemment votées au Togo parce que sans une police municipale, on voit mal comment sortir de ce guêpier.

Si l’on considère le fait que l’homme est au centre de l’insalubrité, il urge de renforcer les actions d’information et de formation, de réglementation et de contrôle pour amener les usagers et propriétaires d’habitations à l’adoption de bonnes pratiques en matière de respect et de protection de l’environnement.


Le constat a été établi que le respect des règles élémentaires d’hygiène est perçu par certains citoyens comme un frein à leur liberté d’agir. Ce manque de savoir-vivre les amène à adopter le plus souvent des comportements à l’encontre du cadre de vie où ils évoluent. Des comportements favorisés, d’une part, par un manque de prise de conscience des conséquences de leurs actes et d’autre part, par l’inefficacité des contrôles des agents d’hygiène et d’assainissement et surtout des amendes forfaitaires non appliquées.

Dans le sens d’un changement véritable des comportements, la mesure la plus appropriée est le renforcement des opérations de contrôles efficaces, avec une pleine application de la règlementation relative aux amendes forfaitaires.

Or, à quoi assistons-nous dans la plupart des cas ? Lorsque les agents d’hygiène sont interpellés pour accomplir leur mission, ils se plaignent du manque de moyens et c’est au plaignant de faire diligence pour avoir gain de cause. Des fois, les agents qui, par l’impossible, font le déplacement sur les lieux où des plaintes ont été signalées, passent à côté de leur véritable mission de protection de l’environnement en retournant dormir sur leurs lauriers. A ce propos, le Gouvernement est appelé à mettre les ressources matérielles et humaines conséquentes pour faire régner l’ordre parce qu’il ne servirait à rien de faire une loi sans mettre en œuvre les moyens pour son application.


Néanmoins, en attendant de mettre fin à toutes ces anomalies qui contribuent à la persistance de l’insalubrité, les populations sont conviées à accompagner l’Etat dans sa politique de protection de l’environnement parce qu’en définitive, la destruction de la nature affecte, au-delà des victimes directes, toute la nation. Les citoyens doivent un respect strict aux règles élémentaires de salubrité, car cela constitue le socle même de la pérennité de l’environnement.

Avec les conséquences désastreuses et dramatiques du réchauffement climatique notamment la montée des océans, les sécheresses arides, les inondations et autres catastrophes naturelles dont la plus grande partie proviennent, certes, de l’émission des gaz à effet de serre, mais aussi du manque d’égard à l’environnement, il y a désormais lieu d’agir pour un changement de comportements, c’est-à-dire promouvoir les bonnes pratiques en matière de salubrité publique. Point besoin d’être sanctionné pour ce faire.

A toutes fins utiles, nous publions l’arrêté portant tarification des amendes perçues par la Direction de l’hygiène et de l’assainissement tout en souhaitant son application effective dans les jours à venir.

Julles


... suite de l'article sur Le Combat du Peuple

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