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Le Togo à la croisée des chemins : L’astuce du dialogue/La Coalition, ministère de la Parole et de la Manipulation

Publié le jeudi 24 mai 2018  |  Le Combat du Peuple
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© aLome.com par Edem Gadegbeku et Parfait
La manifestation de l`opposition campe à Deckon
Lomé, le 07 septembre 2017. Au lieu du "Bas Fonds du Collège Saint Joseph", la manifestation de la coalition de l`Opposition chute à Deckon, carrefour commercial, contre toute attente.
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Si on posait aujourd’hui la question de savoir, quel sera le résultat du dialogue politique au Togo, bien malin celui qui peut trouver la réponse juste. A moins d’avoir le don de lire dans une boule de cristal, personne ne saurait résoudre l’équation. Et pour cause. L’une des parties se fourvoie dans sa vision.

L’opposition togolaise, aujourd’hui prise en otage par la coalition des 14 partis, tourne à vide. La coalition elle-même est devenue un ministère de la parole et de la manipulation.

Depuis le 19 Août 2017, le mot alternance a été galvaudé sous toutes les coutures. On voulait la démission immédiate du Président Faure GNASSINGBE. On a fini par se rendre à l’évidence pour mieux se pourvoir en exigeant son renoncement à se présenter en 2020. Et pour atteindre cette finalité, l’opposition a accepté d’aller au dialogue. C’est là que se situe l’astuce. Se servir du dialogue pour contraindre Faure à faire ce qui paraît impossible à obtenir par les urnes. C’est suicidaire fondamentalement incohérent et inconséquent puisque le rapport de forces n’est pas en faveur de la coalition.


Depuis le blocage observé ces derniers temps, tout le monde s’interroge sur ce que nous réserve l’avenir.

C’est sur ces entrefaites que M. Jean-Pierre FABRE, chef de file de l’opposition, accorde une interview au journal la Manchette dans son édition N° 014 du mercredi 25 Avril 2018.

A la question qui lui a été posée sur ce que la CEDEAO demande aux facilitateurs du dialogue togolais à savoir :

« La manchette : Les présidents ouest-africains ont aussi demandé aux facilitateurs de leur proposer des recommandations au prochain sommet en juin 2018. Que fera la coalition si les chefs d’Etat vous imposent des solutions à la crise togolaise comme ils l’ont récemment fait pour la Guinée-Bissau ?

J-P FABRE : Nous souhaitons sincèrement que la CEDEAO aide au règlement de la crise togolaise. Ceci étant, les situations du Togo et de la Guinée Bissau, sont différentes. La gravité du drame que vit le Peuple togolais, dont certains ne mesurent pas toujours assez l’ampleur, l’oblige à une grande vigilance. Il ne saurait en conséquence s’accommoder de quelque recommandation que ce soit, qui ne tiendrait pas compte de ses aspirations profondes.

Il serait alors à craindre que pareilles recommandations ne donnent lieu qu’à de gigantesques manifestations de rejet. Ainsi, les populations togolaises opposeront-elles toujours un refus catégorique à toute proposition ou recommandation qui tendrait à imposer la candidature du Chef de l’Etat sortant, pour un 4ème mandat présidentiel.

La position des populations togolaises, portée par la coalition, qui veut que Faure Gnassingbé ne puisse pas participer à la prochaine élection présidentielle, ne relève pas d’un caprice. Faure GNASSINGBE qui a rusé pendant douze ans pour échapper à la mise en œuvre des réformes prescrites par l’Accord de Politique Global (APG), ne peut pas décemment aujourd’hui, en prétendant vouloir enfin l’application de l’APG, et se soumettre aux réformes, faire table rase des mandats indûment exécutés, pendant toute la période de son refus et de son entêtement. Il ne saurait se prévaloir de sa propre turpitude.

Nous espérons donc que la Commission ne se risquerait pas à aller dans un sens contraire. Les aspirations des populations togolaises, comportent également l’ouverture d’une période de transition politique avec, notamment, la mise en place d’un gouvernement et d’un parlement de transition, chargés de parachever les réformes institutionnelles, constitutionnelles et électorales et d’organiser les prochaines élections générales (locales, législatives et présidentielles).

Les recommandations de la Commission de la CEDEAO devraient, pour un règlement juste et équitable de la crise, prendre en considération tous ces éléments ».

En guise de commentaire, il faut retenir que dans son entendement, M. FABRE veut se servir du dialogue pour créer une situation d’exception en mettant entre parenthèse toutes les institutions de la République y compris la Constitution. Bref, il veut bloquer le fonctionnement normal de l’Etat, créer une transition, reformer la constitution à sa guise et organiser de nouvelles élections pour parvenir à l’alternance. Exactement comme ce qui s’était passé en 1991 avec la Conférence Nationale. C’est tout simplement ubuesque. Il n’y a rien de comparable entre 1991 et 2018 parce que le Togo n’est pas dans une posture révolutionnaire. C’est irresponsable et ahurissant de croire qu’il faut revenir, 27 ans après, à la case départ au moment où le Togo a engrangé des succès sur plusieurs plans et que l’espérance renaît.

Pour notre part, nous avons toujours affirmé que l’alternance politique au Togo sera possible dès que les conditions idoines seront réunies. Actuellement, nous en sommes loin. Il faut dire que la coalition n’a même pas qualité à poser une telle exigence dans de pareilles circonstances.

Nous devons repenser notre façon de voir les choses. Nous ne devons pas penser au-delà de ce que nous savons réellement. Car, le vide tient le milieu entre le néant et la matière. En l’espèce, le vide, c’est bien Jean-Pierre FABRE.

Le paradoxe togolais, c’est qu’on parle de la dictature et des difficultés dans notre pays. Or, la dictature togolaise n’a pas de dictateur.

Quand on nourrit l’ambition de changer le monde, il faut changer soi-même. FABRE doit s’inspirer de cet enseignement de Gandhi. Car, les Togolais sympathisants de l’opposition et les Togolais qui soutiennent le pouvoir sont les deux parties d’un même PEUPLE.

Nous n’avons pas besoin de sortir de la légalité, de remettre tout à plat pour faire plaisir à ceux qui cherchent, par tous les moyens, à arracher le pouvoir pour satisfaire leur égo.

Ce schéma est passéiste et suicidaire pour notre pays parce que les messages de haine véhiculés sur les réseaux sociaux ne reflètent pas la réalité de la situation qui prévaut sur le terrain.

S’agissant des manifestations de rues et des polémiques autour des itinéraires, nous devons savoir que chaque Etat a le droit sinon l’obligation de protéger ses citoyens appartenant à toutes les minorités, au nom du droit naturel. Ceux qui se plaignent des tracasseries causées par les militants de l’opposition au moment des marches et qui n’arrivent pas à vaquer à leurs activités ont aussi le droit d’être entendus.

Nous devons éviter de créer des désagréments à nos autres compatriotes qui ne sont pas dans les mêmes dispositions d’esprit que nous. Etre à l’écoute des autres, c’est faire preuve de patriotisme et de citoyenneté.

Vouloir se servir du dialogue pour mettre toutes les Institutions de la République à terre est une vision politique malsaine. La stratégie d’entrave au développement économique à des fins politiques est criminelle.

Nous devons cesser de fantasmer et revenir à terre pour poser les problèmes dans leur dimension réelle.

Ceux qui comptent, par ailleurs, sur les réseaux sociaux pour parvenir à leurs fins doivent savoir que les réseaux sociaux ne peuvent pas être indéfiniment des espaces hors zone. Bientôt, tout ce qui est publié au Togo doit répondre aux lois togolaises parce que les réseaux sociaux doivent être réglementés pour éviter la confusion, la désinformation et la manipulation de l’opinion à des fins insurrectionnelles.



Rodrigue

... suite de l'article sur Le Combat du Peuple

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