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Marché baissier de la noix de cajou, mais la transformation pourrait doubler en Afrique

Publié le vendredi 25 mai 2018  |  Commod Africa
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchako
Le Salon International de l`Agroalimentaire de Lomé (SIALO) a connu sa 6ème édition
Lomé, du 05 au 10 octobre 2017. Site du CETEF. Le Salon International de l`Agroalimentaire de Lomé (SIALO) a connu sa 6ème édition. On notera une décrue de l`affluence lors de cette édition 2017, mais les organisateurs poursuivent leurs innovations. Ainsi, SIALO 2017 a été couplé à la "3ème Exposition de l`emballage et du packaging".
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Le marché de la noix de cajou est agité en ce moment, surtout chez le premier producteur et exportateur mondial, la Côte d’Ivoire. Plusieurs articles de presse font état de prix bas, de qualité moindre, de files d'attente de camions dans les ports, etc. Explications de Pierre Ricau, Agro Markets Analyst de N'Kalô Service, recueillies par CommodAfrica.


La demande est calme et l’offre abondante en noix de cajou brutes

La qualité est un peu moins bonne en Côte d’Ivoire et au Ghana, en raison en partie des fortes pluies qui se sont abattues dans ces deux pays en mars-avril, mais surtout si la demande est correcte, elle est calme.

Pourquoi ? Essentiellement car l’Inde et le Vietnam ont eu de bonnes récoltes localement et ils ont démarré la campagne 2018 avec des stocks résiduels de la campagne précédente élevés. Pierre Ricau les estime à au moins 200 000 tonnes. Les importateurs sont donc tranquilles et progressivement la balance penche en défaveur des producteurs.

Après trois campagnes haussières, les producteurs ont démarré la campagne 2018 avec une attitude très spéculative. «Beaucoup de producteurs ont stocké la plus grosse partie de leur récolte et maintenant depuis deux à trois semaines ils commencent tous à avoir peur et cherchent à vendre. Cela fait chuter les prix locaux car les vendeurs sont plus nombreux que les acheteurs ».

Une situation difficile propre à la Côte d’Ivoire


En Côte d’Ivoire, la situation s’est complexifiée avec la mise en œuvre d’une politique incitative pour développer la transformation. «Cette année, la Côte d’Ivoire a augmenté la taxe sur les exportations de noix brutes et en même temps, elle a mis en place une procédure selon laquelle un exportateur est obligé de faire une offre de vente aux transformateurs avant d’exporter. Normalement, les exportateurs doivent réserver 15% des volumes exportés aux transformateurs. Ainsi quand ils veulent exporter par exemple 1000 tonnes, ils doivent mettre aux enchères 150 tonnes pour les transformateurs.

Il y a un certain délai pour la réponse. Tout cela freine énormément les exportations de la Côte d’ivoire car la procédure est plus longue sans compter la taxe. Etant dans une campagne baissière, la baisse a été multipliée par deux en Côte d’Ivoire» souligne Pierre Ricau. Il y a deux semaines, les acheteurs payaient encore le prix minimum, soit FCFA 500 le kilo, aujourd’hui le prix se situe entre FCFA 350- FCFA 400 le kilo. « Ce sont des prix corrects pour le cajou mais ils sont bien plus bas que ce que les producteurs avaient l’habitude de recevoir ces trois dernières années ».

La conjoncture n’est pas la même dans les autres pays de la sous-région même si dans tous les pays les prix ont baissé par rapport à la campagne précédente. Au Burkina Faso et au Nigeria, les prix baissent mais la chute n’est pas brutale et les producteurs ont réussi à vendre la majorité de leur production avant la baisse. En outre, au Nigeria, le prix se situe aujourd’hui autour de FCFA 600 le kilo.

En Guinée Bissau, on va au devant de gros problèmes, le gouvernement ayant fixé un prix minimum très élevé - FCFA 1000 – et certains politiques, dont le ministre de l’Agriculture, incitent les producteurs à ne pas vendre en dessous du prix minimum. En ce moment, les achats se font à FCFA 700 pour la bonne qualité mais cela ne va pas rester car l’offre est abondante.

En Gambie et au Sénégal, les prix commencent à baisser mais demeurent élevés, autour de FCFA 600, FCFA 700 voir FCFA 800 le kilo. Toutefois, remarque Pierre Ricau, il est possible que dans deux à trois semaines, les prix tombent en dessous des FCFA 500 partout en raison de l’abondance des noix de cajou. Ce qui est certain, c’est que la campagne sera très étalée avec des exportations jusqu’au mois de septembre.

La transformation pourrait être gagnante

La situation est favorable à la transformation avec des prix plus bas et une offre abondante. Pierre Ricau estime que la transformation de la noix de cajou en Afrique pourrait doubler cette année. Mais, tous les transformateurs ne sont pas logés à la même enseigne. Pour ceux qui ont les moyens d’acheter la noix, ils sont déjà couvert 60 à 70% de leurs besoins. Ce sont une dizaine d’entreprises en Côte d’Ivoire, deux au Bénin, quatre au Burkina Faso et deux au Ghana. « Les usines qui dans chaque pays avaient montré qu’elles réussissaient à tourner mais n’arrivaient pas à faire le plein vont le faire cette année» indique l’analyste.

La demande d’amande de cajou demeure dynamique


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