Le Consortium Femmes REDD+ (CF-REDD+) veut contribuer à réduire l’utilisation du bois et du charbon de bois comme source d’énergie, en vue d’atténuer les effets des changements climatiques. Dans le cadre de son projet « Promotion et vulgarisation des fours et séchoirs solaire au Togo (PVF2S-T) », cette structure forme à Sokodé (environ 335 km au nord de Lomé), ses animatrices sur l’utilisation et la vulgarisation des fours et séchoirs solaires dans quatre régions du Togo.
Elles sont au total 36 et sont essentiellement des femmes membres du CF-REDD+ venues de 4 régions économiques du Togo (Savanes, Kara, Centrale et Plateaux). Pendant deux jours (1er et 2 juin), elles auront l’opportunité d’en savoir un peu plus sur l’utilisation des fours et séchoirs solaires. Il s’agira, plus précisément, de renforcer leurs capacités sur la façon dont ces outils doivent être utilisés ; de partager avec elles les avantages des fours et séchoirs par rapport au combustible bois-énergie ; de partager et adopter avec les femmes le guide de sensibilisation et d’élaborer avec elles un Plan d’Action de sensibilisations par région/canton pour vulgariser les fours et les séchoirs solaires. Les femmes seront également formées sur les changements climatiques, ses causes ses conséquences, et les approches de solutions.
«Au Togo la radiation solaire diffère d’une région à une autre. Selon une étude réalisée par la REDD+, 4 régions st plus touchées par ces radiations. Il s’agit des Plateaux, Savanes, Kara et Centrale. Et au niveau de ces 4 régions, il ya des localités plus touchées. Ce sont ces localités qui sont les plus concernées. Voilà pourquoi les participantes au présent atelier viennent de ces localités des 4 régions du Togo visées par cette rencontre », explique Confort Kabissa-Lamboni, Coordinatrice du Réseau Femmes et Développement des Savanes (REFED).
Les discussions, les plénières, les travaux de groupes, les démonstrations et simulations prévus au cours de cet atelier de deux jours devront, à la fin de la rencontre, permettre aux 36 femmes du CF-REDD+ de maîtriser tous les aspects liés à l’utilisation des fours et séchoirs solaires et d’élaborer un plan d’action par région pour la mise en œuvre du projet. Elles devront également être en mesure de proposer des approches de solutions de lutte contre les changements climatiques et être à même de les diffuser dans leurs localités respectives. La formation des femmes est donnée par l’ONG ATODES d’Agbodrafo.
A noter qu’en prélude à la formation, et pour respecter la tradition du 1er juin (Journée de l’arbre au Togo), les participantes ont procédé à la mise en terre de 250 jeunes plants de Cacia à l’Ecole Primaire Publique Kouloundè 2 de Sokodé. Une façon de marquer leur passage dans cette ville.
Au Togo, plus de 80% des besoins énergétiques des ménages ruraux et périurbains destinés à la cuisson des aliments sont satisfaits grâce au bois de feu et au charbon de bois (91% des ménages urbains contre 59% des ménages ruraux).
Depuis un certain temps, le bois devient rare et complique d’avantage la vie aux femmes et aux enfants qui doivent aller le chercher très loin ou le payer très cher à des prix doublés par rapport aux années antérieures. Les études commanditées dans le cadre du processus de préparation à la REDD+ ont montré que la demande en bois énergie au Togo dépasse la production potentielle de plus du double. Sur la base du taux de croissance de la population de 1,9%, la consommation nationale totale en bois-énergie en 2030 (scénario BAU) est évaluée à 9,8 millions m3 et 14 millions m3 en 2050. Se basant sur le modèle proposé, à l’horizon 2030, seuls 13% des besoins de la consommation nationale seraient satisfaits de façon durable.
En outre, l’utilisation abusive du bois énergie engendre une pression sur les ressources forestières et accentue les phénomènes des changements climatiques. Ensuite, la majorité des femmes méconnait l’utilisation des fours et séchoirs solaire ainsi qui n’engendrent pas de pression sur les ressources et n’agissent pas sur les changements climatiques.
Il s’avère alors nécessaire de promouvoir et de diffuser les technologies améliorées de carbonisation, les technologies d’économie du combustible bois-énergie (foyers améliorés), les plantations à vocation bois-énergie, les sources d’énergies alternatives au bois énergie (technologies de cuisson propre).
C’est ce à quoi s’attèle le Consortium Femmes REDD+. Avec l’appui technique et financier de PGICT (Programme de Gestion Intégrée des Catastrophes et des Terre) et du projet P-REDD (Projet de soutien à la préparation à la REDD+), il a organisé en 2017 une campagne de sensibilisation des femmes sur les changements climatiques, le processus REDD+ et les technologies d’économie du combustible (foyers améliorés). Cette activité a permis au consortium femmes REDD+ de sensibiliser plus 7278 personnes (6588 femmes et 690 hommes), de vulgariser 1500 foyers améliorés métalliques et de former 300 femmes promotrices sur la fabrication de foyers améliorer type banco.... suite de l'article sur Autre presse