Suivre un modèle de développement calqué sur la Corée du Sud, en misant sur l'industrialisation comme le préconise le président de la Banque africaine de développement, ou tracer son propre chemin en investissant dans l'éducation et la santé, comme le prône le patron de la Banque mondiale ? Les divergences entre les deux hommes sont apparues plus claires que jamais lors de l'assemblée annuelle de la BAD, à Busan.
Quel est le plus sûr chemin vers l’industrialisation ? Le thème de l’Assemblée annuelle de la BAD, organisée en Corée du Sud, a suscité deux réponses différentes chez Akinwumi Adesina, président de l’institution panafricaine, et Jim Yong Kim, patron de la Banque mondiale.
Pour le premier, les pays africains doivent d’abord « ajouter de la valeur à tout ce qu’ils produisent » dans l’agro-industrie, les hydrocarbures, les minerais, etc., en s’inspirant de l’exemple coréen.
Guidé par des « choix délibérés et cohérents dans sa dynamique industrielle », ce pays est passé, entre les années 1970 et 1990, des industries lourdes aux industries légères puis à celles à plus forte valeur ajoutée. Or, depuis 2012, la valeur ajoutée industrielle du continent a chuté de 702 à 630 milliards de dollars (526 milliards d’euros).
Capital humain
Jim Yong Kim s’est montré lui plus réservé : « L’industrialisation de l’Afrique est un gros point d’interrogation. Nous croyons que pour beaucoup de ces pays le chemin traditionnel d’industrialisation n’est plus possible à cause de la rapidité de la mécanisation. »... suite de l'article sur Jeune Afrique