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Politique/Les allergies idéologiques à l’épreuve du devoir de salut du Togo

Publié le jeudi 14 juin 2018  |  Le Changement
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© aLome.com par Edem Gadegbeku et Dodo Abalo
Ouverture du dialogue intertogolais 2018: présence de diverses personnalités pour une sortie de crise
Lomé, le 19 février 2018. Coupole de l`hôtel du 02 FEVRIER. Ouverture du 27e dialogue intertogolais 2018: présence de diverses personnalités pour une sortie de crise, en présence du facilitateur Nana Akufo-Addo. Jean-Pierre Fabre (g) et Y. Agboyibo.
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Le 19 août 2017, le Parti National Panafricain (PNP) de Tikpi Atchadam a relancé le mouvement démocratique par une marche qui a fait sensation à l’intérieur du Togo et à l’étranger. De nombreux partis d’opposition ont rallié le mouvement au cours des semaines qui ont suivi. Dans la foulée, une coalition dite des 14 a vu le jour. Les manifestations de rue se sont multipliées et amplifiées.

La tension ne cessa d’augmenter dans le pays. Des informations commencèrent par circuler à propos d’un dialogue, lancé notamment par le président Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire au nom de la CEDEAO, lors d’un sommet à Niamey. A la chute d’un meeting en février 2018, la question a été lancée par un leader de l’opposition de savoir si les manifestants acceptent ou non l’appel au dialogue.


La réponse a été massivement : « oui ». Par la suite, sur invitation du président ghanéen, Nana Dankwa Akufo Addo, plusieurs leaders des différents partis de l’opposition se sont rendus à Accra pour des consultations. Après la phase préparatoire, le dialogue a tenu sa première séance le 23 février 2018. Tel qu’il s’est déroulé à cette date et à une seconde séance le 23 mars, le dialogue est conçu en un format triangulaire : pas de contact direct entre les protagonistes togolais. Chaque parti expose ses points de vue au président Nana-Akufo Addo à qui il revient de les soumettre à la réaction de la partie adverse. Le rythme des séances est laissé à l’appréciation du facilitateur qui le détermine en fonction de ses contraintes de président du Ghana.

La lenteur du processus de dialogue a poussé les chefs d’Etats de la CEDEAO, à inscrire la question à l’ordre du jour de sa réunion du 14 avril 2018 à Lomé. Il a été décidé lors de cette réunion, que la CEDEAO prenne en main le dossier togolais pour le finaliser à temps avec le concours du Président Nana Addo du Ghana et le président guinéen, Alpha Condé nommé second facilitateur.

Au cours de ses investigations, notre rédaction s’est aperçue que les dirigeants du CAR, réunis en interne le 21 mai après le sommet de la CEDEAO, ont estimé qu’il est inadmissible d’envisager qu’une question aussi cruciale que celle de la réalisation des réformes constitutionnelles et institutionnelles convenues par les acteurs politiques togolais, soit tranchée par le sommet de la CEDEAO sans que les parties prenantes à l’Accord Politique Global (APG) aient vainement tenté de discuter et trouver des solutions entre elles Les dirigeants du parti ont en conséquence, jugé utile d’adresser aux responsables des partis membres de la coalition, une lettre avec une proposition à l’appui (voir en encadré le contenu de la lettre). La coalition réunie le mardi 5 juin n’a pu dégager de consensus sur la proposition. Les allergies idéologiques ont refait surface.

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La difficulté à dégager un consensus sur la proposition du CAR ne saurait surprendre, outre mesure. Ce n’est en effet un mystère pour personne que l’opposition au régime en place au Togo est caractérisée le long de nos processus démocratiques par deux courants qui se sont combattus à l’occasion de chaque enjeu politique majeur.


Le processus démocratique togolais est émaillé, personne ne peut le contester, durant ses premières années (de 1987 à 1991) de nombreux acquis démocratiques, dont entre autres, la conquête des libertés fondamentales, le rétablissement du multipartisme, l’amnistie pour le retour de nos concitoyens contraints à l’exil… Ces acquis démocratiques ont été possibles grâce au couplage des pressions du dialogue par un premier courant politique.

A partir de 1991, un second courant qualifié de radical est entré en scène dans le pays en s’illustrant par son refus systématique de dialoguer avec le régime. M Gilchrist OLYMPIO qui en était l’incarnation pour des raisons bien connues ne pouvait s’asseoir autour d’une table avec l’assassin présumé de son père sans choquer les Togolais. Il était le totem de toutes les haines nourries par les Togolais à l’endroit du père de l’indépendance.

Ce totem symbolisé par le logo ‘’détia’’ a été le terreau des victoires successives remportées, par le parti de Gilchrist contre l’ancien parti unique d’EYADEMA jusqu’à la mort de ce dernier en 2005. A son retour de l’exil en 1991, Gilchrit OLYMPIO se faisait un titre de gloire d’être l’unique leader qui n’a jamais serré la main à EYADEMA. Il est allé jusqu’à laisser entendre qu’il n’a jamais vu le feu président ni en personne ni en photo. C’est ainsi que Gilchrist a fabriqué le syndrome du refus de discuter avec les tenants du régime RPT comme comportement à s’imposer pour recueillir les suffrages des Togolais.

Le syndrome a tellement imprégné les Togolais que le gourou Gilchrist OLYMPIO en a amèrement fait les frais en osant conclure un accord politique en mai 2006 avec le successeur d’EYADEMA, Faure GNASSINGBE. Plusieurs autres leaders, en commençant par le président de l’ANC en ont tiré leçon. Et c’est là, la source de l’échec auquel se sont heurtés les dialogues que le Président Faure Gnassingbé a initiés à partir de 2011. Tout en se méfiant l’un de l’autre, ces deux courants politiques coexistent sur l’échiquier politique en allant jusqu’à faire semblant de constituer un bloc, tout en demeurant chacun attaché à son orientation idéologique.

Il faut s’en réjouir. Car lorsqu’une nation tel que le Togo est en péril, les clivages idéologiques doivent être mis en veilleuse au profit de l’intérêt général. C’est ce défi que les partis membres de la coalition ont le devoir de relever en cette période de l’histoire de notre pays. C’est sous cet angle qu’il faut aborder la question du format à adopter pour un dialogue national qui puisse déboucher sur les réformes appropriée aux graves problèmes institutionnelles, politiques et sociaux auxquels le Togo est confronté. Tous les Togolais quels qu’ils soient s’accordent à dire que les discussions en cours constituent le dialogue de la dernière chance et souhaitent vivement que tous les sacrifices soient consentis pour sa réussite.

C’est sous cet angle qu’il faut aborder la question du choix à opérer en vue du succès du dialogue, entre le format annoncé par la délégation de la CEDEAO en sa réunion du samedi 2 juin et celui proposé par le CAR dans son courrier du 21 mai. Si tous les partis membres de la coalition sont véritablement soucieux des intérêts de nos populations et du pays, on ne conçoit pas comment ils pourraient refuser de soutenir une proposition qui garantit deux chances d’aboutissement du dialogue alors que la décision annoncée par la délégation de la CEDEAO comporte le risque de compromettre les chances de réalisation des réformes en profondeur dont le Togo a besoin depuis des années et dont le défaut de réalisation a tant compromis son développement.



Le président Francais Emmanuel Macron interpellé par des togolais du Canada sur la situation au togo
Publié le: 8/6/2018  |  aLome.com TV

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