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Attijariwafa Bank : une aventure subsaharienne qui commence à porter ses fruits mais qui doit faire face à une concurrence croissante

Publié le dimanche 17 juin 2018  |  Agence Ecofin
Des
© aLome.com par Parfait & Edem Gadegbeku
Des GAB dans la capitale togolaise
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L’année 2017 a été plutôt bonne pour les opérations du groupe Attijariwafa Bank en Afrique subsaharienne. Ses principales filiales dans la zone lui ont permis d’engranger des rendements intéressants en terme de dividendes. Un retour sur investissement qui comporte pourtant son lot de risques et de menaces.

Les chiffres 2017 consolidés des filiales en Afrique Subsaharienne du groupe marocain Attijariwafa Bank ont tenu leurs promesses. Le groupe compte près de 1,4 million de clients (individus et institutions) dans les différents pays où il opère, répartis dans 380 agences. Dans un tel contexte, le volume de crédits nets (prêts accordés soustraits des créances remboursées) accordés aux différentes économies a atteint l’équivalent de 40,3 milliards de dirhams (environ 4,2 milliards $). Les dépôts de la clientèle ont atteint les 48,6 milliards de dirhams (environs 5 milliards $). Les 9 filiales d’Afrique subsaharienne du groupe bancaire ont généré un produit net bancaire (chiffre d’affaires) de près de 4,8 milliards de dirhams marocains (500,7 millions $) et un bénéfice net cumulé de 1,3 milliards de dirhams (144,8 millions $).


Cette expansion d’Attijariwafa Bank dans la région avec ses services bancaires et d’autres services spécialisés comme le crédit à la consommation, les assurances et la gestion d’actifs, s’inscrit dans une stratégie, permettant au fonds Al Mada qui le contrôle, de faire émerger un groupe bancaire et financier de référence dans la région. « S’appuyant sur l’édification réussie d’un modèle duplicable à l’international, l’approche stratégique du groupe Attijariwafa bank vise à transférer les meilleures pratiques professionnelles acquises au Maroc, tout en respectant les spécificités de chaque zone d’implantation. Le groupe entend ainsi participer à l’accroissement des échanges régionaux », explique la banque dans une récente note d’information à l’attention de ses investisseurs.

Avec un dividende perçu de 323 millions de dirhams (33,8 millions $) sur l’ensemble de ses filiales bancaires en Afrique subsaharienne, le groupe bancaire marocain peut affirmer avec une certaine justesse que l’objectif est en train d’être atteint. Il a d’ailleurs poursuivi avec la signature de mémorandum d’entente avec d’autres banques de la région, ou avec des banques étrangères (arabes et chinoises) pour se renforcer dans la région. Cette belle histoire cache pourtant quelques disparités et surtout de nombreux défis, car l’expansion d’Attijariwafa Bank en Afrique subsaharienne doit faire face à la forte concurrence d’autres groupes bancaires, notamment anglo-saxons, qui évoluent sur le même terrain que lui.


Le défi de la concurrence

Même si le groupe majoritairement détenu par Al Mada, est soutenu par la puissante diplomatie économique des dirigeants marocains et porté par le partage de la langue française, les choses ne semblent bien marcher que dans la partie francophone de la sous-région.

Un de ces grands concurrents africains est, sans conteste, le sud-africain Standard Bank. C’est le premier groupe bancaire africain par le volume de ses actifs (165 milliards $ à la fin de l’exercice 2017, contre seulement 50 milliards $ pour le groupe marocain).

Standard Bank s’est récemment illustré par des annonces d’expansion en Afrique de l’Ouest, avec l’ouverture d’une filiale en Côte d’Ivoire. Le groupe sud-africain est présent dans près de 17 pays d’Afrique subsaharienne, et surtout il a pénétré des marchés stratégiques qui sont encore peu ou pas exploités par Attijaririwafa Bank, comme le Nigéria ou encore le Kenya.

L’autre groupe sud-africain concurrent en Afrique subsaharienne, c’est Nedbank. Sa position de premier actionnaire du groupe bancaire panafricain Ecobank Transnational Incorporated, l’expose à près de 36 pays africains, notamment la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Cameroun, qui sont les principaux marchés du groupe basé à Lomé.


Il faut aussi compter sur le groupe bancaire nigérian United Bank for Africa (UBA) du milliardaire Tony Elumelu. Son ambition est en tout identique à celle de la banque marocaine. Diversifier ses sources de revenus et réduire sa dépendance par rapport à son principal marché qu’est le Nigéria. UBA, déjà présent dans 19 pays d’Afrique subsaharienne, souhaite aussi devenir une banque panafricaine d’envergure.

Toutefois, avec un volume d’actifs de seulement 12 milliards $ et un soutien moins marqué de son gouvernement, l’expansion de UBA bien qu’appréciable et appréciée, ne pourrait faire ombrage au marocain Attijariwafa qui jouit d’une position confortable dans ses filiales subsahariennes francophones. Reste que les défis propres aux pays francophones de cette région constituent une menace de frein à l’expansion dans n’importe quel secteur.


Un environnement économique dégradé pour plusieurs pays de présence

Même si les choses semblent se calmer, la zone CEMAC, une des sous-régions dans lesquelles Attijariwafa est fortement implantée, traverse un certain nombre de difficultés. La crise des matières premières a négativement impacté les réserves de change, conduisant à un durcissement de la politique monétaire, désormais peu expansive.


Cela s’est d’ailleurs traduit pour les filiales d’Attijariwafa, par une baisse des crédits nets accordés au Cameroun (-1%) et au Gabon (-5%), ses deux principaux marchés de la zone. Bien qu’il soit sous-programme avec le Fonds Monétaire International, la situation est devenue plus difficile pour le Gabon, classé désormais dans la catégorie des pays dont la dette est spéculative.







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