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Au Togo, des religieux proposent des pistes pour la reprise du dialogue politique

Publié le lundi 18 juin 2018  |  La Croix Afrique
Rituel
© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Rituel du chemin de croix en prélude à Pâques 2017 à la Cathédrale de Lomé
Lomé, le 14 avril 2017. Paroisse de la Cathédrale de Lomé. L`archevêque Denis Amuzu-Dzakpah dirige le chemin de croix à travers lequel tous les fidèles catholiques du Togo ont aussi prié en cette année 2017 pour hâter la réconciliation entre les Togolais, sur recommandation de la CET (Conférence des évêques du Togo).
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Au Togo, le dialogue national qui a démarré le 19 février sous la médiation du président ghanéen Nana Akufo-Addo piétine depuis quelques semaines.
Face à cette situation, des responsables religieux explorent des pistes pour une solution définitive.
Au Togo, les responsables religieux appellent les acteurs politiques à poursuivre le dialogue national en vue d’une résolution définitive de la crise politique qui secoue le pays.

«Pour sortir de cette crise, le dialogue doit se poursuivre et les protagonistes devraient dépasser leur crise de confiance, leurs intérêts partisans pour n’avoir pour objectif principal que l’intérêt général du peuple », affirme le secrétaire général du Conseil épiscopal Justice et Paix, le père Gustave Sanvee, qui s’appuie sur les exhortations de la Conférence des évêques du Togo. Celle-ci a lancé de nombreux appels à la classe politique, à rétablir un climat de paix et de cohésion.


Le Togo traverse, depuis 2017, une crise institutionnelle sans précédent.

Depuis le 19 août 2017, les partis d’opposition réclament le retour à la Constitution de 1992. Cette loi fondamentale avait subi le 31 décembre 2002 une modification controversée, supprimant la limitation du nombre de mandats présidentiels. Les partis d’opposition exigent également l’annulation du référendum constitutionnel prévu en 2018 et portant notamment sur les modalités d’élection du président de la République. Si le « oui » l’emporte, ce référendum permettrait au président de la République Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, de briguer deux nouveaux mandats présidentiels.

Dialogue national


Pour le père Sanvee, la voie du référendum choisie par le pouvoir « envenime davantage la situation », car, pour ce prêtre catholique, « la résolution du problème sociopolitique ne réside pas dans l’application pure et simple des textes de lois ». Aussi argue-t-il que « la solution à cette crise avant d’être politique, doit être sociale ». Mais pour y parvenir, indique-t-il, « il est fondamental de rétablir le climat de confiance entre les différents acteurs politiques ».

Mi-février, un dialogue s’est ouvert entre le pouvoir et les partis de l’opposition mais dès mars, il y a eu plusieurs suspensions. La coalition des partis politiques de l’opposition affirme sa détermination à reprendre les marches de contestation du régime du président Faure Gnassingbé. Depuis environ deux mois, il y a une forte présence policière et militaire dans les rues de la capitale togolaise.

À l’ouverture des pourparlers, des acteurs de la société civile et des religieux avaient invité les deux parties à faire le bon choix en vue d’un dialogue réussi.

«Rétablir le climat de confiance»

Du côté des évangéliques et des protestants, on encourage parti au pouvoir et opposition à poursuivre le dialogue. Comlan Prosper Deh, coordinateur du projet d’accompagnement œcuménique pour le Togo lancé par l’Église évangélique presbytérienne et l’Église méthodiste constate que « la méfiance est la plaie principale qui empêche la conclusion d’un accord véritable entre les deux parties ». « En tant qu’Église, affirme-t-il, nous appelons à l’équité, à la justice et à la vérité, mais aussi et surtout au pardon ». Le religieux déplore également que la médiation du dialogue soit exclusivement de l’ordre des politiques, malgré le désir clairement exprimé des Églises d’accompagner ce processus.
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