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Togo/ Détention arbitraire des membres de NUBUEKE : L’émouvante lettre des enfants de Joseph EZA

Publié le mercredi 20 juin 2018  |  L'Alternative
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© aLome.com par Parfait
La 5ème édition de la semaine du détenu appartient à l`histoire.
Lomé, le 11 août 2015. Prison civile de la capitale du Togo. Clôture de la 5ème édition de la semaine du détenu dans la plus grande maison d`arrêt de la République togolaise.
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Une « si courte lettre » pour exprimer la mélancolie d’une « longue absence » ! Qui leur dira un jour que cette fois-ci, leur papa n’a pas pris l’avion et que c’est un pouvoir dictatorial qui dicte sa volonté arbitraire ? Qui leur apprendra la triste réalité? Ils ressentent cette absence à la solitude de leur maman, regard perdu dans ses pensées. En tous cas, ils en souffrent.


Ils ont mal et sont affaiblis. Mais ils l’étaient plus, le 17 juin dernier, la fête des pères. Au moment où des enfants avec leurs mamans se sont rassemblés autour de leurs papas pour célébrer et partager l’instant heureux, sous d’autres toits, certains sont sans sourire. Raison, leurs papas qui les ont fait bondir sur les genoux, sont devenus depuis plusieurs mois les « otages » d’une dictature cinquantenaire qui a mis le pays sous les bottes.

Joseph KokouDodji EZA, cadre de banque et vice-président du Mouvement citoyen Nubueke en fait partie. Son mal, son engagement pour le «devenir-meilleur » d’un Togo profitable, sans distinction, à tous ses concitoyens. Mais l’injustice, les dérivés dictatoriales, le cynisme d’un pouvoir l’ont privé de sa famille avec des enfants traumatisés et sous le choc. Lui et KokorokoMessenth croupissent à la prison civile où ils ont été jetés comme des vulgaires. Cela fait aujourd’hui près de huit (08) mois qu’ils sont en détention préventive. Et chaque jour qui passe, l’espoir d’une éventuelle libération se brise sur la cruauté humaine ; alors que les enfants attendent que leurs papas leur soient libérés. Quel beau cadeau ce serait pour ces enfants qui souffrent de l’absence de leurs pères !

La science a montré que l’absence du père (ou de la mère) crée chez l’enfant des blessures émotionnelles. Ce vide émotionnel, Fafa et Kévin, les enfants de Joseph EZA l’ont fortement ressenti à l’occasion de la fête des pères célébrée le 17 juin dernier. « Papa. Aujourd’hui, c’est la fête des pères. J’aimerais te dire que nous t’aimons beaucoup et demandons pourquoi ton voyage a été cette fois-ci long. Qui pour nous prendre au cou et nous chanter « bingo bingo, on est les meilleurs » ? Nous n’arrivons pas à supporter cette longue absence. Tu nous manques énormément. Reviens vite pour qu’on te montre nos livrets scolaires. Tu nous manques beaucoup papa… », écrivaient-ils à leur père. « Tu reviens quand ? », lui ont-ils demandé. Que répondre alors ? A cette question, certainement, ce serait le silence. Du regard de l’extérieur, Joseph EZA qui aime tant ses enfants, aurait la gorge nouée et le cœur serré.

Seul Faure Gnassingbé qui scandait sur des panneaux géants qu’ «avec eux je me sens fort », pourrait décider du retour de ce père à ses enfants privés d’affection parentale. Peut-être que ceux qui ont par cruauté gardé cet innocent en prison sans jugement, n’imagineraient pas le mal qu’ils font subir à ces enfants. Il suffirait qu’un psychologue analyse et interprète ces quelques mots de ces enfants pour se rendre à l’évidence de la profondeur du dévoilement de l’être. Ces enfants pourraient développer des troubles psychiques, des perturbations liées à leur personnalité. En plus de l’absence de leur père, ce qui le perturbe aussi, c’est le chagrin de leur mère, qui pourrait la plonger dans un état dépressif ou surmené. Que c’est cruel !

«Il faut avoir une pierre à la place du cœur pour ne pas être touché par ces mots de ces enfants en bas âge. Rendez leur papa à ces enfants qui s’affaiblissent de jour en jour à cause de l’absence de leur papa. Dur pour un papa de lire ces venant de ses enfants».

Tels sont les slogans scandés sur les réseaux sociaux pour exiger la libération de Joseph KokouDodji EZA, de MessenthKokoroko et d’Assiba Johnson
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