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Togo/La crise de L’alternance au Togo : Le pouvoir face au casse-tête Cedeao

Publié le jeudi 5 juillet 2018  |  Fraternité
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchakou
La facilitation de la CEDEAO appelle les Togolais à privilégier le dialogue et les élections pour solder leurs différends
Lomé, le 27 juin 2018. Coupole de l`Hôtel 02 Février. Sous la direction du duo de facilitateurs Alpha Condé et Nana Akufo-Addo et de Jean-Claude Brou (Président de la Commission de la CEDEAO), une nouvelle session de discussions dans le cadre du 27è dialogue intertogolais a eu lieu dans la capitale togolaise.
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Il a suscité de polémiques arrangées, le communiqué du 27 Juin 2018 sanctionnant la mission effectuée par le duo des facilitateurs désignés par la Cedeao pour sortir le Togo de la crise ouverte depuis le 19 Aout 2017 sur l’alternance au pouvoir. Mais en réponse à la lecture borgne que certains ont choisi de faire des lignes du communiqué du 27 Juin, la sortie du président Guinéen un des deux facilitateurs lundi dernier sur France 24 vient d’apporter la lumière. Décryptage !


Premier arrêt : Nous n’avons pas appelé à des élections

À la question bien précise du confrère Marc Perelman sur le cas au Togo à savoir : « Vous avez appelé à des élections d’ici la fin de l’année et l’opposition ne semble pas très d’accord. Est-ce que le blocage ne risque pas de se poursuivre au point de déboucher sur des violences ? » La réponse du facilitateur a été à la hauteur de la précision de la question : « Nous n’avons pas appelé à des élections au Togo.

Le problème qui se pose, c’est que l’opposition reproche au gouvernement de préparer des élections sans consensus. […] Nous avons demandé que le parlement actuel reste en place jusqu’à l’élection d’un nouveau parlement et que le gouvernement arrête la préparation des élections. Évidemment, il serait irresponsable de notre part de ne pas donner une date indicative. Nous avons seulement donné une date indicative. Nous n’avons pas appelé à des élections ».

Une réponse qui a le mérite d’éteindre les ardeurs de ceux qui concoctaient jusqu’à lundi dernier des projets de brouillard qu’on sait faire monnayer facilement dans les couloirs bleu turquoise.

Pourtant le message du 27 Juin était bien compris par la première loge du pouvoir de Lomé. « Les deux présidents se félicitent de l’accord entre les parties pour la poursuite des activités du parlement conformément à la Constitution au-delà de l’échéance prévue. Durant cette période, les préparatifs des élections restent suspendus, étant attendu qu’il est souhaitable que ces élections se tiennent avant fin novembre 2018… » ; il est bien clair que tant qu’il n’y a pas de consensus d’ici là il n’y aura pas d’élection. Et consciencieusement on sait très bien que le délai des cinq mois (de Juin à Novembre 2018) est intenable rien que pour le chantier des élections. Et pour cause, le fichier électoral étant à son troisième usage, le code électoral dispose qu’on ne peut plus se contenter d’une simple révision mais on doit carrément organiser un recensement électoral. Qui plus est, il faudra, avant le moindre pas sur ce chantier, obtenir d’abord le consensus sur les reformes à opérer pour garantir l’inclusivité et la transparence de ces élections. En sorte, le communiqué du 27 Juin est un vrai sac de nœud, un labyrinthe remis au pouvoir de Lomé.

Second arret : « nous ne sommes ni un syndicat…….ni des pyromanes ».

Au revers du décryptage borgne que certains ont eu à faire du communiqué du 27 Juin 2018, il s’impose de faire un arrêt sur ces autres propos du facilitateur guinéen pour en déduire tout le sens en toute responsabilité. Apres l’avoir déjà souligné à Lomé, Alpha Condé a tenu à souligner « clairement» à deux reprises dans son entretien sur France 24 « ….nous ne sommes pas un syndicat de chefs d’État qui se soutiennent entre eux » avant d’ajouter «mais nous ne sommes pas non plus des pyromanes ».

Il est clair qu’au fil des jours, les homologues de Faure Gnassingbé sont bien conscients que dégommer son pouvoir plus que cinquantenaire demande beaucoup plus de tact que cela ne l’a été dans d’autres pays de la sous-région. En effet au-delà de cet apanage ethnique qu’on a du pouvoir en Afrique, les donnes et les mentalités sur le terrain togolais sont plus rugueuses que dans tous ces pays voisins où on a réussi le passage du fauteuil présidentiel dernièrement. Pour preuve acteurs vuvuzela du pouvoir ont eu à plusieurs reprises à sortir tout haut ce que leurs frères préparent au cas où l’alternance devrait s’imposer à eux. Les propos « nous ne sommes pas non plus des pyromanes » du Président Condé dénote à suffisance conscience de la Cedeao est bien consciente qu’il y a besoin de déminer les relents de ces esprits togolais retords qui s’enferment encore dans une conception ethnico-militaire du pouvoir. Des esprits qui évidemment se logent aujourd’hui encore à des années lumières des nouvelles donnes géo politico-économiques mondiales.

Esso KPANZOU
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